TEXTES - Sophie

 

 

Souvenirs de Sophie

II

L'école

 

 

 

Par Fred Pody.

 

 

VI

La table à corseter

 

La Surveillante regarda sa montre gousset. Cela faisait longtemps que le troisième groupe était descendu dans les ateliers de corseterie. Tous les groupes étaient formés, et la Surveillante meublait visiblement le temps par toute sorte de recommandation sur notre comportement. Paradoxalement, je sentais une forte cohésion dans notre groupe et dans le groupe du "Club des 4 Parisiennes", pour des raisons évidemment très différentes. Je sentais leurs volontés de former un groupe fermé, et de se garder des privilèges d'une autre époque. Quant à nous trois, je sentais une chaude fraternité, une envie d'être ensemble, de se soutenir mutuellement.

On frappa à la porte de la salle de cours, le groupe " L'Association des Indépendantes" était de retour.

- Enfin! Dit la Surveillante. Vous vous êtes perdue?

La corsetière qui les accompagnait dit.

- Nous avons eus quelques difficultés avec le corset de Mademoiselle Sylvie. Et ont à dû s'arrêter pendant un quart d'heure sur le palier du premier.

Sylvie était très pâle, et était soutenue par deux jeunes filles.

- Déjà des difficultés avec seulement un centimètre de moins? Dit la Surveillante. Mais comment ferez-vous dans quelques mois, avec des réductions de la taille bien plus importantes? Regagnez vos places, Mesdemoiselles!

Quand Sylvie passa devant moi, je ne pus réprimer un petit sourire qui la vexa terriblement.

- C'est ton tour de te faire réduire la taille, on verra comment tu seras avec deux centimètres de moins. Tu fanfaronneras moins!

Oup! Je n'eus pas le temps de m'excuser, qu'elle m'avait déjà tourné le dos. Je pense que je ne m'en suis pas fais une amie. Tan pis, on verra...

- Mesdemoiselles Sophie, Solange et Gwendoline! Levez-vous, c'est votre tour de vous faire resserrer la taille.

Ont se leva et l'ont suivit l'ouvrière en corseterie. Elle nous fit descendre par l'escalier privé, ce qui nous amena directement au rez-de-chaussée, directement devant les portes de l'atelier de Delphine.

- Je ne vous fais pas faire le tour, nous sommes en retard, dépêchez-vous!

Et ont entra dans l'atelier.

Delphine nous accueilli en disant.

- Bonjour. Je suis à vous dans un instant. Sylvie, prend les clefs sur mon bureau, et enlève leurs ceintures. Mesdemoiselles, voulez-vous bien enlever votre robe, votre cache corset et vos jupons. Vous ne gardez que votre corset et le pantalon de dentelle.

Ont s'exécuta aussitôt que Sylvie nous avait débarrassée de notre ceinture métallique.

Vous pouvez vous asseoir sur le banc. Nous dit Sylvie. Elle était très attentionnée, et j'étais déjà jalouse de sa taille. Même si elle était plus petite que moi, sa taille était vraiment très fine, visiblement étranglée par un corset sévère. Je remarquais, que les autres ouvrières, travaillant avec Delphine, avaient toute une taille exceptionnellement fine. Manifestement, elles portaient le produit de leur travail.

Delphine me regardait, et dit.

- Tu regarde la silhouette de mes collaboratrices? Elles sont extraordinaires. Tu devine, que chez moi, on ne peut pas être corsetière, sans porter de corset extrêmement serré! C'est une des conditions pour travailler dans cet atelier, il faut subir soi même ce que l'on fait subir aux autres, et parfois plus encore. Elles sont donc parfaitement conscientes de ce que tu ressens quand elles tirent sur les lacets de ton corset.

Ont étaient prête, et Sylvie s'approcha avec un corset dans les mains.

- Mademoiselle Gwendoline, voulez-vous bien me suivre!

Gwendoline se leva, et Sylvie la plaça devant le lit-table.

- Restez ici. Lui dit-elle. Je vais relever la table à corseter.

La table à corseter! C'est son nom? Mais comment une table peut-elle corseter?

Sylvie, contourna la fameuse table à corseter, et elle actionna une manivelle qui fit se redresser la table à la verticale.

- Tenez-vous à la barre, tout en haut. Oui comme cela, tenez-vous bien!

La table bascula un peu, juste assez pour que Gwendoline se tienne sur la pointe des pieds. Sylvie délaça le corset de Gwendoline, et elle agrafa le nouveau corset bien plus long et rigide.

- Tenez-vous bien, je vais rabaisser la table.

Et la table bascula lentement en avant, entraînant Gwendoline dans son mouvement. Elle se retrouva allongée sur la table à corseter. Sous son ventre, il y avait une sorte de coussin. En fait, Delphine m'expliqua que c'était une forme en bois, recouverte d'un très mince rembourrage. Ce "coussin" était encadré à gauche et à droite de deux guides en bronze. La forme de ce coussin faisait que le creux de la taille de Gwendoline, était bloqué, et ne pouvais pas se déplacer latéralement sans se lever.

- Mesdemoiselles! Dit Delphine. Vous êtes les dernières de la journée, je vais avoir un peu de temps pour vous expliquer ce que l'on fait. Le but de cette table est double. Premièrement, elle permet de vous enlever votre corset et de vous lacer votre nouveau corset. Ceci, sans que vous soyez obligée de rester debout, ne fussent que quelques minutes, sans le soutien de votre corset. Ensuite, la position couchée sur le ventre, est la plus favorable pour une parfaite détente des muscles abdominaux. De plus, votre propre poids sur le coussin galbé, vous aidera à rentrer le ventre, et facilitera encore plus le laçage.

Deuxièmement, sous la table, a été installé un treuil, pour permettre le laçage extrême sans être un homme de force. La position sur le ventre me permet un contrôle précis du laçage, et la tension des lacets vers le bas, combinée au "coussin" spécial, permet le plus grand serrage sur toute la circonférence de votre taille. Inutile de vous contorsionner, ou de luter contre le corset! Avec ce système, si on décide Deux cm de moins, vous aurez deux cm de moins! Quoi que vous fassiez!

Sylvie appela Delphine, qui contrôla le laçage du corset de Gwendoline. Les lacets étaient juste tendus, mais pas encore serrés. Delphine testa la bonne position du corset et des lacets. Ensuite, après avoir croisé les lacets sortant du corset au niveau de la taille, elle fixa les lacets sur les tambours du treuil, et dit à Sylvie.

- Vous actionnerez le treuil, pendant que je surveillerais le laçage. Courage Gwendoline. Tu sais que je dois te serrer de deux cm de plus. Je vais le faire très lentement. On fera une pose si tu le demande. Tu es prête.

- Oui Madame.

- Vas-y Sylvie, mais doucement.

Sylvie actionna le treuil et demanda à Gwendoline.

- Ca vas comme cela? Je ne te fais pas trop souffrir?

- Hou! Ce corset me serre plus fort.

- Oui et non. Ta taille est encore un peu moins serrée, mais ce corset est plus rigide et plus long. Il te serre plus les hanches et la poitrine.

- Je vais te serrer encore un peu. Dit Delphine. Juste pour atteindre ton ancien tour de taille. Ensuite, je te laisse reprendre ton souffle avant de te réduire encore plus la taille.

- Ho Madame, c'est plus pénible que mon petit corset, vous m'étouffez.

Delphine demanda.

- Le corset te fait-il mal quelque part? C'est important que tu me le dises, pour que je puisse faire des ajustements.

- Non, je le trouve plus confortable que l'ancien, mais il me bride beaucoup plus

- Quelques minutes de répit, et on reprend le serrage.

Sur mon banc, j'étais hypnotisée par cette scène de laçage. Gwendoline avait l'habitude de pester contre son corset, mais là, c'est à peine si elle protestait. Je sais que les corsets fabriqués par l'équipe de Delphine sont particulièrement confortables, et permettent des laçages extrêmement serrés, sans blesser, mais quoi? Plus de protestation... Gwendoline se reposait sur cette table bizarre, alanguie, calme. Elle attendait la suite sans réaction.

Un quart d'heure plus tard, Delphine et Sylvie revinrent vers Gwendoline, et Delphine lui demanda.

- Tu à repris un peu de souffle?

- Oui Madame.

- Tu m'étonne, tu as la réputation de détester les corsets.

- Mon corset me faisait très mal. Ma tutrice m'a lacée brutalement dans un corset à bon marché, juste pour me faire entrer dans l'école.

- Je comprends un peu mieux. Tu verras qu'avec un corset de qualité, ont peut se serrer beaucoup plus fort, sans souffrir le martyr à cause de baleines qui te pince, ou qui se casse et te blesse.

- Sans doute, ce corset m'étonne, il est tellement doux, mais je le sens terriblement rigide. Il me fait peur, j'ai l'impression que je ne pourrais plus bouger ni respirer quand vous aurez fini de me lacer.

- Ne craint rien, je peux t'amener à des compressions extrêmes dans des corsets incroyables. Je peux te serrer à un point que tu n'imagine pas, mais je sais quant il faut s'arrêter. Je le saurais bien avant toi. Prête pour le laçage, tu dois encore perdre deux centimètres!

- Je suis prête, Madame.

Et Sylvie actionna le treuil encore plus lentement. Ont pouvaient entendre des petits craquements, comme font les cordages de bateau, très tendu. Delphine supervisait le laçage et contrôlait le tour de taille de Gwendoline, qui diminuait lentement. La respiration de Gwendoline devenait plus saccadée, moins profonde. Elle leva la tête, bouche grande ouverte, cherchant de l'air. Pas un mot, pas une plainte. Pourtant sa taille diminuait encore, encore...

- Bien! Dit Delphine. Tu peux arrêter de la serrer. Elle ne fait plus que 47cm de tour de taille. Cinq minutes de repos, et tu pourras redresser la table. Je vais demander que l'on vienne l'aider à se rhabiller. Elle sera sûrement très faible. Vous pouvez me chercher une autre ceinture, calibrée à 47cm, et vous rangerez celle-ci, Mademoiselle, ne l'utilisera plus.

Sylvie prit l'ancienne ceinture et sortit, pour revenir quelque minute plus tard, accompagnée d'une autre ouvrière.

- Corinne va m'aider à relever Mademoiselle Gwendoline.

Sylvie releva la table à corseter, pendant que Corinne se tenait devant pour soutenir Gwendoline.

Elle était pâle, mais se tenait la tête droite, sans doute par défis, car le soutien des deux ouvrières lui était indispensable, et elle n'aurait pas put s'asseoir sur le banc sans leurs aides. Gwendoline se tenait rigide, le corps un peu en arrière, sans un mot, respiration haletante, qui lui faisait monter sa poitrine par-dessus le haut du corset.

Delphine se plaças devant moi.

- A ton tour ma chérie, tu devras être au moins aussi courageuse que ton amie. Avec le cm de moins de ce matin, c'est trois cm en une journée que tu va définitivement perdre.

- Définitivement?

- Allons Sophie! Tu devrais savoir qu'ici, quand une taille diminue, c'est définitif, on ne permet jamais à qui que ce soit d'avoir un tour de taille plus important que la veille.

Je me levais et m'approchais de la table à corseter qui était en position verticale. J'agrippais la barre en haut de la table, et Sylvie fit monter légèrement la table, juste ce qu'il fallait pour que la pointe de mes pieds, effleure le sol, sans que je puisse m'y appuyer.

C'est Delphine qui me délaça, et qui m'agrafa le corset réglementaire de l'école. Ce ne fut pas pour moi, un grand changement. Mon ancien corset était déjà bien baleiné et très confortable, cependant le nouveau corset, était un peu plus long et les baleines étaient plus nombreuses. L'ensemble me prenait le buste plus haut et m'enveloppait plus les hanches. Mais la grande différence était sa très grande rigidité.

Delphine ajusta les lacets sans trop serrer, mais suffisamment pour que le corset reste bien en place et me serre légèrement sur tout le buste, la taille et les hanches

- Tient toi bien, ma chérie, Sylvie vas faire basculer la table.

En basculant en avant, mon corps se plaqua contre la table, je sentais la pression du "coussin" spécial sur le ventre et mes poignets soulagés de leurs tractions. Une fois à l'horizontale, sur le ventre, Delphine ajusta avec plus de précision la position du corset et des lacets. Elle n'hésita pas à me secouer pour tester la bonne position sur ma taille. Quant elle fut satisfaite, et certaine que j'étais bien détendue, elle entreprit de fixer les lacets au treuil, en les croisant par-dessus mon dos.

- Tu es prête ma tendre Sophie?

- Oui, mais je crains les deux centimètres de plus, mon ancien corset me serrait déjà beaucoup, surtout depuis ce matin.

- Pourtant, tu avais l'air d'apprécier la réduction de ta taille, ce matin.

- Oui, mais la nuit avait été éprouvante.

- Je m'en doute. Courage, dans un premier temps, on va te serrer pour retrouver ton tour de taille de ce matin. Pas plus. Tu es prête?

- Oui Delphine.

- Sylvie, fait tourner le treuil, très lentement.

Les lacets se tendirent, en tirant sur ma taille vers le bas. De ce fait, la pression du coussin spécial, augmentait sur mon ventre, et le forçait à se creuser. Le fait d'être couchée, avait supprimé toute tension des muscles abdominaux, et le serrage se faisait avec beaucoup de facilité; Une facilité inquiétante, d'autant plus inquiétante, que le treuil décuplais la force de Sylvie. La compression était lente, mais inexorable, sans à-coup. Comme si rien ne pouvait l'arrêter. Une force mécanique sans pitié qui me broyait la taille. Heureusement que Delphine contrôlait le processus de serrage.

- Arrête Sylvie! Cela suffit pour un premier temps. Comment te sens-tu ma toute douce?

- J'ai le ventre écrasé, et je n'imaginais pas que ce corset me serrerait aussi fort.

- Cette sensation est normale, tu fais le même tour de taille que ce matin. 48cm, mais le corset étant plus long et plus rigide, pour une même taille, il donne l'impression d'être plus serrée. C'est qu'avec un corset plus court et moins rigide, tes organes internes, peuvent se déplacer plus facilement quand on se serre uniquement la taille. Coralie et Lydia, en ont fait l'amère expérience avec leur nouveau corset.

- Coralie à mal supporter son corset! Je suis étonnée, elle est petite et doit avoir la taille fine. Mais en y repensant, quant elles sont revenue en classe, avec leurs nouveaux corsets, Coralie et Lydia ne semblaient pas très bien. Elles se sont rapidement assise, avec quelques difficultés, et sans un mot. Dit moi Delphine, quel est le tour de taille de Coralie?

- Ho! Tu es bien curieuse. Serais-tu jalouse? Ou alors, un problème de concurrence?

- Ne te moque pas. Ce groupe est détestable, ils se prennent, pour "je ne sais quoi" de supérieur. Delphine, ma chérie, dit moi?

- Ce matin, elle ne faisait que 48cm et donc, 47cm ce soir.

- Elle avait une taille plus fine que la mienne! Malgré mon pénible entraînement.

- Pénible? Il y a au moins trois semaines que je ne t'ai plus resserrée la taille. De plus, Caroline a un avantage sur toi, elle est beaucoup plus petite, plus menue, et donc de même pour sa taille. Tu n'as pas à rougir de ton tour de taille, d'autant que dans quelque instant, tu seras plus mince qu'elle.

- Si je tiens, je me sens déjà tellement serrée, ces deux cm vont être très durs.

- Tu devrais parler un peu moins et te préparer au dernier serrage de ton corset! Es-tu prête?

- Oui Delphine.

- Expire durant le laçage. Sylvie, à toi, encore plus lentement.

Et ma taille se réduisit lentement, millimètre par millimètre, inexorablement, m'étouffant de plus en plus. J'essayais bien d'expirer, mais ensuite, mes inspirations étaient presque bloquées. Mon corps devenait dur, au fur et à mesure de sa compression dans mon corset. La tension des lacets, me pressait contre le coussin spécial et dur, qui ne faisait rentrer de ventre de force.

- Courage Sophie. Encore un demi-cm, et c'est fini. Sylvie, plus lentement s'il te plaît. Je sens que Sophie est à bout, elle respire plus difficilement et devient pâle.

J'aurais voulut les supplier d'arrêter de me serrer, mais plus de souffle, plus un mot ne pouvais sortir de ma bouche. Je me sentais presque défaillir, Des sueurs froides, plus la force de tenir ma tête relevée, je me laissais aller, étalée sans force sur la table à corseter.

- Cela suffit! Dit Delphine. Bloque le treuil, je vais nouer ses lacets.

J'étais sans réaction, lutant pour un peu d'air, le ventre dur à force d'être comprimé.

- Voila Sophie. C'est terminé, tu ne fais plus que 46cm de tour de taille. Bravo ma tendre chérie, tu as battu Coralie d'un cm. Essaye de reprendre ton souffle, Sylvie et Corinne vont t'aider à te lever et t'habiller.

Je restais encore allongée durant quelques minutes. Ma respiration était devenue encore plus courte, haletante. Je n'arrivais pas inspirer normalement, mon nouveau corset me limitait plus durement mes inspirations, et il me forçait à faire gonfler anormalement ma poitrine vers le haut.

Après un quart d'heure de lute pour retrouver un peu d'air, les deux ouvrières vinrent m'aider en relevant la table à la verticale, et en me soutenant, pour m'emmener vers le banc et m'asseoir avec précaution. Ce corset plus long en bas, me créait, des difficultés pour m'asseoir. Je ne pouvais pas me tenir normalement, j'étais obligée de me tenir raide et en arrière, dans la même position que Gwendoline.

Le même corset, produisant les même effets: Raideur, souffle court faisant monter anormalement notre poitrine, et pâleur extrême. Solange nous regardait avec un air effrayé.

- Ne craint rien. Lui dis-je. Tu ne dois perdre q'un seul cm.

Solange nous regardait intensément. Elle se leva. Hésita encore quelques instants. Et fini par dire.

- Mademoiselle Delphine. Puis-je vous demander une faveur, s'il vous plaît?

- Heu... Oui, si je peux le faire.

- Mademoiselle, nous ne sommes que trois dans ce groupe. Notre force, est notre solidarité, et je ne veux pas que la moindre chose nous sépare. Aussi, par solidarité, je vous demande, de me réduire la taille de deux centimètres au lieu d'un seul, comme vous l'avez fait pour Gwendoline et Sophie.

Gwendoline et moi, la regardions stupéfaite. Et malgré nos corsets, notre faiblesse, ont se leva avec difficulté, pour l'entourer et l'embrasser tendrement. Solange nous dit doucement.

- Je veux vraiment être comme vous, et s'il faut subir les même contraintes, ce sera avec fierté. Gwendoline et Sophie, je vous aime, restez près de moi, quand Sylvie actionnera le treuil.

Delphine intervint aussi

- Solange, tu es courageuse, et j'admire ta fidélité, Avec Sylvie et Corinne, nous allons te réduire la taille avec un maximum de précaution. Tu me feras un signe à la moindre difficulté. Tu serra vraiment très serrée, ce corset est plus difficile et avec deux cm de moins, il sera très dur à supporter, mais nous ferons tous pour que cela se passe le mieux possible. Viens, positionne-toi.

Et Delphine lui enleva son corset pour lui agrafer et lacer doucement le nouveau corset réglementaire. La table à corseter bascula lentement. Delphine aida Solange à bien se positionner, et elle pris beaucoup de temps pour ajuster le corset et le laçage.

- Tu es prête, ma toute belle?

- Oui Madame.

- Allez-y Sylvie, lentement.

Solange respirait de plus en plus difficilement. La pression du corset plus long et rigide, l'empêchait d'inspirer profondément, et par cet effet sa respiration devint plus rapide et plus courte. Delphine l'interrogeait en permanence, et fessait faire régulièrement des poses dans le serrage des lacets. Sa méthode avait un peu changé, plutôt que de la lacer à son ancien tour de taille et d'attendre un peu avant de terminer le laçage, elle semblait faire de multiple petites poses, s'approchant petit à petit de sa taille moins les deux centimètres, qu'elle avait demandée.

- Bravos! Solange, tu y es! Ta taille ne fait plus que 49cm.

- 49cm! ... Je tiendrais... ouff... Je vous le promets... C'est dur... mais je tiendrais.

- Repose-toi, on relèvera la table à corseter quant tu te sentiras un peu mieux. Force-toi à respirer le plus possible par le haut, et ne t'occupe pas de ta jolie poitrine qui se soulève. Beaucoup de femmes te l'envieront, tu es charmante ainsi corsetée.

- Charmante, mais je suis tellement serré, que j'en ai des vertiges.

- Les vertiges, la pâleur et d'autres désagréments sont vite oubliés, quant des regards admiratifs, émerveillés, vous détaillent et vous désirent.

Sylvie releva la table à corseter, et aida Solange à s'avancer vers nous.

On se rassembla en cercle, toutes le quatre, Gwendoline et Delphine se serrèrent contre moi, Solange en face et si proche.

Ont se tenaient par nos tailles, tellement fine, ont se serraient plus encore, et nos visages plus près, nos cheveux mêlés, formant comme une tente, une voûte douce, sombre, intime. Nos lèvres s'approchèrent, se touchèrent en même temps, dans le même mouvement et un univers de douceur, chaud et humide, s'ouvrit.

Quatre langues se caressaient délicatement. Ont se goûtaient, ont échangeaient nos parfums, notre douceur, et notre tendresse partagée. Nous avions créé un paradis tropical, un paradis de désir et de plaisir donné, reçus échangé. Le temps suspendu, éternité des tendres caresses, des univers infinis à explorer, à aimer.

Le temps suspendu à nos caresses...

Ont ne se sépara pas, non, juste une petite distance avant de nous retrouver encore et encore, un autre voyage pour se regarder, revoir nos visages émerveillés, nos doux cheveux; Un peu plus loins, mais sans se quiter pour revoir nos poitrines haletantes, gonflées par nos corsets. Encore un tout petit peu, pour admirer nos étranges silhouettes, nos tailles fines, très fines, étroites à suffoquer. Et de nouveaux plus proches, plus intimement mêlées, nos langues retrouvant les chemins secrets de nos tendres bouches. Ont étaient mutuellement avide de l'autre. Se fondre toutes les quatre, dans la même extase. Le temps de nouveaux suspendus.

Plus tard, bien plus tard, ont s'éloigna un peu, à peine, sans se quitter, en se touchant, pour garder ce précieux contact. Ont s'admiraient, en se tenant que par les mains, et seulement après beaucoup d'hésitations, le temps des mots était revenu.

Le jour faiblissait, nous étions seules, enfin nous n'étions que nous quatre, nous ensemble, amoureuses. Plus personne d'autre dans les ateliers. Ateliers? Ont étaient donc encore là. Delphine semblait se réveiller.

- Mes chéries, c'est horrible, il doit être tard. Je... Je dois...

Et nous souriant gentiment.

- Je trouverais une excuse pour notre absence au dîner. De toute façon, serrée comme vous l'êtes, vous n'auriez pas pu manger beaucoup.

- Je ne pourrais rien avaler ce soir. Dis-je. Nous avions bien mieux à faire que de nous empiffrer.

- Je ne connais pas beaucoup de fille dans cette école, capables de s'empiffrer avec de tel corset. Dit Solange.

- Je n'aime pas trop les corsets. Dit Gwendoline. Mais s'ils nous ont permit ces instants magiques, je suis prête à m'étrangler la taille encore plus. Mademoiselle Delphine...

- Gwendoline, je t'en prie, je m'appelle Delphine, ta langue devrait le savoir surtout après avoir explorer tous les recoins de ma bouche.

- La tienne aussi est venue fureter en moi. Répondit Gwendoline en riant.

Ont se rhabilla comme ont pouvaient, notre nouvelle raideur ne nous aidait pas, mais enfin jupons, cache-corset, chemise de dentelle... et enfin la robe et le bustier. Delphine put nous enfermer dans nos nouvelles ceintures métalliques. Des ceintures, deux centimètres plus petites.

Ont sorti et on rejoignit directement la salle du réfectoire. Notre entrée fut discrète, ont arriva à la fin du dîner, toute la classe s'était levée pour sortir sur la terrasse.

Le soleil était bas, et nous donnait des couleurs chaudes. Je ne sais si nos couleurs étaient dues à notre corset, ou le soleil couchant, ou... notre aventure, nos doux échanges. Des regards appuyés de Gwendoline et de Solange, me faisait rougir encore plus, le souvenir si proche de nos caresses, et de nos baisers, me faisait battre le coeur plus fort. Ont décida, de s'éloigner des autres, de nous retirer dans nos chambres, dans la chambre, la chambre de Solange et Gwendoline.

 

 

 

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