TEXTES - Sophie

 

 

Souvenirs de Sophie

II

L'école

 

 

 

Par Fred Pody.

 

 

XIV

La porte étroite

 

La porte fut refermée à clef. A gauche, une rampe montait légèrement, un petit palier et une autre porte de fer, la sortie du château. La porte que je ne voulais pas prendre. Mais peu être, celle que prendra André.

A droite une autre porte de fer, celle que j’espérais prendre en compagnie d’André.

Mais avant de choisir, je devais libérer André de ces chaînes. Je trouvais rapidement un jeu de clefs, qui me permit d’ouvrir les deux cadenas, fermant les cercles de fer, autour de la taille et du cou d’André. Ensuite avec une autre clef, je pus le libérer de ces chaînes.

André, était debout, devant moi, libre. Moi également, libre, avec un choix à faire, un choix que j’avais déjà fait, mais André, l’avait-il fait ? Il s’approcha, me pris par la taille, et voulus m’embrasser, et m’embrassa, doucement sur la bouche, sur mes lèvre entrouverte. Doucement et puis… plus insistant, plus fort, plus passionné… Je ne l’avais pas repoussé, non, je l’avais accepté, accueilli. Il me tenait par la taille, ma fascinante taille, ces mains cherchaient à en faire le tour.

- Pas encore, mais plus tard, sans doute. Ce matin, je ne fais que 44cm, ce soir, mon corset me réduira à seulement 43cm, mais dans un mois, dans deux mois… sans doute... Je le désire terriblement, et je le crains, ma taille sera tellement étroite, que tu pourra l’entourer complètement avec tes mains.

- Te tenir complètement dans mes mains, par ta taille, comme tu es serrée, comme ta silhouette s’est transformée. Jamais je n’aurais imaginé qu’une femme puisse se réduire la taille ainsi. Tu es tellement belle, mieux que dans mes rêves…

- Arrête de fantasmer sur ma taille, je suis Sophie et pas seulement une jolie taille de guêpe. Tu dois décider ! A gauche, tu sors du château, à droite, tu me suis, mais tu devras changer. En est tu capable ? Les garçons savent se vanter, mais je doute que tu sois capable de suivre la même discipline que moi. Je crains que tu me déçoives, que tu ne puisses même pas passer cette épreuve. Une épreuve bien moins exigeante que celles que j’ai déjà passée.

- Pourquoi ? Me crois-tu si faible. Je la passerais pour te prouver que tu te trompes.

- Avant de te vanter, tu ferais bien de te renseigner sur le genre d’épreuve que tu dois passer. Une épreuve qui te demandera de la persévérance. En général, ceux qui s’y essayent, abandonnent au bout d’une petite semaine.

- Une semaine ! Mais quelle est la durée de cette épreuve ?

- Cela dépend, quelques minutes, ou quelques jours, ou plus d’un mois. Mais dans tous les cas, tu dois passer cette épreuve en deux mois maximum. Au-delà, tu sera expulsé du château, gendarmes ou pas. Alors ! Tu me suis ou tu te sauves ?

Je partis vers la porte de droite. André me suivit sans dire un mot. J’ouvris la porte de fer, j’entrais dans une pièce aménagée, avec un lit, une table, une coiffeuse… Une pièce ou deux murs étaient en fait des barreaux, comme une cage dans une salle plus grande. Au milieu des barreaux, en face, un dispositif compliqué, fait de barres, formait un sas. Au milieu du sas, deux roues de bronze fermaient le passage. Dans chacune de ces roues, une encoche. Je compris très vite par analogie avec le chariot sur le quel on m’avait enfermée. Les deux crans déterminaient un tour de taille. Impossible de passer avec la taille dans les deux crans, si elle dépassait un certain diamètre. Sur les deux disques crantés, était gravé " Calibre pour taille de 53cm maximum ". Si on passait debout, les deux disque crantés était bien au niveau de la taille, mais je pourrais peu être passer accroupi sous les disques ? J’essayai d’ouvrir la porte de sortie du sas, mais elle était bloquée. La porte d’entrée était bien ouverte, mais également bloquée. André m’avait rejoint et cherchait à comprendre le système.

Tout semblait bloqué, nous étions tous les deux enfermés dans cette cage.

André me montra un livre et une lettre sur la table. Le livre, je le connaissais.

- C’est le règlement de l’école. Tu devras comme nous toutes, le connaître, et le respecter. Tu devrais le lire attentivement avant d’accepter de rester ici. Il décrit les règles de conduite, la discipline, mais également les règles vestimentaires, de coiffure, de maquillages. Il décrit notre passeport, dans le quel sont consignée diverse chose, la hauteur des talons, le nombres de jupons, la liste des contraintes qui peuvent nous être imposées, notre coiffure, et bien sur, notre tour de taille réglementaire. Je crains que certaines règles te soient difficiles à respecter.

- Et la lettre ?

- Attend, je l’ouvre… Son titre est " Epreuve d’entrée " et elle dit :

- " Vous serez accepté dans le château si vous passez avec succès votre épreuve d’entrée qui vérifiera : Premièrement : Que votre taille ne dépasse pas les 53cm et : Deuxièmement que vous pouvez marcher avec des hauts talons de 11cm. Cette épreuve doit être réussie complètement dans un délai de deux mois. Passé ce délai, vous serez expulsé du château. "

- Elle continue… " Après avoir passé avec succès votre épreuve dans les temps impartis, il vous sera demandé de confirmer solennellement et par écris, que vous avez pris connaissance du règlement intérieur, que vous le respecterez à la lettre et que vous signez votre engagement sans contrainte d’aucune sorte. "

- Bon sang, quel contra ! J’espère que tu ne vas pas te dégonfler ?

- André me répondit.

- Je te l’ai promis, je ferais tous pour rester avec toi.

- Je ne suis pas certaine, que tu te rendes compte de ce que l’on va te demander. Mais soit, tan pis pour toi. Je vaux sûrement ce sacrifice.

- C’est tous ? demanda André.

- Non, il y a une deuxième feuille, marquée " Utilisation de la porte étroite " Je vais lire : Si vous réussissez à passer par la porte étroite, cela signifie que vous avez réussi votre épreuve. C'est-à-dire, que vous portez des chaussures avec des talons de 11 cm, et que votre taille ne dépasse pas les 53 cm.

- Ca me semble facile.

- 1) Installez-vous sur la selle. La hauteur est tel, que vos pieds ne toucheront le sol qu’avec des talons de 11cm.

- Je vais essayer. Mais ma jupe me gênait, et je dus l'enlever, pour pouvoir m'installer sur la selle. Elle était juste à la bonne hauteur avec mes hauts talons. Je poursuivis la lecture.

- 2) Avancez vers le sas et placez les deux encoches des plateaux de bronze vers votre taille.

Je m'avançais, entraînant le chariot et la selle avec moi.

- 3) Avancez entre les plateaux, si votre taille est supérieure à 53cm, vous ne pourrez pas avancer suffisamment. Il vous faudra resserrer votre corset un peu plus, avant de faire une nouvelle tentative.

- Regarde André, je rentre entre les deux disques sans difficulté. Avec mes 44cm, je suis à l'aise. Ma taille est beaucoup plus fine que ces crans prévus pour 53 cm.

- 4) Si votre taille ne dépasse pas les 53cm, vous pourrez avancer jusqu’au milieux des deux plateaux. Alors, quand vous serez à l’intérieure du sas, assise sur la selle, la première porte se débloquera.

- André, essaye de fermer la première porte.

André manipula la porte.

- Elle n'est plus bloquée, je vais la fermer complètement.

- Oup, il n'y a plus de place. Je ne pourrais pas me placer autrement que debout entre ces deux portes et ma taille dans le cran des deux plateaux.

- 5) Fermez la première porte, jusqu’au déclic. Vous aurez alors, juste la place pour vous tenir debout, la taille prise dans l’encoche des deux plateaux.

- C'est vraiment très étroit, je ne peux pratiquement plus bouger.

- 6) Agitez la cloche, Madame la Surveillante Générale, viendra constater votre réussite, et invitera les responsables de l’épreuve, qui valideront votre sortie et la poursuite de l’épreuve.

- La cloche, il fallut me contorsionner pour glisser un bras entre deux barreaux et atteindre la cloche.

- 7) la première porte sera bloquée et la deuxième porte sera débloquée par la Surveillante Générale, vous pourrez ainsi sortir de votre cage d’épreuve.

J'agitais cette cloche frénétiquement. Que quelqu'un vienne. Les deux portes étaient bloquées et moi également.

- Il y a un Nota. Nota : Avant de faire une tentative, assurez vous que vous pouvez supporter votre corset toute la journée. Si vous ne pouvez pas tenir les 53cm plus d’une heure, nous vous suggérons de poursuivre votre entraînement.

- Voila ! C’est tout. C'est tout, mais je suis bloquée dans ce sas.

Il fallut attendre. Enfin la Surveillante Générale arriva.

- Bonjour Mademoiselle. Vous voulez sortir ?

- Ho oui ! Je suis bloquée dans le sas depuis plus d'un quart d'heure.

- Bien mademoiselle, je vais chercher la directrice.

Et elle repartit, me laissant bloquée dans le sas.

Je dus encore attendre. Au bout d'une demis heure, Delphine et Caroline arrivèrent.

- Florence arrive. On ne peut pas t'ouvrir sans sa présence.

Encore du temps et du temps...

Enfin Florence arriva. Elle me demanda de suite, si je voulais rester au château ?

- Mais enfin ! Quel question, Bien sur ! Tu ne croyais tout de même pas que j'allais partir je ne sais ou, avec lui !

- Je sais. Dit Florence. Mais tu es un exemple pour ce jeune homme. Je lui prouve ainsi qu'il est libre de partir ou de rester. Mais que s'il reste, il devra respecter le règlement de l'école, à la lettre

Florence fit ouvrir la deuxième porte. Et je pus ainsi sortir du sas.

Florence se tourna vers André dans sa cage.

- Jeune homme, vous avez compris votre épreuve, du moins je l'espère. Vous devrez porter des hauts talons de 11cm, votre taille ne devra pas dépasser les 53cm, et accepter de respecter le règlement de l'école. On vous demandera de signer votre engagement, si vous réussissez votre épreuve, bien évidement.

André intervint.

- Je passerais facilement. Ce n'est pas une épreuve pour fille qui m'arrêtera.

- Petit prétentieux ! Dit Florence. Puisque ton épreuve est si facile, nous allons te l'épicer un peu. Madame ! Apporter moi l'autre selle.

- Mais madame. Dit la Surveillant Générale, nous ne l'avons jamais utilisée. Personne ne peut s'y asseoir, c'est trop gros.

- Il s'en débrouillera, ou il partira.

Et Florence parti, suivit de Delphine et Caroline. Je restais pour voir, a quoi ressemblait cette autre selle.

La Surveillante Générale revint, avec une boite en carton, qu’elle posa sur une déserte. Elle pris son trousseau de clef, et ouvrit le cadenas, bloquant la selle sur le chariot. Ensuite, elle remplaça la selle par la nouvelle qu’elle avait apportée dans la boite. La même selle, sauf… une chose supplémentaire, une grosse chose, ronde, épaisse et placée… Au centre de la selle… Une chose qui interdirait de s’asseoir sur cette selle. La Surveillante Générale, bloqua la nouvelle selle avec le cadenas, et poussa le chariot dans le sas, le chariot équipé de cette selle et de cette chose…

- Madame ! Dit André

La surveillante se retournât, juste avant de sortir de la pièce.

- Comment vais-je pouvoir m’asseoir ?

- Devinez ! Lui dit elle. Il n’y a qu’un seul moyen. Cherchez dans le coffre, vous trouverez de quoi vous entraîner, pour vous asseoir et pour vous réduire la taille. Si vous voulez rester dans ce château, je vous conseille, de vous débrouiller seul et vite.

Elle sortit, et je la suivi. Mais arrivé près de l’escalier de service, la surveillante me dit.

- Mademoiselle Sophie, montez sans m’attendre dans vos appartements, j’ai oublié de prendre tous les vêtements de ce jeune homme.

- Tous ces vêtements ? Mais pourquoi ?

- Votre Tante ne veut pas de vêtements d’homme dans l’enceinte du château. Il aura uniquement le droit, de garder une chemise, mais surtout pas de pantalon, ni caleçon, ni rien de masculin.

- Cela ne va pas lui plaire, et il ne fait pas très chaud dans ce sous-sol.

- C’est son problème, et il peut partir quant il le veux.

- Il ne pourra pas partir sans ces vêtements !

- Ces vêtements seront placés dans un sac, juste à la sortie du parc du château.

Je remontais donc vers mes appartements. Heureuse d’avoir revu André, mais inquiète pour la suite. Il se sauvera sûrement du château. Sans doute, va-il attendre quelques semaines avant de reprendre la route, quand la gendarmerie aura abandonné les recherches ? Je remontais donc vers mes appartements, lentement. Arrivée sur le palier du rez-de-chaussée, je m’arrêtais quelques minutes pour reprendre mon souffle. Je n’avais pas eu le droit d’utiliser l’ascenseur. Mon corset me limitait beaucoup mes efforts. Quarante quatre centimètres, cela se paye par un épuisement permanent, et l’impossibilité du moindre effort physique. Encore un étage à monter, mais pas n’importe quel étage. Je devais rejoindre le premier, qui était au dessus des plus hautes pièces du château, soit deux fois plus haut que l’escalier du sous-sol. Je montais très régulièrement et très lentement, mais arrivée sur le palier intermédiaire, je dû m’arrêter et me reposer. J’étais vraiment à bout de souffle. La dernière étape, me semblait inaccessible. Après un long temps, je repris ma progression, mais je ne pus pas arriver en haut de ce maudit escalier qui n’en finissait pas. Je dus m’arrêter encore. Un arrêt plus long, le corset me faisait mal, ma poitrine lutant contre sa pression, pour un peu d’air, pour si peu d’air… 7 marches, un effort terrible. Plus que 4 marches. Mon souffle… ho ma taille… j’avais terriblement chaud sous cet inflexible corset…

La dernière marche et ce corset qui ne me lâchait pas, malgré mon épuisement. Enfin, j’étais dans la salle au miroir, la première salle que j’avais découverte le jour de mon arrivée dans le château. La salle juste à côté de mes appartements. Je m’appuyais contre le mur, surtout ne pas tomber, ni même m’asseoir. Je ne pourrais pas me relever. Un dernier effort pour sortir, quelques mètres dans le couloir, et enfin mes appartements, un dernier effort pour m’approcher de mon lit, et me laisser tomber, me reposer enfin, me reposer malgré la terrible pression de mon corset qui ne faiblissait pas.

Me reposer, ce soir je devrais encore subir le resserrage de mon corset pour atteindre mes 43 cm de tour de taille qui m’étaient maintenant imposé. J’ai encore quelques jours de repos, je rendrais une visite à André plus tard… plus tard… Dormir… avec un corset qui m’écrase… Je tiendrais… Mon souffle… Mon corset… Ma taille… Fatiguée…

 

 

 

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(Histoire parallèle) Histoire d'A, L 2, Ch. IV

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