Souvenirs de Sophie
II
L'école
Par Fred Pody.
III
La classe
- Vite Ninon, je ne veux pas être en retard!
Ninon ne voulait pas me libérer du trapèze, avant que ma ceinture ne soit cadenassée.
Aussitôt libérée, je me précipitais vers la petite porte au fond de ma chambre pour monter l'escalier. Vite! Vite! Je montais aussi vite que possible. Pfff enfin en haut... Ohh... Avant d'ouvrir la porte... donnant sur le couloir... je dus m'arrêter, .. m'appuyer... Oufff... contre le mur... Pfff... Pff... et tenter de retrouver mon souffle. Mon corset, me limitait durement ma respiration. Je le savais pourtant bien, qu'avec un corset aussi serré, il valait mieux ne pas courir dans les escaliers. Je le savais, Ouff... quelques minutes... de répit... j'ouvris la porte et lentement, j'empruntais le couloir vers la chambre de Solange et Gwendoline.
Je les trouvais toutes les deux, bien avant leur chambre. Elles m'attendaient devant la porte de la salle de cours.
- Vite, ont va être en retard.
J'aperçus la surveillante générale qui arrivait, au moment ou nous entrions dans la salle.
Il restait quelques places au fond, je m'installais à coté de Gwendoline, Solange, trouva une place juste devant nous.
Gwendoline me dit.
- Regarde, au premier rang, la fille avec des cheveux châtains clairs, la plus petite des quatre, c'est Coralie, c'est cette pimbêche que j'ai rencontrée hier. Je pense que sa voisine loge aussi dans une grande chambre individuelle.
La surveillante entra, et ont se leva toutes pour l'accueillir.
Elle monta sur la petite estrade, et s'installa derrière son bureau.
- Asseyez-vous!
- Mesdemoiselles! Cette première journée sera un peu particulière. Mais auparavant, nous allons faire plus ample connaissance. A l'appel de votre nom, vous vous lèverez pour vous présenter en silence!
Suivit l'appel de chacune d'entre nous.
On dut se lever, en silence, et se rasseoir, toujours sans un mot.
La surveillante, se mit en devoir de nous expliquer le règlement de l'école, des horaires avec cette multitude de petits repas très courts, et ces temps étrangement longs le matin et le soir dit de "préparation au lever" et "préparation au coucher".
On frappa à la porte.
- Entrez!
Une surveillante entra.
Bonjour Madame. Mesdemoiselles Caroline et Delphine sont prête pour recevoir la première élève.
La surveillante dit.
- Mesdemoiselles durant cette journée, vous suivrez une à une cette surveillante. Elle vous conduira dans les ateliers de couture de Mademoiselle Caroline. Elle prendra vos mesures pour votre uniforme, et quelques accessoires. Mademoiselle Delphine, la corsetière de l'établissement prendra également vos mesures pour la confection de vos corsets réglementaires!
- Mademoiselle Estelle! Voulez vous suivre la surveillante!
Elles sortirent toutes les deux.
Et la surveillante continua de détailler le règlement, cet ennuyeux règlement qui n'en finissait pas.
Au bout d'une demi-heure, Une surveillante entra de nouveaux, suivie d'Estelle qui rejoignit sa place.
- Alice! A votre tour!
Elle sortit de la salle de cours.
La surveillante générale regardait sa montre qu'elle avait suspendue au bout d'une chaîne.
- Mesdemoiselles, il est exactement 11h moins 5! Debout! Vous sortez en fille indienne. Vous m'attendez dans le couloir!
Ont sorti, et ont attendit, que nous soyons toutes bien en ligne
- Suivez-moi!
Elle nous conduisit vers une salle au même étage. Cette salle était désignée par une pancarte: "Salle Léoty"
- Vous prendrez votre goûter de 11 heure et de 15 heure, dans cette salle. Dans cette même salle, vous suivrez des cours de maintien et d'exercice à la marche. Quelqu'un sait-il qui est Monsieur Léoty?
Ont se regardaient toutes sans savoir quoi dire
- Personne ne connaît les corsets Léoty? Bien! J'entrevois votre ignorance! Il vous faudra travailler, Mesdemoiselles!
- Entrez, vous avez dix minutes pour vous restaurer! Habituez-vous à manger peu. Dans quelques jours, avec une taille plus fine, vous comprendrez.
Ont ressortit très vite, le goûter était léger et fut rapide.
Retour dans la salle de classe, et l'appel d'autre jeune fille continua régulièrement.
Le déjeuner fut également rapide et frugal avec une grosse différence, on descendit au rez-de-chaussée, dans une salle donnant sur les jardins. C'était magnifique. Et ont eut le droit de se promener sur la terrasse, qui faisait toute la largeur du château.
Ensuite, remontée au deuxième étage vers notre salle de cours, une montée éprouvante, Solange et moi, nous avons dû soutenir Gwendoline. Elle me semblait pourtant bien supporter son corset, mais sont manque d'habitude, lui avait joué un mauvais tour. Elle avait monté beaucoup trop vite au début. Son souffle trop court, l'avait obligée se s'arrêter au milieu du deuxième escalier. Elle n'était pas la seule, Six d'entre nous essayaient de reprendre leur souffle au premier étage.
Madame la Surveillante Général nous attendait devant l'entrée de la salle de cours
L'après midi fut consacrée à la distribution des fournitures scolaires et également de l'organisation des horaires de nos cours.
Demain matin, notre premier cours de maintien intitulé "Maintiens, Première base"
Que cette dame est ennuyeuse ! J'espère que ce cours de maintien ne sera pas donné par la Surveillante Générale.
Enfin, Il devait être 17 heure, une cloche sonnait assez loin.
- Debout Mesdemoiselles. Sortez dans le calme, et mettez-vous en ligne dans le couloir!
La fin de cette longue classe.
- A partir de ce jour, les horaires seront donnés par cette cloche. Nous allons descendre dans la salle à manger pour votre goûté de 17 heure. Vous pourrez ensuite vous détendre sur la terrasse, avec interdiction de vous promener ailleurs. Le dîner sera servi à 19 heure, il sera l'occasion d'un cours de maintien à table.
- Un cours de maintien le soir?
La soirée était belle, le jardin prenait des couleurs chaudes et douces. La vue était magnifique depuis la terrasse. Des groupes se formaient déjà, déjà repérable suivant leurs attitudes.
Coralie se pavanait avec trois autres jeunes filles. Il y avait Estelle, une fille très grande, se tenant très droite, un peu raide. Lydia très grande, également, hautaine, avec un visage pas très avenant, et une autre fille très jolie, de magnifiques cheveux auburn, que je ne connaissais pas. Ce groupe de quatre, attirait beaucoup de monde, mais ont sentait bien que tout ce petit monde ne faisait pas partie du groupe.
Gwendoline, Solange et moi étions plutôt isolées. Gwendoline nous racontait le lever pénible de ce matin. Son récit me rappelait ma première nuit dans le château, sanglée dans un corset. J'essayais de la rassurer, lui expliquant que le corps s'habitue à être serré en permanence.
- Tu t'en rendras vite compte par toi-même. Etre corsetée en permanence est pénible durant les premiers jours, mais on s'y habitue. C'est au point que je ne me sentirais pas très bien, sans la pression permanente de mon corset. Il est devenu mon indispensable soutient.
La cloche!!!
- Mesdemoiselles! Mettez-vous en rang! Le dîner est servi.
- Allons! Dépêchez-vous !
On entra en file indienne dans la salle à manger. Deux grandes tables étaient dressées.
- Mesdemoiselles! Placer vous debout derrière une chaise et attendez!
Une dame un peu forte entra. quelque instant plus tard, la surveillante générale entra également
- Bonjour à toutes. Dit la dame. Ces rondeurs débordaient d'un corset qui n'arrivait pas à contenir, le tous. Seul la taille, bien que très large, était maintenue étranglée tant bien que mal.
- Je suis votre professeur de politesse et de bienséance. Madame la surveillante générale est la maîtresse de maison. Vous devez attendre que Madame se soit assise avant de faire de même. Et vous devrez vous lever et quitter la salle quant Madame se lèvera.
La surveillante s'installa derrière la table qui lui était réservée.
Le professeur nous dit.
- Mesdemoiselles, vous devez faire glisser votre chaise sans bruit.
- Placer vous devant votre chaise. Non! Mademoiselle Aurore, votre chaise est trop éloignée.
- Maintenant, asseyez-vous lentement, et garder votre buste bien droit.
Gwendoline me soufflât dans l'oreille.
- Bien droite, elle plaisante, comment faire autrement avec ce maudit corset.
- Gwendoline! Cria la surveillante. Un peu de silence et appliquez-vous!
Le repas fut aussi frugal que les "Goûters" Ont passa plus de temps à rectifier notre position, redresser la tête garder les bras collés au corps. Manger sans regarder son assiette... que de consigne pour manger si peu.
Subitement, Madame la surveillante se leva! Et ont dû faire de même, avant que l'ont ait pu terminer notre maigre assiette.
- Moins de bruit s'il vous plait! Mettez-vous en rang! Et attendez!
La surveillante s'avança, en sortant, elle se retournât et dit.
- Gwendoline, vous viendrez me voir dans mes appartements!
Les surveillantes nous firent sortir. Ont traversa la grande salle de bal pour rejoindre les escaliers, et la montée des deux étages commença, toujours aussi pénible avec nos corsets fermement serrés, qui nous étouffaient.
Je rejoignis Gwendoline et Solange devant la porte de leur chambre.
Gwendoline nous dit.
- Je dois me présenter à la Surveillante Générale. J'espère que ce ne sera pas long.
- On t'attend ici. Lui dit Solange.
J'entrais avec Solange dans leur chambre et ont se lança dans une grande discutions, sur cette première journée. Solange me posa beaucoup de questions sur ma tante. Pourquoi j'étais une élève comme les autres ! Elle fut surprise en apprenant mon histoire, ou je lui appris que je m'habillais comme une fille depuis peu de temps, pas plus d'un an. Je lui apprenais, que je n'avais jamais porté de corset avant mon arrivée dans le château. Elle était surprise de ma fascination pour les silhouettes étranglées. C'était pour elle incompréhensible qu'une jeune fille ayant vécus presque comme un garçon, puissent changer si rapidement.
Ont fut interrompues dans notre discutions par des coups dans la porte. Pas des coups comme pour s'annoncer, non, ces petits coups venaient du bas de la porte.
Solange se leva et ouvrit lentement la porte. Gwendoline entra aussitôt, la tête baissée, sans un mot.
Elle se tenait debout, en sanglotant et bizarrement, en gardant les bras derrière le dos.
Je m'approchais sans bien comprendre son attitude. Et je vis son visage... Ho non...
On lui avait introduit dans la bouche, un... un objet métallique, un genre de bâillon qui la forçait à garder sa mâchoire très ouverte, tout en fermant hermétiquement sa bouche. Cette pièce de métal était maintenue enfoncé dans sa gorge par une épaisse sangle de cuir. Le tout fermé par deux gros cadenas. Gwendoline pleurait en silence. Sa mâchoire distendue par cette mécanique qui occupait tous le bas de son visage. Comment pouvait-on imposer un engin aussi affreux sur une fille aussi belle. Cette ferraille lourde et laide qui torturait notre douce Gwendoline.
Elle pleurait en silence, un silence inquiétant, affreux. Solange et moi, ont la prit par les épaules pour la guider tendrement vers une chaise. C'est à ce moment que l'on compris pourquoi elle n'avait pas ouvert la porte elle-même, pourquoi ces coups dans le bas de la porte. Ces mains attachées dans le dos, enfermées dans des gants de cuir sans doigts, des gants enfermant les mains dans une sorte de boulle de cuir. Des gants attachés ensemble par deux bracelets d'acier.
La surveillante Générale avait tout mis en oeuvre pour l'empêcher de communiquer. Gwendoline ne pouvait que dire oui ou non de la tête. Impossible d'émettre le moindre son, impossible d'écrire ces besoins. Nous devions tout deviner, lui poser la question et attendre un acquiescement de la tête.
Je lui séchais les larmes et ensemble, on l'aida à se déshabiller. Du moins le peu que l'ont pouvaient faire. Avec ces mains attachées, impossible de lui enlever sa robe. Quant à son corset, c'était la même chose pour nous également, impossible de desserrer notre corset avec la ceinture cadenassée.
Une cloche dans le couloir. J'embrassais rapidement Gwendoline, sans pouvoir rien dire d'autre, sa nuit sera éprouvante. Solange m'embrassa quand je me retournais pour sortir et rejoindre rapidement ma chambre. Je fermais la porte avant de descendre dans mes appartements par l'étroit escalier secret.
Ninon m'attendait, et Delphine également.
Delphine s'approcha, et m'embrassa tendrement, très près de mes lèvres, et me dit.
- regarde ce que je t'ai apporté, je ne sais pas si tu va aimer... J'espère que tu vas aimer... J'aimerais tant que... que l'ont aime ressentir les mêmes sensations, quand un corset sévère nous bride et nous comprime. Cette étrange sensation de ne plus pouvoir se libérer, de l'étreinte rigide, et étouffante, de nos corsets.
Souvenirs de Sophie. L2
Souvenirs de Sophie. L2 Chapitre IV
Souvenirs de Sophie. L2 Chapitre II
Retour aux textes Retour page d'accueil