Souvenirs de Sophie
II
L'école
Par Fred Pody.
I
Examen d'entrée
Deux jours sans voir personne d'autre que Ninon qui m'aidait tous les matins à enfiler et à serrer mon corset.
J'avais au moins échappée à la nouvelle réduction de ma taille que Delphine avait prévue. Ma tante avait réquisitionnée tout le personnel de l'école, pour préparer la rentrée. Delphine et Caroline secondaient ma tante pour cette importante opération. Mais moi, j'étais délaissée, et je profitais de cette accalmie pour me reposer de tous ces entraînements. J'étais bien, mon corset toujours serré à 49cm, me semblait agréable, du moins, tan que je n'essayais pas de trop me courber ou de trop m'activer. Mon souffle court me rappelait vite à plus de calme. C'était la hauteur de mes talons qui me gênait le plus. Porter des talons de 11 cm vous limite terriblement votre marche. Ils vous obligent à de petits pas précautionneux. Florence devait trouver que mes hauts talons, ne me brideraient pas suffisamment, elle avait exigé que l'on m'attache mes genoux ensemble, réduisant encore plus la longueur de mes pas. Le moindre déplacement me prenait un temps fou.
Le jour de la rentrée approchait, mon impatience grandissait. Sortir enfin de ces appartements, voir d'autres jeunes filles. Découvrir le domaine de ma tante que je n'avais pu qu'apercevoir, les fenêtres de mes appartements donnaient sur le nord ou il n'y avait qu'une pelouse et un mur au loin. Dans mon salon, des fenêtres donnaient sur l'entrée principale du château, mais il n'y avait pratiquement jamais de mouvements.
Caroline entra et elle m'entraîna dans ma chambre.
- Demain, tu fais ton entrée. Je dois te préparer, ensuite, une voiture nous emmènera dans l'hôtel du village. Tu dois faire ton entrée dans l'école comme les autres jeunes filles. Je te servirais de "Chaperon".
Caroline posât le grand carton qu'elle portait.
- C'est ta robe. Me dit-elle. Elle est simple, mais tu verras, que l'élégance et la simplicité, peuvent parfois se côtoyer.
Elle ouvrit le carton et je découvrit une robe bleu ciel, avec un motif très léger de fleurs.
J'aimais de suite cette robe. Son aspect léger me séduisait. Elle devait être agréable à porter.
Mais, mes entraves, j'avais les chevilles, les genoux et les poignets attachés.
- Caroline, je ne peux pas porter cette robe avec toutes mes entraves.
- Ne t'inquiète pas Sophie. Florence m'a donné toutes les clefs. Viens que je te libère.
C'était étrange, comme si j'avais perdu quelque chose. Le poids de ces entraves, leurs contraintes perpétuelles, avaient disparu. Une sensation de manque, d'absence... et de légèreté...
Je fis une pirouette, pour fêter cette nouvelle liberté, mais mes talons étaient toujours aussi hauts, et si Caroline, ne m'avait pas retenue, j'aurais pu me faire très mal en tombant.
- Doucement Sophie! Me dit-elle en me serrant dans ces bras. N'oublie pas tes hauts talons et ton corset. Toutes ces entraves n'étaient destinées, qu'à régler ta démarche. N'oublie pas de te déplacer comme si tes genoux et tes chevilles étaient entravés. N'oublie pas tes petits pas. Une Lady se déplace lentement avec beaucoup de grâce et de légèreté.
Caroline m'aidait. Un jupon blanc et la robe. Comme elle était légère. Le jupon lui donnait un peu d'ampleur. Une ceinture avec un grand nÂud dans le dos soulignait ma taille, mais juste ce qui était nécessaire sans lourdeur et en me gardant une longue silhouette.
Mes cheveux libres, coiffés en arrière, me donnaient un air de jeune fille sage.
Mes hauts talons auraient dénotés avec cette robe. Heureusement, qu'elle était suffisamment longue pour qu'il soit parfaitement caché. Ma grande taille, semblait ainsi très naturelle.
- Bien! Dit Caroline. Viens, on descend par les escaliers de service. Une voiture nous attend à l'entrée des livraisons.
Et on descendit jusqu'au sous-sol. Arrivé en bas, aux lieux de nous diriger vers la sortie de service donnant sur le parc, Caroline m'entraîna à l'opposé. On entra dans une grande pièce encombrée de marchandises. Elle me fit monter sur une petite rampe donnant accès à une porte basse.
Dehors, un petit pont étroit passant par-dessus les douves, et ont monta dans la voiture qui nous attendait.
- C'est l'entrée réservée aux livraisons. Florence ne veut pas que tu passes par l'entrée principale sans avoir été admise officiellement dans son école.
- Ho oui, pourquoi pas! Mais cet hôtel dans le village, qu'elle drôle d'idée?
- Ta tante insiste pour que tu soi une élève comme les autres. Même épreuves d'entrée, et même traitement durant l'année scolaire. Elle a horreur des passe-droits. C'est pour cela qu'elle veut que tu te présentes à l'école comme toutes les autres.
L'hôtel était simple, la chambre minuscule. Propre mais vraiment petite et je devais la partager avec Caroline.
Le lendemain matin, dans la salle à manger, nous étions plusieurs jeunes filles accompagnées sans doute de leur mère ou de leur gouvernante.
La salle était bruyante des conversations animées. Cela allait du chahut, aux pleurs d'une fille menue. Elle était accompagnée d'une dame âgée qui essayait de la consoler comme elle pouvait.
On mis beaucoup de temps pour se faire servir le petit déjeuner. Manifestement, l'hôtelier n'était pas habitué à autant de monde.
C'est seulement vers les 10h du matin que l'on repartit vers le château. Une dizaine d'attelage au moins se suivait sur la petite route. Je pus découvrir pour la première fois la grande façade du château. Il était très grand, deux ailes et un corps de maison avec une entrée d'apparat au centre. Sur la gauche, une tour que je voyais pour la première fois, une tour moyenâgeuse, sûrement les vestiges d'un château plus ancien.
Le nombre important d'attelage se présentant devant l'entrée d'apparat, nous obligea à attendre notre tour.
Enfin nous pouvions avancer, traverser le pont qui enjambait les douves, le cocher, aligna la voiture, les portières droites face à l'entrée du château.
C'est Caroline qui descendit la première. Je devais attendre qu'elle me tende la main pour descendre. Marcher sur le gravier devant le perron, n'était pas facile avec mes hauts talons. Ce fut plus simple en montant les trois marches du perron.
Nous étions accueillies par le personnel, aligné comme dans une revue militaire. Les servantes à gauche, et les autres, sans doute les professeurs et surveillantes, à droite. Juste devant les portes qui étaient fermées, la surveillante générale que j'avais reconnue. Elle lisait un livre posé sur un lutrin.
- Mademoiselle Sophie?
-...
- Vous êtes muette! Répondez oui Madame ou non madame!
- Oui Madame.
- Oui quoi! Vous vous appelez bien Sophie?
- Oui Madame, je suis Sophie.
- Bien entrez par la petite porte à votre droite et attendez!
- Oui
- Oui qui!
- Oui Madame.
Je me dirigeais accompagnée de Caroline vers la porte qui donnait sur une grande salle. Quatre grandes fenêtres l'éclairaient. Une grande porte à deux battants, et sur l'autre mur, un rideau étendu sur trois ou quatre mètres, devait cacher quelque chose. C'était comme un rideau de théâtre, rouge. Dans le coin opposé à notre entrée, une espèce de cage métallique, équipées de portes larges en fer forgé aux volutes élégantes, une chose bizarre, que je voyais pour la première fois. La salle était divisée en deux par des tables et une barrière fixée au sol. Nous étions une dizaine de jeune fille déjà. Nous portions toutes la même robe, et nous avions toutes les cheveux tombant dans le dos. D'autre entraient encore, avec la même robe, la même coiffure. Toutes les dames avaient des chaises à leur disposition, mais pas nous. Il fallut attendre encore longtemps pour que toutes les candidates soient entrées. Tout ce temps, perchée sur mes trop hauts talons.
La surveillante générale entra.
- Mesdemoiselles! A votre nom, présentez-vous à la table des ceintures.
Ont nous appela une à une. Devant la table des ceintures, une surveillante lisait le dossier personnel de la candidate.
Ce fut enfin mon tour.
- Mademoiselle Sophie
- Oui Madame.
- Vous avez déclaré avoir une taille de 49cm?
- Oui Madame.
- Bien! Je vais vous cadenasser une ceinture de 49cm. Si vous ne pouvez pas la supporter, Je vous demande de quitter le château immédiatement. Vous devrez garder cette ceinture en permanence. A tout moment de cette journée, vous pouvez me demander de vous libérer de cette ceinture, mais ceci aura pour conséquence, l'obligation de quitter immédiatement le château. Si en fin de journée, vous avez passé avec succès vos épreuves, et que vous accepter d'entrer dans l'école de Madame Florence. Vous accepter en même temps de ne plus pouvoir enlever cette ceinture et d'en porter de plus étroite sur décision de vos instructeurs. Avez-vous compris?
- Oui Madame
- Bien dit-elle en se levant.
- Tournez-vous!
Et elle m'enleva mon ruban, pour le remplacer par la ceinture métallique, qui fit un déclic quant elle fut serrée sur ma taille.
- Retourner à votre place!
- Mademoiselle Marie!
Une autre jeune fille suivit. La surveillante lui fit le même discourt, mais elle ne réussit pas à fermer la ceinture. J'entendis la surveillante lui dire:
- Désoler Mademoiselle, vous ne pouvez rester!
Marie eut bon protester, dire que ce n'était pas sa faute si elle avait pris quelque cm. Que c'était normal à 16 ans de grandir... Rien n'y fait, elle dût partir malgré ces protestations et celle de sa Mère qui l'accompagnait.
Je dois dire qu'avec un an de plus qu'elle, j'étais beaucoup plus mince. Elle me semblait assez grosse avec ces 64cm et une promesse de 54cm.
En fait, si je me rappel, il y a un an maintenant, je faisais 62cm de tour de taille, mais sans corset. Mon premier corset, m'avait fais descendre à 54cm. La même taille qu'avait promis Marie. Aujourd'hui, je me sentais très à l'aise dans mon corset qui me faisait une taille de 49cm. Delphine ne m'avait plus diminué ma taille depuis presque deux mois, et j'avais eu tout le temps de m'habituer à mon corset. Je trouve cela un peu surprenant. Ma tante avait poussé Delphine à me réduire très fortement la taille. Depuis deux mois, elle avait complètement changé ces priorités. Plus de resserrages continuel de mon corset. Ninon avait pour consigne de me serrer toujours à 49cm, pas plus. Florence avait simplement insisté sur mes exercices de marche avec des hauts talons. Pourtant, j'étais prête à de nouvelle réduction de ma taille, bien que je craignais les contraintes plus forte d'un corset plus serré.
-Mademoiselle Sophie!
-...
-Mademoiselle Sophie!!! Vous rêvez!!!
-Oui Madame.
-Approchez-vous. Vous allez marcher le long des tables. Vous ferez plusieurs allez et retour. Ceci est votre épreuve de maintien. Déplacement gracieux, petit pas, posture droite. Nous jugerons votre démarche, votre élégance et votre prestance. Cette épreuve est éliminatoire! Faite très attention, le jury est juste, mais sévère.
Je m'avançais lentement, comme me l'avait appris Caroline, à petit pas, en gardant les genoux collés l'un contre l'autre et en croisant les jambes à chaque pas. Mes genoux avaient été entravés depuis si longtemps que cette marche me semblait naturelle. Me tenir droite, la tête haute, un peu trop. Les épaules bien en arrière, et les coudes collés contre mon buste, un peu en arrière.
Au bout du parcours, je réussis un demi-tour parfait, pas trop brusque, bien droite. Chaque pas demandait beaucoup de concentration. Mes hauts talons ne me permettaient pas la moindre erreur. Je redécouvrais une vertu du corset quand on le supporte facilement. Il m'aidait dans ma posture, et me rappelait à l'ordre en permanence.
Ma démarche était si lente, et si belle que le jury accepta ma candidature après un seul tour.
Les autres candidates passèrent la même épreuve
Une candidate fut éliminée assez rapidement. Sa démarche était vraiment trop lourde
Une autre fut repêchée in-extrémis après quatre tours devant le jury
La Surveillante Générale, prit la parole
-Mesdemoiselles, préparez-vous pour l'épreuve suivante! Vous devrez vous asseoir avec élégance dans un fauteuil et sur une chaise.
Cette épreuve fut vite passée et il n'y eut pas d'autre élimination
- Mesdemoiselles, Veuillez vous aligner devant la table du jury!
Nous n'étions plus que 18 jeunes filles, Trois autres étaient parties, après avoir supplier qu'ont les libère de leur ceinture cadenassée, autour de la taille. Il y a une grande différence entre porter un corset très serré durant une heure ou deux et le même corset toute une journée. Celle qui n'avait pas l'habitude des corsets très serrés, ne pouvaient pas le supporter et devaient abandonner au désespoir de leur mère.
La surveillante Générale dirigeait l'épreuve de culture. Ont nous posaient des questions diverses, sur l'histoire, beaucoup sur la mode, les règles de politesses et de bienséances. Ont nous fit classer par ordre d'élégance une série de gravure de mode. Je savais pertinemment, qu'il ne fallait pas mettre en premier des tenues légères et pratiques, mais plutôt, les tenues les plus spectaculaires, mettant en valeur une silhouette longue et étranglée à la taille, et surtout ne pas tenir compte des contraintes qu'elles imposaient.
Une autre candidate fut éliminée par cette épreuve.
- Mesdemoiselles, votre dernière épreuve! Suivez-moi! Surveillantes! Placez ces demoiselles en rang, sur une seule file!
On suivit la surveillante Générale, encadrés par deux autres surveillantes. Un couloir et au bout, une double porte qui donnait dans un réfectoire très clair. Des tables alignées et garnies d'une multitude de plats et de bouteilles de toutes sortes, nous attendaient. Les surveillantes nous placèrent toutes autour des tables centrales. Nous devions rester debout, derrière notre chaise. Une horloge indiquait deux heures de l'après midi
Quant toutes les candidates furent placées, la Surveillante Générale nous fit signe de nous asseoir.
L'une d'entre nous le fit bruyamment, et elle s'affalât dans sa chaise, visiblement soulagée de pouvoir s'asseoir.
-ho mes pieds! Il était temps de m'assoire. Je déteste ce corset et ces talons qui me font mal.
- Mademoiselle! Je ne vous ai pas demandé de commentaire ni de vous vautrer! Je vous rappel qu'il s'agit d'une épreuve et non d'un divertissement. Je vous suggère de modifier votre comportement! Cela devrait vous éviter une exclusion immédiate.
- Mesdemoiselles, vous pouvez vous restaurer. Votre comportement et vos manières seront notés!
Ont avaient toutes très faim, mais je savais qu'il valait mieux être frugale et éviter certaine boisson. Je bus un peu d'eau, bien qu'une bouteille de champagne m'attirait beaucoup.
Ma voisine n'eut pas la même prudence. Elle voulut à tout prix coûter ce champagne, et puis les homards et leur sauce thermidor, et ce boeuf en sauce, et... Et...
Je me contentais de quelques crustacés que je dégustais lentement. C'est tout un art de décortiquer une langouste sans les doits.
Une surveillante s'approcha de ma voisine, en lui proposant un dessert glacé. Cela me tentait terriblement, les glaces étaient si rares, que je n'en avais jamais goûtée.
J'en avais terriblement envie, mais j'en connaissais les conséquences.
Cinq minutes au grand maximum, pas plus... et deux jeunes filles subirent les conséquences. Trop de boisson gazeuse et trop manger est incompatible avec le port d'un corset bien serré.
Ma voisine soufrait d'être trop serrée avec des douleurs dans le ventre. C'est en larme qu'elle dût se résoudre de demander aux surveillantes de la libérer de sa ceinture cadenassée.
Quatre autres jeunes filles souffraient visiblement d'être trop serrée, mais elles avaient sans doute moins abusé des bonnes choses. Elles se contorsionnaient autant que leur corset le leur permettait, et elles étaient assez pâles, mais elles tenaient.
En dehors des deux abandons pour cause de ventre trop gros dans des corsets devenus trop étroits, personne d'autre ne furent exclues. Nous étions quinze jeunes filles acceptées dans l'école de ma tante.
On fût reconduit dans la première salle. Nos parents ou tuteur, nous attendaient. Des tables et une barrière nous séparaient. Sur les tables des documents alignés, quinze documents.
On s'assit chacune face à ces parents ou son tuteur.
Le document contenait le contrat entre l'école les parents et la jeune fille. C'était inhabituel à notre époque, les jeunes filles ne signaient jamais ce genre de document, seul les parents, le tuteur ou le mari avait le droit de signer un contrat.
Chaque partie devait s'engager sur certain point précis. Les parents, sur le payement de l'école, mais aussi de renoncer à leur autorité, sauf à casser le contrat. L'école qui garantissait une éducation sévère, et les moyens mis en oeuvre pour que leurs filles deviennent une Lady très élégante. Et les jeunes filles qui devaient également signer et s'engageaient ainsi à respecter le règlement intérieur, obéir aux ordres des surveillantes, et accepter de porter les vêtements et accessoires définis dans le règlement spécial de l'école.
Le document avait déjà été signé par ma tante, j'y ai ajouté ma signature. Un pas de plus vers le projet de ma tante. J'espère vraiment que je peux lui faire confiance. Elle a été sévère avec moi, mais ma transformation est spectaculaire. Je me demandais encore si c'est bien ce que je voulais, si tous ces efforts et ces contraintes que ma tante m'imposait, en valaient la peine.
La surveillante générale déclara:
- Mesdames, quinze jeunes filles ont passé avec succès les épreuves d'entrées. Mesdames, je vous félicite pour l'éducation que vous avez prodiguée à vos filles. Vous nous confier des jeunes filles, ce seront des Lady particulièrement élégantes et gracieuses que vous retrouverez dans un an. Nous vous rappelons, que pour des candidates particulièrement douées, nous pouvons leur faire suivre, une formation, et un entraînement supplémentaire. Bien sur, l'accès à ce cours supérieur, implique une première année réussie et un concours d'entrée. Mesdames! Je vous souhaite un bon voyage de retour. Mon adjointe va vous raccompagner.
- Mesdemoiselles! Suivez-moi! Madame Florence, la créatrice et propriétaire de l'école, va vous accueillir dans la grande salle.
Les surveillantes nous placèrent sur une file, et ont du suivre la surveillante qui ouvrait la marche
Derrière le grand rideau rouge, une série de portes vitrées, et ont entra toutes les quinze dans une très grande salle vide. Une série de large porte vitrée donnait sur une terrasse et un jardin. A notre gauche, un grand escalier tous en courbe. Il était très large, et se divisait en deux pour rejoindre une mezzanine
La surveillante, nous plaçâmes devant le grand escalier sur trois rangs.
Ma tante sortie de ces appartements par une porte donnant sur la mezzanine. Elle descendit lentement le grand escalier d'apparat. S'arrêta sur le palier, et très lentement, elle se tourna pour nous faire face. Ce palier faisait comme une estrade, ou plutôt une scène de théâtre. Florence était très belle dans une robe de dentelle recouvrant une sous robe de soie rose. Cette robe était très étroite, tellement étroite, que l'on devinait ces jambes sous le tissu tendu. Le plus spectaculaire était évidemment l'incroyable finesse de sa taille. Elle avait une silhouette étrange, toute en longueur, très fine et pourtant étranglée à la taille. Une silhouette que j'enviais ardemment. Je voulais tellement lui ressembler, mais mes premières expériences de corset, me faisait craindre le pire...
Florence nous accueilli par quelque mot, nous faisant bien sentir les exigences de disciplines. Mais aussi ces exigences sur l'élégance de notre silhouette, de notre tenue, et également de notre esprit.
- Je ne forme pas de jolie poupée idiote. Avait-elle dit avec passion. Nous formerons votre esprit autant que votre corps. Vous devrez être exceptionnelles dans beaucoup de domaine, et ainsi être maîtresse de votre vie. Ceci implique une auto discipline des plus rigoureuse, pour atteindre une culture d'exception, mais également un maintien et une silhouette tout aussi exceptionnelle. Je veux associer, l'esprit, la beauté et l'élégance. Quand vous atteindrez ces objectifs, toutes les portes vous seront ouvertes. Ce sera votre revanche dans ce monde dirigé par les hommes.
Après ce discourt que peu de jeunes filles pouvaient entendre à notre époque, La surveillante générale pris la parole.
- Mesdemoiselles, voici quelque indication. Vos chambres sont toutes au deuxième étage, les surveillantes vous indiqueront vos chambres. Il y a des chambres de différent type suivant les accords passés avec votre famille. Les repas se prennent dans l'aile Nord au rez-de-chaussée.
Attention: le premier étage est formellement interdit. Pour descendre au rez-de-chaussée, vous devez emprunter l'escalier réservé aux écoliers.
Le rez-de-chaussée est interdit sans être accompagné par une surveillante
C'est également le cas pour les jardins
Les horaires:
Levé à 7h, vous devez être lavée et habillée pour 9h
Petit déjeuner! A partir de 9h et jusque 9h10 maximums.
Les activités seront affichées sur le tableau de la salle de cours du deuxième étage
11h! Premier goûté 10 minutes.
13h! Déjeuné jusque 13h20.
15h! Goûté.
17h! Troisième goûté.
19! Dîner, ou grand dîner à 20h.
22! Goûté avant nuit.
Suivant le programme du soir, 22h10, préparation pour la nuit, à minuit, tout le monde doit être couché.
Si un grand dîner est suivit d'un bal, vous aurez un goûté supplémentaire à minuit et vous vous retirerez vers 2h le matin pour être couchée au maximum à 3h30
Il y eut un brouhaha, des interrogations, entre les jeunes filles.
- Deux heures pour s'habiller et seulement dix minutes pour déjeuner?
Ils veulent nous gaver, je croyais qu'ils étaient obsédés par les tailles de guêpe, ils vont nous transformer en éléphant
- Je ne pourrais jamais passer ma journée à manger sans arrêt. J'éclaterais sûrement...
- Un peu de silence!!! Les surveillantes vont vous accompagner au deuxième et vous affecter les chambres qui vous sont réservées. On vous remettra une clef. Il est impératif de fermer votre chambre quant vous serez absente. Pour celle qui occupe de petite chambre, vous disposez d'une salle d'eau, à coté de la salle de cours.
Durant 15 jours, vous serez dispensées de porter votre uniforme au complet. Vous passerez dans les ateliers de Mlle Delphine pour qu'elle puisse prendre vos mesures. Dans quinze jours, votre trousseau serra au complet ainsi que divers accessoires indispensables durant votre séjour dans cette école.
Dans quinze jours, vous devrez donc respecter tout le règlement! Et particulièrement les règles concernant votre uniforme et ces accessoires.
Mesdemoiselles vous disposez de la soirée pour vous installer. Nous nous reverrons demain matin. Bonne soirée et reposez-vous bien, demain sera une longue journée.
Souvenirs de Sophie. L2
Souvenirs de Sophie. L2 Chapitre II
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