Par Fred Pody
2020
J’attends dans le hall de l’hôtel. Mon voyage commence le premier septembre, à 14h30 précise. C'est un long voyage, qui m'éloigne de Paris durant un temps probablement très long. Une nouvelle vie, des découvertes. Pourtant, je ne sais toujours pas quel est cette entreprise et mon travail est encore très flou dans mon esprit.
La voiture n'est pas un taxi, c'est une grosse limousine, sûrement ancienne, et très luxueuse. Je monte à l'arrière, aux côtés d'une dame d'une cinquantaine d'années. Très élégante, mais avec un côté strict, rigide. Le visage mince, sévère. Elle est coiffée d'un haut chignon très maîtrisé, pas une seule mèche rebelle. Une coiffure sophistiquée, qui contraste avec son aspect revêche.
"Bonjour jeune homme, je vous accompagne jusqu'à notre île. Nous ferons une escale à Sydney pour changer d'avion et prendre d'autre personnes."
Elle ne me regarde pas, et reprend sa lecture sans plus faire attention à moi. Je n'ose pas lui répondre, et le trajet se fait en silence jusque l'aéroport. On sort de la voiture, au plus près de l'embarquement. Madame m'invite à la suivre, elle marche à petit pas rapide, perchée sur de très hauts talons aiguilles. Je ne connais pas son nom, mais elle me fascine. Le mélange détonant de la sévérité et de l'élégance toute en noir, cheveux noirs, tailleur strict noir, jupe droite noir et chaussures noires. Elle se déplace avec élégance et une certaine rigueur dans sa posture. Il se dégage d'elle une présence forte, une autorité indiscutable.
Elle s'occupe de toutes les démarches d'embarquement et présente à la douane mon passeport qu'elle range dans son porte-documents. Elle ne m'a pas parlé ni demandé mon avis durant ces formalités. Je me sens fermement guidé. Elle agit comme si je n'existais pas, comme si j'étais un bagage...
A l'aéroport de Sydney, on sort de l'avion pour entrer de suite dans une salle VIP, La Dame dit aux personnes présentes un bref "Veuillez me remettre vos téléphones, portables ou tablettes et Suivez moi ! "
On est une vingtaine de personnes à passer devant cette Dame. Comme tout le monde, je lui donne mon téléphone. Elle nous conduit vers un minibus, qui nous dépose au pied d'un petit avion d'affaire. A peine installé, on décolle en moins de 2 minutes. Comment font-ils pour faire aussi vite, avec le trafic important de Sydney ?
5 heures de vol, il fait nuit quand nous descendons de l'avion. Je suis épuisé par le décalage horaire. Un bus nous emmène dans un petit hôtel, moderne, propre, standard. Un hôtel ordinaire.
"Réunion demain matin 10h dans le salon de l’hôtel ! " Et Madame s'éloigne et part dans une grosse voiture noire avec chauffeur.
Le lendemain matin, on nous donne notre planning, avec les heures de travail, et notre affectation. Sans surprise pour moi, dans un studio de photos le matin, et l'après-midi, cours de citoyenneté.
Ma première matinée au studio se passe très bien, un accueil sympathique. Une dame, responsable du service, m'installe dans un bureau avec pour première mission : prendre en main les outils de retouches photos spécifiques de notre studio.
Les bureaux sont isolés, et vitrés. Je peux voir mes collègues travailler. Certains discutent entre eux, mais je ne peux rien entendre. Je m'installe pour découvrir mon poste de travail. Le matériel mis à ma disposition est impressionnant. Il me faudra du temps pour maîtriser les ressources de la station de travail graphique à deux écrans. Je pense avoir de la chance pour ce travail, l'entreprise me semble moderne, les locaux clairs. De mon bureau, j'ai une vue magnifique sur un parc avec de grands espaces de pelouse. Au loin, j’aperçois la mer. Le ciel est bleu, la journée agréable. Quel contraste avec Paris.
L'après-midi, je me rends au cours de citoyenneté, qui se déroule dans un autre quartier, un bâtiment ancien, avec un fronton supporté par deux colonnes. La salle de classe n'est pas très grande, mais le plafond très haut et le mobilier désuet, usé. Une salle un peu triste. Une salle qui a vécu, ou tout est vieux. La Dame qui m'avait pris en charge à Paris entra dans la salle.
"Mesdames Messieurs, bien venue sur l'île des Sylphides. Je suis Madame Ethel, l'une des cinq propriétaires d'un domaine sur cette île. Vous avez l'obligation de suivre ce cours de citoyenneté qui sera donné par Mademoiselle Apolline."
Mademoiselle Apolline monte sur l'estrade, auprès de Madame Ethel.
Elle est plus jeune que Madame Ethel, élégante, très mince, portant un tailleur strict, une jupe courte et étroite très classique. Son visage sévère est à peine maquillé. Je sens qu'elle veut s’habiller dans le même style que Madame Ethel, mais elle n'a pas la même prestance, la même élégance. Je la sens plus rigide, plus sèche. Elle est aussi plus mince, et moins grande que Madame Ethel. Par contre, sa coiffure est très sophistiquée. Elle est coiffée d'un haut chignon, structuré, sans une mèche de libre. Une coiffure très semblable à celle portée par Madame Ethel qui m'avait accompagné durant le voyage. Cheveux auburn, sombre et brillants. Une coiffure étonnante, qu'elle porte avec un certain naturel. Une dame impressionnante et manifestement de caractère.
"Merci, Madame Ethel Je vous promet que le programme de ces cours sera suivi à la lettre."
"Parfait Mademoiselle Apolline. Je vous confie leur éducation". Et elle sortit de la salle.
Madame Apolline se tourne vers nous et dit : "Je me présente, Madame Apolline, votre professeur de citoyenneté."
Elle nous désigne une pile de livres.
"Ce seront vos livres de cours principaux. Ils contiennent toutes les lois de l'île, et une grande partie de ces coutumes. Je vous suggère la plus grande retenue, pour ne pas enfreindre une loi sans vous en rendre compte, ou sans la connaître." Les livres sont épais. Je ne me sens pas le courage d'étudier ce genre de document. Chaque jour de cours, on lit quelques pages, qui sont ensuite commentées toute l'après-midi. On doit malheureusement subir ces cours. C'est une obligation des plus ennuyeuse.
Mes premiers jours sur l'île, sont plutôt agréables, si ce n'est les cours de citoyenneté qui sont pénible et décourageante. Le cours est vraiment assommant et je me suis endormi sur ma chaise. Quelqu'un me secoue, c'est Madame Apolline, la professeur. Je suis confus, un peu honteux de m'être fait surprendre, d'autant que l'on rit de moi.
"Bien" dit la professeur. "Nous allons voir un cas concret des punitions appliquées dans cette île. Ce jeune homme, par son attitude incorrecte durant le cours sera convoqué par le tribunal mineur. Ce tribunal juge des cas bénins, et rend ces décisions immédiatement. Il existe un autre tribunal, le tribunal d'importance et pour les cas les plus graves, un tribunal majeur."
"Prenez garde, vous êtes dans une période d'essais. Une condamnation peut se traduire par l'expulsion de l'île avec une indemnité partielle ou pour les cas graves, sans aucune indemnité."
Le soir même, on frappe à ma porte pour m’apporter une convocation au Tribunal Mineur. Le lendemain matin, je me rends dans le tribunal Mineur. Ce tribunal est en fait le bâtiment dans lequel sont donné les cours de citoyenneté, mais dans une autre salle plus grande, et tout aussi vieillotte. Mur de boiseries sombres qui ont dû être impressionnantes, il y a très longtemps. Mobilier fatigué, usé.
Il y a deux hommes avant moi qui attendent leur tour. Le premier est accusé de vol, ainsi que le deuxième. La juge prend immédiatement sa décision.
"Monsieur, vous avez volé dans la caisse du restaurant ou vous travailliez. De plus, vous êtes dans une période d'essais. Au vu de la somme que vous avez volé, je vous condamne à l'expulsion immédiate de l'île sans indemnité. Gendarme, emmenez cet homme, et exécutez la sentence ! "
C'est expéditif, j'espère ne pas me faire expulser. Le suivant est jugé aussi rapidement, et la même sanction est prononcée. Expulsion immédiate de l'île sans indemnité.
"Monsieur Guy, levez-vous ! Vous dormez durant les cours de citoyenneté." Dit la juge en ne pouvant pas refréner un sourire.
"Bien, vous êtes à l’essai, mais c'est la première fois que vous passez au tribunal.
Donnez votre carnet de conduite à la greffière, vous subirez une peine très légère de première catégorie. Vous avez 2 jours pour vous conformer à cette sanction."
C'est fini, deux minutes. Je m'approche du bureau de la greffière qui note ma sanction dans mon carnet de conduite. Elle m’explique ce que je dois faire.
"C'est une sanction très légère, et invisible, personne ne saura que vous avez été puni."
"Et quelle est cette sanction ? "
"Il vous est interdit de vous couper les cheveux."
"Pardon..."
"Oui, interdiction de vous couper les cheveux, vous devez contacter un coiffeur agrée, qui contrôlera régulièrement que vous respectez bien votre sanction. Il y a régulièrement des contrôles du carnet de conduite, et en face de votre sanction, devra figurer le tampon du coiffeur."
En sortant du tribunal, je me dirige pour la première fois vers le centre-ville, à la recherche d'un coiffeur agrée. Le centre n'est pas loin, c'est une petite ville, sans banlieue. On entre très vite dans des rues bordées de maisons particulières, avec leur petit jardinet fleuri devant la maison de style ancien... Plus précisément des maisons "Victoriennes" le corps de maison en brique rouge ou en bois peint de couleur pastel, avec des balcons, des bow-window et tous les encadrements des ouvertures fait de bois peint en blanc. Un style anglais un peu désuet, mais modernisé par le choix des couleurs pastel, et aucune maison identique. Elles ont une personnalité, une originalité différente, tout en respectant le même style. Une ambiance de village de vacance un peu rétro.
Les rues sont calmes. Rien ne traîne. Tout est propre et bien entretenu, très fleuri. Je m'avance encore un peu vers le centre de la ville. Plus loin, il y a une place, un espace plus large. J’aperçois des bâtisses plus hautes sans que je ne puisse deviner leurs fonctions. Un carrefour, un croisement avant d'atteindre la place. Je trouve la rue commerçante. Inutile de continuer vers cette place, qui semble fermée par un haut mur, ou un bâtiment. Je suis trop loin pour le voir. Je tourne à gauche, dans la rue commerçante. Le style des maisons est semblable, mais sans les jardins, et les maisons de petites tailles se touchent. Les commerces sont aussi de petites tailles, et uniquement axés sur la mode, confection, chaussure, parfumerie cosmétique, bijoutier... Aucun commerce ne vend de la nourriture, seul exception, un salon de thé qui propose des pâtisseries. Pas non plus de magasin d'équipement, d’électro ménagé ou d'électronique. Pas de magasin de meuble ni même de décorations, non, mais une ambiance très féminine, très axé sur la mode, l'esthétique...
Je cherche un coiffeur pour homme et avec agrément. Le macaron des coiffeurs agrées est facile à repérer. Des coiffeurs il y en plusieurs, mais soit pour femme soit mixte. Et aucun coiffeur mixe n'a l'agrément. Il me faut choisir... Un coiffeur qui affiche un style année 60 m’attire par sa vitrine ou s'affiche quelques portraits de très belles femmes, admirablement bien coiffées évidemment... Pourquoi pas... J'entre dans ce salon de coiffure, plusieurs clientes me regardent avec un certain amusement. Je m'approche du comptoir, et très timidement, à voix basse, j'essaye d'expliquer ma demande à l’hôtesse. Elle prend son temps, et s'amuse de mon embarras.
"Suivez-moi jeune homme." Le salon est tout en longueur, trois femmes se font coiffer devant de grands miroirs. Elles sont installées dans des fauteuils compliqués, tout en cuir et métal. Plus loin, trois autres femmes lisent la tête sous un casque de séchage. L’hôtesse me fait traverser lentement, tout le salon sous les regards amusés des clientes et du personnel. Elle me fait entrer dans une petite pièce. Je dois donner mon nom, adresse, et montrer mon carnet à la patronne du salon. Elle fait quelques photos de ma tête, sous tous les angles, et appose un tampon sur mon carnet.
"Vous payerez 10€ à la caisse en sortant, et je vous donne un rendez-vous dans un mois. Il y aura un contrôle tous les mois, durant votre séjour sur cette île. Bonne journée."
Je paye en sortant en évitant de regarder les clientes du salon, et je m'éloigne vite du salon de coiffure. Bon, pas si grave que ça, juste une dépense de 10€ par mois. Mais je suis très bien payé au studio photo. Je ne veux pas m’attarder dans ce quartier, et surtout ne pas rencontrer une de ces clientes du salon de coiffure.
Je me dirige donc le plus vite possible vers mes appartements. Mais en sortant de la rue commerçante, au croisement où je dois prendre l'avenue à droite, il y a un attroupement. J'essaye de voir ce qui se passe, et je ne vois rien... Tout le trottoir est occupé par des gens qui attendent... Une policière remonte la foule, et je vois, qu'elle fait passer toutes les femmes sur une fille, les hommes devant attendre. Je demande à mon voisin.
"Que se passe-t-il ? "
"Un contrôle des papiers, c'est comme ça depuis deux jours. J'espère qu'ils vont changer de quartier. Chaque fois que je passe ici, je dois attendre leur bon vouloir."
"Et c'est long ? "
"Non, mais c'est tous les jours, ça devient pénible."
Au bout d'un quart d'heure, je suis face à une policière qui me demande mon carnet de conduite. Elle le lit en détaille. "Ok, vous pouvez passer. Suivant ! "
Cinq semaines plus tard, nouveau accrochage avec madame Apolline. Je me présente normalement au cours à l'heure habituelle. Madame Apolline m’interpelle.
"Jeune homme, vous n'avez pas noté que ce cours débute une heure plus tôt ! Sans doute que vous dormiez encore quand j'ai annoncé ce changement ! "
Nouvelle convocation au Tribunal Mineur. La faute est plus grave, et Madame la juge me fait remarquer que c'est la deuxième convocation en quelques semaines. La juge me condamne à porter des chaînes, avec les mains attachées dans le dos durant une semaine.
"Madame la Présidente, je ne pourrais plus travailler, et je n'oserais plus sortir dans la rue avec les mains enchaînées. S'il vous plaît, cette sanction est très dure et..."
"Silence jeune homme ! La sanction peut être remplacée par une autre sanction équivalente. Vous avez le choix entre l'expulsion de l'île des Sylphides avec indemnité réduite de 50% ou une sanction de votre choix dans la liste des peines que vous présentera la greffière, mais ces sanctions sont permanentes. Soit les mains enchaînées pendant une semaine, soit une sanction dans la liste des peines et contraintes permanentes, ou bien sûr, l'expulsion de l’île."
Je ne veux pas partir, et donc je choisir une punition. C'est bizarre de choisir soit même une punition. Je n’ai aucune idée de ce que contient cette liste. Personne pour m'aider à faire un choix. Non, je ne partirais pas de l'île, et ces chaînes, non, je ne veux pas.
"Madame la Présidente, je choisis une punition dans la liste."
"Bien greffière, montrez la liste des peines et contraintes permanentes, deuxième niveau ! "
Je regarde cette liste, une liste étrange.
Teinture des cheveux en acajou.
Teinture des cheveux en rose.
Teinture... Il y en avait de toutes les couleurs, mais aucune de naturel.
Port de bas de soie avec jarretelles.
Port d'une guêpière.
Maquillage des yeux avec faux cils.
Maquillage de la bouche.
Vernis rouge sur les ongles des orteils.
Vernis rouge sur les ongles des mains.
...
La greffière me dit : "Toutes ces contraintes peuvent être cachées plus ou moins facilement.
Pour les sous-vêtements, c'est simple, pour le maquillage, une paire de lunettes de soleil ou un foulard rendra ce maquillage invisible.
Pour les cheveux teints, vous pouvez porter un chapeau ou une perruque."
Les teintures, non, pas si discret que ça. Dans la liste après les teintures, il y a les bas de femme.
"Je choisis les bas de femme."
La greffière note dans mon carnet de conduite, l'obligation de porter des bas et jarretelles sur ma demande, elle m'indique un magasin de mode où je pourrais me fournir. Il est situé au bout de la rue commerçante que je connais depuis peu.
Je me dirige donc vers cette rue. Il y a encore un contrôle de police, mais heureusement au carrefour suivant. Vite, tourner dans la rue commençante qui est assez courte, mais très animée.
J'entre dans le magasin qui n'est pas très grand, un salon avec un grand comptoir de bois, encadré par des vitrines ou sont exposées une multitude de sous-vêtements féminins, tous en dentelles de couleurs ou plus classique en noir. Trois clientes qui discutent avec les vendeuses. Le comptoir est recouvert par les articles que ces dames veulent voir en détail. L’ambiance est animée, dans un décor très chargé, un éclairage doux. Les articles de couleurs se détachent sur le fond plus sombre des murs et de la décoration.
Je suis accueilli par une dame portant une robe longue, la taille serrée par une large ceinture, qui souligne sa finesse. Elle porte de longs cheveux sombres et lissés, qui lui couvrent une partie du dos. Elle me toise avec un sourire... amusé. Moi, je suis rouge de honte et je lui présente mon carnet de conduite sans rien dire. Elle l'ouvre, et dit très fort à sa collègue, de sorte que toutes les clientes l'entendent bien.
"Des bas de femme avec porte-jarretelles pour ce jeune homme. Je pense qu'un assortiment de différentes couleurs et avec dentelles sera très bien."
"Oui Madame, je prépare un joli trousseau pour ce délicieux jeune homme, avec beaucoup de dentelles et des bas dans les tons pastel."
Je... j'ai honte, je voudrais disparaître, mais toutes les clientes me regardent avec des sourires qui m'humilient. J'ai subitement très chaud et envie de m'enfuir très loin. Mais je dois rester, je ne veux pas quitter l'île, je dois tenir, je ... je ne sais plus... L'attente est longue, d'autant que les clientes continuaient de se moquer de moi. Enfin, la vendeuse revient de la réserve, les bras chargés de cartons.
"Voulez-vous me suivre dans le salon d'essayage."
Mais...
"C'est une obligation pour vous. Si vous refusez, je serai obligée de le signaler au tribunal. "
Je la suis avec un peu d’appréhensions. Sans que je ne puisse donner mon avis, elle sort une paire de bas fuchsia, se baisse pour me les enfiler "Faite bouger vos pieds, que je puisse bien tendre les bas sur votre jambe." Ses bas ont des dentelles sur le haut, et le long du mollet. Ils me caressent les jambes doucement. Ensuite le porte‑jarretelles dans les mêmes tons, serré autour de ma taille, et des jarretelles ajustées et tendues. Je remets précipitamment mon pantalon et je sors du magasin aussi vite que possible. Chaque pas, tend les bas sur mes jambes, me rappelant en permanence que je porte sous mon pantalon des bas de femme, tendus par un porte‑jarretelles.
Le lendemain matin, je dois mettre ces bas pour la première fois. Je suis les instructions que m'avait données la vendeuse. Replier le bas, introduire le pied, et en le faisant bouger, tendre le bas sur ma jambe, en faisant attention de ne pas l'accrocher et de le tendre suffisamment pour qu'il n'y ait pas de plis. Même chose sur l'autre jambe, et ensuite, tirer sur les jarretelles, et accrocher le haut des bas au porte-jarretelles. La sensation des bas tendus est agréables, mais je sens les jarretelles tirer sur mes bas à chaque pas. Impossible d'oublier que je porte des bas de femme, sous mon pantalon.
L'après-midi, Madame Apolline nous fait un cours sur les punitions et contraintes. Ce que je venais d'expérimenter la veille. En évoquant ce sujet, je sens plus fortement la tension des jarretelles sur mes bas. C'est troublant de se savoir travestit tout en gardant ce secret pour moi. Je dois faire très attention que personne ne puisse deviner que je porte des bas de femmes tendus sur mes jambes par des jarretelles décorées de dentelles très féminines. Le cours commence par la description des tribunaux et catégories de punitions.
Les tribunaux :
Le Tribunal Mineur et le Tribunal d'Importance peuvent imposer des sanctions, ou des punitions choisies parmi la Liste des Peines et Contraintes Permanentes.
Le tribunal Mineur impose généralement des sanctions légères de catégorie 1 ou 2.
Le tribunal d'Importance, impose des sanctions pouvant aller jusqu'aux catégories 3 ou 4. suivant le délit.
Et enfin le tribunal Majeur pour les cas les plus graves, et pouvant choisir toutes condamnations, jusqu'à l'exclusion de l'île sans indemnité.
Les catégories :
Certains jugements sont impératifs, notamment les jugements d'expulsion ou d’emprisonnement. La punition peut être temporaire, quelques semaines ou quelques mois, mais en général, elle est permanente. Le prévenu doit choisir lui-même sa punition, dans le livre LPCP, la Liste des Peines et Contraintes Permanentes.
Cette liste est divisée en catégories.
La catégorie 1 est une liste de punitions légères, des contraintes qui ont pour particularités, qu'elles sont invisibles, même dans l'intimité. Cela assure une discrétion absolue pour les condamnés. Le seul moyen de le voir est de consulter le carnet de conduite, véritable passeport sur l'île des Sylphides.
La catégorie 2 contient une liste de contraintes, qui peuvent facilement se cacher, mais qui sont visibles dans l'intimité. Par exemple, l'obligation de porter un sous-vêtement particulier, ou de se vernir les ongles des orteils...
La catégorie 3 impose des contraintes plus sévères, dont certaines sont difficiles à cacher. Pour les plus visibles, il peut y avoir une dérogation à certaines heures de la journée, pour pouvoir se rendre à son travail, mais en dehors de ces heures, la punition est appliquée, même durant la nuit.
La catégorie 4, c'est la plus sévère. Quasiment impossible de cacher sa punition, et certaines punitions, peuvent modifier le corps durablement.
Je comprends bien la catégorie 2 avec ces exemples, et pourtant, je ne comprends pas la logique de cette justice si étrange. Pour les catégories 3 et 4, c'est encore plus nébuleux...
Ce cours interminable se termine enfin. Je me dirige vers mon appartement. A chaque pas, mes bas tendus me caressent les jambes. Quand je croise quelqu'un, j'ai l'impression d'être observé, l'impression que l'on voie mes bas de femme, pourtant cachés par mon pantalon. Peuvent-ils deviner ce que je porte... Peuvent-ils voir mes bas au niveau de mes chevilles. En marchant le pantalon se soulève un peu, suffisamment, peut être, pour découvrir un bas fin de couleur pastel. Je rentre vite dans mon appartement.
En principe, je dois garder ces bas la soirée, mais les policières ne font pas de contrôle dans les appartements. J'enlève mon pantalon et ma chemise. Il fait chaud. Je suis presque nu. Je ne porte que ces bas et un porte-jarretelles tout en dentelle. Je ne sais pas pourquoi je garde ces bas. En marchant dans l'appartement, la sensation de caresse de mes jambes est troublante. Je m'installe dans mon fauteuil. Je suis bien, détendu. Je n'ai pas envie d'enlever ces bas si délicats, si... sexy...
Les semaines s'écoulent sans changement, je travaille tous les matins au studio photo. Ce serait banal, si je ne portais pas ces bas et porte jarretelles sous mon pantalon.
Le samedi, je suis en repos, et pas de cours de Citoyenneté. Une délivrance, ces cours sont si longs, si ennuyeux. Mais aujourd’hui je suis libre, et je décide de faire une balade vers la plage. J'aurais bien aimé me baigner, mais je ne pouvais pas enlever mon pantalon, et montrer ainsi que je porte des bas de femmes. Je décide d'écourter cette balade, et je prends le chemin du retour. La rue est déserte à cette heure de la journée. Une voiture de police s'arrête à ma hauteur. Une policière en descend et me demande mon carnet de conduite. Je suis seul sur cette route, habituellement, ces contrôles se font en centre ville. Cette situation inhabituelle m'inquiète. La policière lit mon carnet et me dit : "Baissez votre pantalon ! "
"Mais madame, on est en pleine rue..."
"Fait, ce que je vous dis, baissez votre pantalon ! "
Et je baisse mon pantalon, montrant mes bas de femme tendu par le porte-jarretelles.
"Bien, vous pouvez remonter votre pantalon, et ne traînez pas dans les rues ! "
Elle remonte dans la voiture auprès de sa collègue et repartent aussitôt. Je suis soulagé qu'elles partent aussi vite, et comme je n'ai pas envie de subir un autre contrôle, je rentre chez moi le plus vite possible.
Le lundi matin, je reprends mon travail et l'après-midi, je me rends au cours de Citoyenneté, comme tous les après-midi. Madame Apolline m'interpelle au début du cours, pour me reprocher de n'avoir pas rendu mon devoir dans les temps.
"Mais quel devoir ? "
Ma réponse ne lui convient pas, et elle me promet une punition sévère.
Je suis certain que Madame Apolline ne m'avait pas prévenu de ce devoir. Manifestement, elle veut m'enfoncer, ou elle me déteste pour une raison inconnue.
Nouvelle convocation dans le Tribunal Mineur. La juge, me reproche mon manque d’assiduité à mon cours de citoyenneté. De plus, je suis récidiviste ! Il n'y a pas de débat, et le juge prononce de suite ma sentence. Je dois faire le choix de deux punitions de deuxième catégorie. Une pour mon manque d’assiduité, et l'autre pour être récidiviste. Il me faut choisir quelque chose qui reste discret et pas trop contraignant. Bien sûr, puisque je subis déjà une punition de catégorie 2, qui m'oblige de porter des bas de femme, je ne peux plus choisir cette option.
J'écarte les teintures de cheveux aux couleurs pastel et très bizarres. Je ne veux pas me maquiller non plus.
Le choix devient restreint. Je finis par choisir la guêpière et le vernis des orteils. En portant mon costume habituel, personne ne remarquera que je suis puni.
Je retourne avec appréhension dans le magasin de mode, l'accueil est éprouvant. La directrice du magasin m'a repéré.
"Alors jeune homme, satisfait des bas de femme que vous portez. Voulez-vous autre chose ? Quelque chose de très féminin..."
"Oui madame, je voudrais une guêpière." Je dis cela très bas, et sans trop savoir ce qui m'attend.
"Ho, comme c'est mignon, il veut une guêpière en plus de ces bas de dentelle. Jeune homme, vous aimez donc tant que cela les dessous féminins. Comme c'est coquin hahaha."
La guêpière que l'on m'oblige à porter me serre doucement. Elle se ferme par des agrafes dans le dos. Heureusement, elle n'est pas trop haute, et n'a pas de bonnet pour la poitrine. Par contre, elle est équipée de quatre jarretelles pour chaque jambe. Le porte-jarretelles est maintenant inutile, mais avec ces quatre jarretelles, cela tire plus fort sur les bas, qui bien sûr se tendent beaucoup plus.
Pour le vernis à ongle, j'entre discrètement dans une supérette, dans le rayon maquillage. Et je paye en rougissant, quand la caissière me fait un regard amusé. Mon carnet de conduite est déjà bien rempli. Avec cette prof, qui me harcèle pour le moindre écart, je dois être prudent. Déjà quatre punitions, heureusement, j’ai réussi à faire des choix qui rendent ces punitions invisibles. Sauf dans l'intimité. J'aurais voulu rencontrer des femmes, des amies, mais en dehors d'une amitié distante, je ne me vois pas avoir une relation intime. Comment expliquer que j’ai les orteils vernis comme une fille, ou que je porte des bas de femme avec une guêpière !!!
L'île des Sylphides I
INDEX
III
IV
VIII
XI
XII
XIII
XVI
XVII
XIX
XXIII
XXVI
© Fred Pody 2020