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L'île des Sylphides I

Par Fred Pody

2020



XX - Corset plus étroit


Une semaine seulement après mon retour, Mademoiselle Coralie a décidé de me réduire encore plus mon tour de taille. Elle a dit avec autorité.

"Mademoiselle Estelle, vous veillerez à corseter Gwendoline à sa nouvelle mesure, soit cinquante et un centimètre ! Et pas un seul millimètre de plus."

"Oui Mademoiselle. "

Estelle esquisse un sourire amusé. Je suis certaine, qu'elle adore me voir souffrir dans un corset qu'elle a fortement serré.

"Dans deux mois, votre taille devra être inférieure à quarante-huit centimètres ! Une taille aussi fine est indispensable pour mettre en valeur vos fesses et cette très belle poitrine."


Ouf, mais c'est de la folie. Je me demande si c'est vraiment possible, si j'y arriverais... une taille aussi étroite, ho non, je supporte à peine mon corset, je ne pourrais pas le supporter s'il doit être encore plus serré. Mes seins... J'ai un rendez-vous à la clinique du Dr Claude. En plein milieu de ce nouveau programme de réduction de ma taille.

"Mademoiselle Coralie, c'est impossible, je dois retourner dans la clinique pour ma poitrine."

Coralie me répondit sèchement. "Vous devrez supporter les deux. La veille de votre départ, je vous réduirais votre taille. Il est bien entendu que vous continuerez de porter votre corset durant ce séjour en clinique. Ensuite, vous aurez droit à une semaine de repos, en gardant votre corset serré. On reprendra la réduction de votre taille après votre convalescence. Je devrais simplement accélérer le programme pour rattraper le retard."


Estelle s'adressa à mademoiselle Coralie.

"Mademoiselle, pour les corsets de Gwendoline, cela me demande un travail de plus en plus dur. Elle est déjà tellement serrée que je n'aurais pas assez de force pour la serrer plus."

Un espoir, si Estelle prend ma défense. Un espoir d'une pause dans le serrage permanent de mes corsets.

Coralie répliqua "Vous ne voudriez pas que j'interrompe son entraînement. Il n'en est pas question."

"Ho non mademoiselle, je serais heureuse de la serrer encore plus, mais je n'en ai pas la force, il me faudrait une aide."

"Oui Estelle, je vais réfléchir, chercher un moyen. Je ne veux pas t'épuiser à tirer sur des lacets récalcitrants. Il me faut trouver un moyen de la serrer plus facilement. Mais pas question de faire une pause dans son entraînement."

Mon espoir s'éloigne... Cela m'effraye, ou vont-elles s’arrêter.


Après deux semaines de marches élégantes perchée sur mes hauts talons, de révérences, de pas de danses, et d'exercices de postures, Estelle m’emmène dans le dressing.

"Mademoiselle Coralie, a fait livrer une table à corseter. Elle m'a promis que les changements de tes corsets seront beaucoup plus faciles pour moi."

J'entre dans le dressing, il y a effectivement une table bizarre, avec une mécanique dessous. De cette mécanique ressort deux volants qui doivent permettre d’actionner cet engin. Estelle manœuvre le premier volant, et la table se redresse verticalement, elle continue un peu, et la table dépasse maintenant la verticalité, pour s'incliner encore plus.

"Place-toi devant la table, et attrape la barre en haut de la table."

Comme la table est penchée vers moi, je peux attraper facilement cette barre. Estelle m’attache les poignets dans cette position, et tourne le volant dans l'autre sens. Cela redresse la table à la verticale, et me soulève du sol. Estelle défait les lacets de mon corset, le dégrafe, pour le remplacer par un nouveau corset.

"Il est plus long et plus cambré que l'ancien, et Coralie veut que je te lace à cinquante centimètres."

"Mais je ne suis pas encore habituée au précédent serrage. Mon corset me gêne beaucoup, il m'étouffe et m’affaiblit tellement."


Elle ne m'écoute pas et elle agrafe le corset, qui est effectivement plus long, il descend plus bas sur mes hanches. Elle tend les lacets en me serrant doucement, et attache mes chevilles en bas de la table.

"On va inaugurer une nouvelle méthode de laçage. Je vais basculer la table, un peu au-delà de l'horizontal. La tête plus basse que le bassin, plus bas que les pieds. C'est la "Trendelenburg position corset". Cela permet une meilleure répartition des organes internes juste avant de serrer la taille. La position verticale, à tendance a refoulé les organes internes vers le bas."

Et elle actionne le volant, je me sens partir en avant, la table m’entraîne et me couche de force sur le ventre, le mouvement continue jusqu'au moment où mon corps est penché en avant, la tête en bas, et seulement retenu par les sangles qui attachent mes chevilles. Estelle détache les lacets, et après les avoir croisés dans mon dos, elle les fixe sur deux tambours placés à gauche et à droite de ma taille, sous la table. Elle actionne lentement le deuxième volant, qui entraîne les deux tambours. Les lacets se tendent, me plaquent le ventre contre la table. Je sens mon corset se serrer d'une manière très différente. Ce n'est pas un serrage par à-coup, mais un serrage plus implacable, lent et sans aucun répit. Mon corset me broie graduellement, méthodiquement, sans pitié. Mon ventre s'aplatit sur la table, alors que mon dos doit se cambrer de force, au fur et à mesure que ma taille rétrécit. Le laçage terminé, Estelle positionne la table à l'horizontale, pour me permettre de me reposer un peu. Elle m'a durement serrée, et cela m'épuise. Ma taille a encore diminué, mais aux prix de souffrances, de gènes pour respirer, et d'un affaiblissement de mes forces.


Au bout d'une demi-heure, Estelle me remet sur pied, elle redresse la table, et me libère de mes liens. Ce nouveau corset, qui m’enveloppe les hanches et son extrême serrage de la taille, me maintient dans une posture cambrée et force ma nouvelle poitrine vers le haut. Ils exposent mes seins, les présentent comme une offrande comme un cadeau. J'étouffe, sans la rigidité du corset, je ne pourrais sûrement pas me tenir debout, tellement la compression de ma taille et de ma poitrine m’affaiblissent. Quelques pas incertains en oscillant sur mes talons, suffisent à augmenter mon malaise. A chaque pas, je sens le corset pousser mes seins vers le haut, les faisant bouger. Chaque inspiration limitée fait gonfler ma poitrine. Mes seins sont comme vivant sans que je ne puisse contrôler leurs mouvements. Je sens le regard d'Estelle fixée sur ma poitrine, hypnotisée...

"Ho... Estelle, je... je vais... m'évanouir..." Estelle vient me soutenir, m’aide à m’approcher d'une chaise spéciale, très haute, au dossier incliné en arrière.

"Je vais t'aider à t'installer sur cette chaise spécialement faite pour les jeunes filles qui porte des corsets trop longs et trop serrés."

Je ne peux pas m'asseoir sur une chaise basse, mon corset plus long, plus enveloppant au niveau de mes hanches, m’empêche de me plier. Sur cette chaise haute, je peux m'asseoir presque normalement, bien que les baleines du corset appuient sur le haut de mes cuisses, limitant la flexion de mes jambes. Je ne peux plus m'asseoir sur une chaise normale.


Mademoiselle Coralie nous rend une visite. J'aime beaucoup Coralie, mais chaque fois qu'elle s'invite, mon corset a tendance à se resserrer, et moi a étouffer. Elle me regarde amusée.

"Ne crains rien ma douce, je ne toucherai pas à ton corset aujourd'hui. Je veux voir l'effet du corset sur tes seins, comment tu respires, comment tes seins bouges et se gonfles à chaque inspiration. Mais je suis aussi intriguée par ton masque. J'aimerais bien voir ton visage. Il parait que personne ne l'a vu depuis tes opérations."

"Oui Mademoiselle, personne sauf la chirurgienne et Mademoiselle Sophie. Moi aussi, j'aimerais me voir. J'espère que mon visage n'est pas horrible."

"Je l’espère aussi." Me dit Estelle.

"Tu le portes en permanences."

"Oui Mademoiselle, personne n'a la clef. On ne peut pas l'enlever."

"Nous n'avons pas le droit de t'en parler, ni de le voir. Ce sera la surprise quand Mademoiselle Sophie le décidera."


Quelques semaines plus tard, Coralie s'invite le matin, à ma séance d'habillage, juste au moment où Estelle m'installe sur la table à corseter. Je suis suspendue par mes poignets, et mon corset du matin est en place.

Coralie dit à Estelle. "Attache-la bien, ensuite, on essayera de la serrer à quarante-neuf centimètres."

"Ho, Mademoiselle." Dit Estelle. "Ce serait merveilleux si on réussissait à la faire descendre, en dessous de ses cinquante-centimètres. Mais n'est-ce pas trop tôt. Elle est si faible quand je la serre."

"On n'a plus beaucoup de temps avant le concours. Je pense qu'elle peut le supporter. On va essayer, mais très lentement."

"Ho oui mademoiselle, serrons là. J'adore la soutenir quand elle est proche de l'évanouissement. J'aime quand elle se laisse aller dans mes bras, blanche, le souffle court, et si fragile ainsi."

"Tu me sembles aimer la serrer, et la rendre dépendante de toi." Dit Coralie.

"La transformer contre sa volonté, et ensuite la recevoir dans mes bras si faible, si belle et le corps modelé par moi, c'est une sensation excitante de la savoir ainsi en mon pouvoir, modelée suivant mon désir."

"Ma Chère Estelle, je savais que tu aimerais m'aider dans ce travail de modelage. Tu as raison, modeler une femme de chair et d'os, c'est autre chose que la sculpture en terre ou en cire. Faire une œuvre d'art humaine, voilà le travail le plus noble. "

Leur discours parlant de moi comme si j'étais un objet, me terrifie. Je sens bien qu'il est inutile de supplier, de demander un peu de répit, ou de pitié. On n'accorde pas de pitié à un objet, une poupée. Je serais donc modelée suivant leurs désirs. Mon avis n'a manifestement aucune importance. Je suis leur jouet, leur jolie poupée. J'espère juste qu'elles ne casseront pas leur jouet. Mon seul espoir, n'est pas d’échapper aux contraintes, ou à la douleur, mais de survivre, et d'être très belle, adulée, et protégée contre leur désir de trop bien faire.


Cela faisait un moment que je suis suspendu par mes poignets. Estelle m'avait agrafé le nouveau corset, donné par mademoiselle Coralie. Elle avait commencé à serrer les lacets. Mais c'est surtout mes poignets et mes épaules qui me font mal. Durant toute leur discutions, je suis restée suspendue. Enfin, Estelle fait basculer la table, dépasse la position horizontale, et continue le mouvement de la table jusqu’à ce que je sois en position inclinée, la tête en bas. Mademoiselle Coralie, entoure ma taille d'un mètre-ruban.

"Vous pouvez serrer Estelle, je vous dirais quand on aura atteint les quarante-neuf centimètres."

Estelle tourne le cabestan, les lacets se tendent, ensuite, c'est ma taille qui se rétrécit, lentement, inexorablement, sans tenir compte de mes soupirs, de mes plaintes.


Je ne peux plus parler, m'exprimer, si ce n'est que par mes plaintes et mes soupirs de plus en plus étouffés. Le corset continue lentement de me comprimer, de me broyer. "HOooo" je me sens faiblir, je peux à peine respirer, mon ventre tendu, dur, maintenant douloureux. La sensation que l'on veut séparer le haut du bas de mon corps. La pression insoutenable. Elles vont me briser, mes os finiront par craquer. Et Coralie qui encourage Estelle.

"Encore un demi-centimètre, avec le cabestan, ce devrait être facile."

Et Estelle qui répond. "Ho oui Mademoiselle, c'est beaucoup plus facile pour moi."

J'aurais voulu répondre que pour moi, c'est l'horreur, mais pour cela, il faut encore un peu de souffle, ce que je n'ai plus...


Le dernier demi-centimètre est gagné lentement, très lentement. Je suis prête à m'évanouir. Je me sens si faible, avec en plus cette sensation d'étouffement permanente. Estelle a positionné la table à l'horizontale, pour me permettre de reprendre un peu mes esprits, de calmer mon essoufflement. Mon ventre dur et douloureux me rappelle en permanence que je suis corsetée, au-delà de toute raison.


Coralie exulte. "Merveilleux, j'ai réussi, j'ai tenu la promesse que j'avais faite à Mademoiselle Sophie. Je vais pouvoir lui annoncer que sa poupée à maintenant un tour de taille inférieure à cinquante centimètres. Elle doutait de moi et des possibilités de son cobaye."

Estelle répond. "C'est une belle victoire, qui démontre que la réduction de la taille par le corset est aussi efficace que par la chirurgie."

"Bien plus Estelle. Le corset permet de plus fortes réductions de la taille, et en plus, il donne une silhouette parfaite et un excellent maintient. Les femmes qui portent un corset correctement serré et bien coupé, ont une allure, une posture particulièrement élégante. Le corset modifie aussi la marche, la rigidité du buste, oblige celle qui le porte à avoir une démarche particulière, encore plus magnifiée par le port de chaussures à très hauts talons. Il donne une fragilité une attirance séduisante et émouvante."

"Ho oui Mademoiselle Coralie, quand Gwendoline est ainsi corsetée, et perchée sur ses fins talons, elle me donne envie de la soutenir, de la tenir dans mes bras, de l'embrasser pour la soulager. Elle semble alors si fragile. La moindre chose peut la faire trébucher, s'évanouir. Je sens très fort, qu'elle a besoin de moi, de mon soutien. Son sourire reconnaissant est alors pour moi un cadeau précieux."

"Ceci dit, si mes corsets peuvent lui modeler la taille, ils mettent aussi en évidence sa poitrine. La doctoresse a réalisé une œuvre d'art. Mademoiselle Sophie a eu raison d'utiliser tous les moyens pour construire la plus belle des poupées."


"HOooo..."

Coralie et Estelle se retournent, interpellées par mes soupirs et mes plaintes. Elles interrompent leur discussion, pour s'occuper de moi. Estelle avec beaucoup d'empressement.

"Ma belle, ma chérie, comment te sens-tu ? "

"Mon ventre... comme vous m'avez serrée"

"Oui ma belle, je suis désolée, mais c'est une consigne de Mademoiselle Sophie. Je ne peux pas te serrer moins fort. Tu vas devoir apprendre à vivre corsetée de cette manière. Je t'aiderais, mais je ne peux pas te libérer, je n'en ai pas le droit."


"Estelle, vous pouvez laisser Gwendoline se reposer. Mais elle devra nous rejoindre ce soir dans les appartements de Mademoiselle Sophie, pour fêter son passage sous les cinquante centimètres. Soyez sans faute à 20 heures à la réception."

"Bien Mademoiselle Coralie."

"Et veillez à ce que Gwendoline soit élégante, robe de soirée, coiffure. Mademoiselle Sophie jugera de notre travail sur sa poupée, et je veux qu'elle soit parfaite."

"Oui Mademoiselle, je la préparerais pour vingt heures avec une robe qui mettra en valeur la finesse de sa taille et sa toute nouvelle poitrine. J'aurais aimé la maquiller, mais elle porte toujours ce masque métallique."

"Elle est étrange avec ce masque si lisse, luisant comme un miroir. Une belle coiffure, volumineuse fera un contraste étonnant avec son visage métallique."

"Oui Mademoiselle, j'en ferais une jolie poupée au visage de chrome."





XXI - Fête de la belle corsetée


Estelle m'a installée dans la chambre de poupée, sur le lit, enchaînée les bras écartés, mes chevilles tendues et attachées au pied du lit. Je ne peux pas bouger, je n'en ai pas envie. Juste me reposer, me détendre si possible. Ne pas lutter contre le corset. Respirer, respirer comme je peux, sans paniquer. Tenir une respiration rapide pour compenser la limitation imposée par mon corset. La pression sur mon ventre est terrible. Il est devenu dur, rigide, tellement comprimé.


L'après-midi passe dans le calme. Je me sens un peu mieux, mais le ventre toujours aussi dur. Et je ne peux pas bouger. Je dois rester sur le dos, enchaînée, comprimée, sans force, totalement impuissante.


Estelle entre dans la chambre, dans la maison de poupée."Comment te sens-tu ma chérie ?"

Je veux lui répondre, mais elle ne m'écoute pas.

"On doit faire vite, je dois te préparer pour ce soir, nous n'avons que quatre heures pour te faire belle."

Elle me détache, m'enfile mes chaussures et m'aide à me lever. Je suis raide, cambrée de force par le corset et en équilibre sur mes hauts talons. Estelle me conduit en me soutenant vers le dressing.

"Vient ma belle, et tient toi aux colonnes." Je m'approche lentement des deux colonnes au centre de la pièce, sous la barre de laçage qui n'est plus utilisée.

"Heureusement que tu es déjà corsetée, on aura plus de temps pour te préparer."


Estelle ouvre une grande armoire et en sort un long jupon assez simple, qu'elle pose par terre devant moi, je dois l’enjamber et Estelle le remonte, pour l'attacher autour de ma taille avec un lacet. Ce jupon est étroit sur mes hanches et mes cuisses mais il s'évase plus bas, et descend à quelques centimètres du sol. Sans mes hauts talons, il traînerait par terre. Ensuite, Estelle sort un objet, une chose faite de lanière en tissus, qui soutiennent des bandes souples et courbées.

"Estelle, qu'est ce que tu tiens en main ? "

"Tu vas le voir de suite."

Je crois savoir, j'ai déjà vu ce genre de chose, mais c'était plus grand. C'est ce que portaient les femmes sous leur grande robe. Une crinoline, oui, mais cette là est petite et comme coupée en deux.

Estelle me la montre et me dit.

"C'est un faux-cul. C'est comme une crinoline, mais qui donne du volume aux robes uniquement en arrière. Tu vas porter une robe dans le style 1890."

"Je dois porter ça."

"Ho oui. Je dois te prévenir que Mademoiselle Sophie a demandé trois modifications par rapport au modèle original. Premièrement, ce modèle est plus long, il descend jusqu'aux chevilles. Deuxièmement, si le modèle original s'attache à la taille, celui-ci a une deuxième attache au niveau des genoux. Et troisièmement, Mademoiselle trouve que le faux-cul classique s'écrase trop facilement, et donc, elle a demandé que celui-ci soit rembourré, que le vide entre les fesses, les cuisses et la robe soit comblé par un coussin épais. Je suis obligée de respecter toutes ces directives. Pour ma part, je trouve que le faux-cul est trop lourd, et avec ces coussins, je ne peux plus le replier pour le ranger."

"Mais c'est énorme, je suis vraiment obligée de porter cet énorme truc ! "

"Oui bien sûr. Cela met en valeur la cambrure de ton dos."


Estelle passe derrière moi avec ce machin en main. Elle le pose contre mes fesses, et attache le lacet autour de ma taille. Je sens le poids de ce faux-cul peser sur ma taille. Ensuite, elle entoure mes genoux d'une sangle en cuir, qu'elle fixe par un laçage derrière moi, ce qui a pour effet de plaquer ce lourd faux cul sur l'arrière de mes cuisses. Estelle inspecte l'installation de mon faux-cul.

"Bien, cela change encore ta silhouette. Tu es étonnante. Bien sûr, je ne vois vraiment pas comment tu pourrais t'asseoir, j'espère que tu peux encore marcher."


Avec un corset qui descend à mi-cuisse, baleiné de haut en bas, et cet accessoire qui amplifie mes fesses, qui pèse lourdement sur ma taille, avec mes genoux entravés et mon corset qui me comprime... Ho non, pitié, c'est trop. Estelle veut à tout prix me faire marcher, juste quelques pas. Je dois me souvenir des exercices de marche avec les genoux entravés. Il y a maintenant le poids sur ma taille douloureusement étranglée. Je marche, comme je peux. Quelques pas, de tout petits pas.

"Bien, tu n'es pas très mobile, mais bon. Je vais continuer à t’habiller."


Elle me lace un cache-corset, et par-dessus, une chemise de dentelle qui couvent mes seins, avec un col très haut, près du cou et fait dans des dentelles somptueuses. Ce n'est pas fini, Estelle sort un autre jupon, avec de nombreux volants, très large en arrière. Il est adapté à ma nouvelle silhouette. Ce n'est pas suffisant, elle me présente un troisième jupon, garnis de volant et dentelle, il s'élargit largement en arrière, formant une traîne. Estelle me présente la robe qu'elle doit m'enfiler par-dessus la tête, et faire retomber les larges plis derrière moi. Cette robe est lourde, avec une traîne très encombrante. Elle est splendide, de soie rouge et moirée. Elle a des reflets somptueux et mouvants quand je bouge. Vient ensuite le bustier avec le haut des manches énormes, contrastant avec le corps du bustier étroitement lacé. Les manches au niveau de mes poignets sont très resserrées, contrastant avec le volume de mes épaules. Et pour terminer, une ceinture assez haute, et fermée dans le dos par un lacet qu'Estelle serre à bloc.


Je suis habillée. Je porte une robe merveilleusement belle et encombrante. Estelle me tire les coudes en arrière, et les enchaînes dans le dos. Je suis debout, perchée sur mes hauts talons, je ne bouge pas, ma respiration écourtée m'étouffe, mon dos me fait mal à force d'être cambré et je suis enchaînée. Je ne peux plus bouger.


"Il me reste à te coiffer, j'aurais aimé aussi te maquiller, mais c'est inutile avec le masque de métal que tu portes. Je me demande à quoi ressemble ton nouveau visage. Je rage de ne pas posséder la clef de ton masque."

Estelle me regarde, et regarde la coiffeuse. "La coiffure va être compliquée à faire, tu ne peux pas t'asseoir."

Je suis engoncée dans tous ces vêtements, le corset très long et la tournure rembourrée, me bloque complètement. De plus, je n'ai jamais appris à gérer une traîne, à me déplacer avec une robe s'étalant largement en arrière.


"Vient ma poupée, place toi devant la coiffeuse, je vais te coiffer en montant sur ce petit escabeau."

Estelle me coiffe debout. Elle me fait un chignon comme un turban très large, surmonté de grandes boucles de cheveux, quelle attache avec de nombreuses épingles. Une coiffure à la mode de 1890. Je n'ai pas l'habitude de ce genre de coiffure. Les cheveux me tirent sur la peau. Je sens le poids de ma coiffure bouger sur ma tête. Je sens bien qu'Estelle n'est pas satisfaite.

"Ca ne va pas, on voie les lanières de ton masque sur la nuque. Attends, je reviens ?"


Estelle sort du dressing et revient une demi-heure plus tard.

"Voilà ma poupée, la coiffeuse du château m'a donné un postiche de la même couleur blonde que tes cheveux. Je vais le fixer à l'arrière de ta coiffure. Cela fera comme un volume supplémentaire de ton chignon et te couvrira parfaitement la nuque." Elle fixe le postiche en l’accrochant à mes cheveux naturels. Quelque ajustement, un peu de laque. Estelle se recule.

"Tourne-toi, tu veux bien."

Je me tourne lentement.

"Bien, c'est la solution, le postiche est un prolongement naturel de ta coiffure, et il couvre complètement ta nuque. On ne voit plus les courroies de ton masque."

"Tu es presque prête, Mademoiselle Coralie ne va pas tarder." Estelle prend le flacon de parfum sur la coiffeuse, et m'inonde de ce parfum qui est sans doute délicat, mais pas avec de telles quantités. Je suis parfumée pour le reste de la semaine.


Mademoiselle Coralie entre dans la maison de poupée. Je suis prête juste à temps. Estelle s'avance et lui dit. "Mademoiselle Coralie, notre poupée Gwendoline est prête. J'espère que vous avez la clef de son collier, parce que je ne l'ai pas et elle est encore enchaînée."

"Ne craignez rien, Mademoiselle Sophie m'a confié la supervision de son éducation et bien sûr, je possède la clef."


Mademoiselle Coralie s'approche de moi, et ouvre le cadenas de mon collier. Je ne suis plus attachée à la maison de poupée.

"Merci Mademoiselle."

"Suivez-moi, Mademoiselle Sophie nous attend pour féliciter notre poupée Gwendoline et son tour de taille de quarante-neuf centimètres."


Mademoiselle Coralie part en avant, j'essaye de la suivre, mais elle marche trop vite. Mon corset m’empêche de marcher normalement et ma robe m'entrave les jambes. Heureusement qu'Estelle m'aide, et me soutient, impossible pour moi de marcher aussi vite. J'ai l'impression de traîner une lourde masse de tissus. Je suis corsetée à quarante-neuf centimètres que depuis ce matin. Je me sent faible, mon corps n'a pas eu le temps de s'adapter. Je ne suis pas certaine que je pourrais un jour respirer, bouger ou me déplacer normalement, avec un tel corset. Ce château est grand les couloirs très longs, encore plus quand on ne peut pas faire de grands pas.


La servante de Mademoiselle Sophie, nous fait entrer dans ses appartements. Elle nous introduit dans un grand salon, aux murs lambrissés, très art nouveau. Mademoiselle porte une longue robe, avec une belle tournure qui met en valeur sa silhouette. Je me rends compte, qu'elle est très cambrée, tout comme moi. Son visage m'impressionne toujours. Je suis fascinée par ses grands yeux, ses longs cils, un regard intense, qui semble capable de voir en moi. Sa coiffure est une merveille, et je suis fière d'avoir la même couleur de cheveux, un blond doré, un blond semblable au blé quand ils sont prêts à être moissonnés. J'aimerais que mes cheveux soient aussi longs que les siens. Je m'approche pour faire une révérence un peu compliquée par ma robe et mon long corset. Je suis fière de me présenter avec une belle robe, bien coiffée et surtout de lui monter ma taille de guêpe, mon passage sous les cinquante centimètres. Je me relève lentement, mon corset fait remonter mes seins, je suis à bout de souffle, je parviens tout juste à lui dire.

"Bonjour... Made... Mademoiselle... Sophie..." Je vacille un peu, un malaise, la révérence et... ma salutation, ouff de l'air. Mademoiselle Sophie remarque mon malaise, elle me prend la main et me dit doucement à oreille "Ma chérie, comme tu es belle, si fragile, si mince. Tu es devenue une très belle jeune fille, très gracieuse."


Je lui souris, mais sous mon masque de métal, personne ne peut le voir.

"Bientôt, tu seras libérée de ton masque. Je sais que ton nouveau visage est très beau. C'est une ouvre d'art exceptionnel qu'a réalisé Mademoiselle le Dr. Claude. Mais je veux réserver sa découverte le jour du concours. Patience ma jolie poupée Gwendoline, et rassure toi, tu es très belle."

"Merci mademoiselle, je suis très heureuse que vous me trouviez belle et gracieuse."


Mademoiselle Sophie monte la voie.

"Mesdemoiselles, mes chéries, un verre pour fêter notre si jolie Gwendoline, son nouveau visage, sa taille qui est maintenant en dessous des cinquante centimètres et sa toute nouvelle poitrine, un chef d’œuvre de notre amie la doctoresse Claude. Bref, son allure si féminine, si délicate. Bravos Gwendoline, je suis fière de tes progrès."

Je suis heureuse de lui faire plaisir, d'être devenue une jeune fille élégante... Bien que je n'y suis pour rien, tout m'a été imposé. J'ai juste accepté... comme si j'avais été hypnotisée.


"Mademoiselle."

La servante est devant moi, elle m'a surprise, je sors de mon rêve...

Je réfléchis à cette réception, les félicitations. Je me rends compte que je suis heureuse, pas heureux, mais heureuse d'être une jolie fille. Le jeune homme a disparu. Jeune homme ! Ce terme est bizarre, si loin. C'est quelqu'un d'autre, ce n'est plus moi. J'ai même oublié que je suis devenue une jeune fille, oubliée mon sexe de naissance. C'est si loin, que j'ai le sentiment d'avoir toujours été une fille.


"Mademoiselle !"

La servante me donne un verre de champagne. Je peux le prendre sans problème. Mais, avec mes coudes attachés dans le dos, je suis incapable de le porter à mes lèvres. Je reste bêtement immobile, un verre inutile à la main. Toute l'assemblée discute, sans s'occuper de moi. Parfois, Mademoiselle Sophie ou Mademoiselle Coralie, me montre du doigt pour décrire tel ou tel détail de ma personne. Mais elles le font comme si je n'existais pas, comme si j’étais un joli bibelot.


Il est tard, et j'ai faim. Il y a bien un buffet, très bien garnit, et de quoi boire, mais depuis le début de la soirée, je suis restée avec ce verre dans la main, sans pouvoir le boire, et impossible de prendre quelque chose sur le buffet avec mes coudes entravés.


La soirée se termine, Estelle me prend le verre de mes mains, et m'accompagne en me soutenant, vers la sortie des appartements de Mademoiselle Sophie. Le chemin du retour est long. Je suis fatiguée, et je marche très lentement. Un seul but, me reposer, me coucher dans le calme, dans ma maison de poupée, libérée de cette lourde robe. Enfin étendue, attachée et corsetée, enfin me reposer, dormir...




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