Par Fred Pody
2020
Un soir, en entrant chez moi, après le travail au studio photo, je trouve une lettre glissée sous ma porte. Pourtant, j'ai une boite aux lettres bien pratique... Je dois me pencher, me baisser... Une chose très difficile, depuis que l'on m'a imposé un corset particulièrement rigide et durement serré. La lettre m'invite fermement à rencontrer une dame. Une voiture me prendra dans une heure. C'est tout, pas de nom, pas de motif, rien...
On sonne à la porte de mon appartement. Un chauffeur me conduit vers une voiture luxueuse. Je monte à l'arrière, et on se dirige vers le centre-ville. On arrive sur une grande place fermée sur un côté par une muraille percée d'un grand portique. Le chauffeur s'arrête devant l'entrée d'un hôtel luxueux, qui fait face à ce portique monumental.
"Entrez dans l’hôtel, vous serez conduit à votre rendez-vous par le groom."
L’hôtel est encore plus luxueux à l'intérieur, tout en dorure sur fond blanc. Un luxe ostentatoire très lumineux. Le groom m’emmène vers l'ascenseur, vers le troisième étage, et me fait entrer dans une suite, ou il me demande d'attendre dans le hall d'accueil.
Une femme de chambre, entre. Elle est habillée à la mode 1900, au vu de sa jupe longue, de son tablier noué autour d'une taille étroite, et un bonnet de dentelle attaché dans ses cheveux. Elle est jolie, semble douce, et me sourit en me disant avec une solennité exagérée :
"Si Monsieur veut bien me suivre."
Le ton est manifestement moqueur. Elle marche lentement, à petits pas. On entre dans un vaste salon. Une dame élégante m’accueille. Elle est aussi à la mode 1900, mais luxueuse. Elle est grande, porte une robe longue de soie verte, brodée d'or, sa taille minuscule, étranglée par une haute ceinture garnie de brillant, le bustier bouffant au-dessus de cette taille fascinante. Mais surtout, elle a un visage très fin, de grands yeux sombres, maquillés très noir, comme pour une soirée. Des yeux bleu sombre, des yeux qui m'accrochent, m'hypnotises. Il me faut faire un effort pour détacher mon regard de ses yeux, et remarquer sa coiffure, blonde, formée en chignon style 1900, une chevelure que je devine longue et épaisse, difficilement contenue sur le sommet de sa tête. C'est un visage fin, et très attirant. Un visage qui mélange mystérieusement la beauté, la délicatesse, une extrême féminité et une force, une noblesse. Un visage inoubliable par sa beauté complexe et son autorité paradoxalement douce...
"Bonjour Monsieur."
Cette voie... chaude, grave et pourtant si féminine. Décidément, je n’arrive pas à la cerner, tout en elle est élégant et complexe.
"Vous ne me connaissez pas, je m’appelle Mademoiselle Sophie. Je surveille votre parcours depuis l'entretien d'embauche à Paris. C'est moi qui ai donné mon accord pour votre engagement."
Je me rappelle l'attente de plusieurs heures à Paris, durant mon entretien d'embauche. Un entretiens des plus inhabituels.
"Vous l'avez compris, sur cette îles, seul les femmes décident, et dans la hiérarchie, je suis à un très haut niveau de décision, ce qui me permet d'avoir mon propre domaine dans la partie de l’île réservée exclusivement aux citoyennes. Ceci en plus de quelques propriétés dans la partie mixte, comme cet hôtel par exemple."
"Mais comment des femmes ont-elles pu contrôler complètement cette île. Qui leur a donné cette autorité ? " Ma question était peut-être irrévérencieuse, mais les cours de citoyenneté ne m'avaient rien appris sur l'histoire de l'île.
Mademoiselle Sophie souriait.
"C'est l'histoire d'une faillite en 1929. Cette île avait été achetée par un très riche industriel américain en 1855, quelques années avant la guerre de sécession. Il voulait un domaine sur une île isolée et y a fait construire un château, pour donner des réceptions, des bals à des invités de marque. C'est pourquoi il y a une entrée aussi grande et solennelle, avec une grande salle de bal, de grandes pièces et toutes ces portes doubles, adaptées à la mode des robes à crinoline très encombrantes.A son décès, son fils unique, a hérité du domaine, couvrant toute l'île. C'était un sale type, intégriste et membre dirigeant d'une secte raciste. Il a voulu faire de cette île une dictature ou seule une élite blanche pouvait résider et avait tout pouvoir sur le personnel traité comme des esclaves. Il y a même eu un camp d’entraînement paramilitaire. Sa seule descendance était une fille qu'il méprisait. Il déclarait ouvertement que seul un homme pourrait lui succéder et diriger son domaine avec une poigne de fer, pour établir la domination de la race blanche. Son île devait servir de modèle pour ces partisans. Il a fait de cette île un enfer pour tous ceux qui n'étaient pas ses amis."
"A son décès, sa fille unique à repris en main cette île. Elle s'est fait aider par des Féministes qui militaient pour le vote des femmes. Par voie de justice, elle a fait expulser tous les locataires de son île. En réaction avec les idées délétères de son père, elle a fondé une sorte de république exclusivement féminine."
"Une république dirigée par des femmes, mais respectueuse des libertés de chacun. C'est elle avec ses amies, qui ont écrit les lois que l'on applique encore aujourd’hui."
"Mais la crise de 1929 l'a obligée à vendre son île. Elle a été divisée en quatre lots, et ma grand-mère a acheté le lot sur lequel avait été bâti le château. Je suis donc l'héritière du quart de l'île. Dans les années cinquante, une des quatre propriétaires a dû vendre sa propriété, qui a été divisée en deux lots. Nous sommes aujourd'hui, cinq propriétaires. C'est ma rivale, qui possède la plus petite partie de l'île. Elle héberge plusieurs locataires qui ont ainsi obtenu la qualité de Citoyennes. Elle cherche à modifier les lois, pour être élue présidente. Actuellement, seuls les propriétaires peuvent être présidente et donc, elles sont seules à pouvoir voter pour la présidence et elle n'a pas le soutien des autres propriétaires."
"La situation changerait si elle parvenait à casser cette loi, et faire voter toutes les femmes présentes sur l'île."
Je me rappelle, durant ma formation à la citoyenneté, on m'avait expliqué que l'île est divisée en deux parties, la plus petite étant mixte. On y trouve les commerces, les services administratifs, de justice, de police, divers services techniques et l'aéroport. Les logements pour des salariés comme moi, sont aussi dans cette zone.
"La partie réservée aux femmes citoyennes, est plus grande, et séparée de la partie mixte par un haut mur avec une seule entrée, le grand portique sur la place centrale. Bien sûr, il est strictement interdit à des salariés de passer cette frontière. Seule la dizaine de citoyennes peuvent passer librement ce passage. Les employées, toutes féminines, n'ont pas le droit de sortir de cette zone. Sauf si elles ont une autorisation signée d'une Citoyenne. Et bien sûr en cas de démission, mais alors, elles ne peuvent plus y retourner, et doivent rester dans la partie mixte, ou partir de l'île. "
En réfléchissant à la situation, je suis très impressionné, et je me demande ce que peut bien me vouloirs une femme ayant une telle autorité sur cette île. Elle prend son temps, pour m'observer.
"Jeune homme, il est temps de vous donner une explication sur votre situation. Après cette explication et vos éventuelles questions, vous devrez prendre une décision très importante pour votre avenir."
"Oui Madame Sophie."
"Mademoiselle je vous prie ! "
Oups...
"Bien, comme vous l'avez sans doute compris, c'est moi qui ai décidée de vous employer. Ce que vous ne savez pas, ce sont les critères de votre embauche. Vous avez été choisi pour plusieurs raisons : Votre physique et votre age. Vous deviez être jeune et majeur, 19 ans maximum, pas très grand, 1m60 maximum et mince, avec un visage agréable. Il fallait que vous soyez disponible bien sur, prêt à partir loin pour votre travail, et sans attache familiale ou de cœur. Et aussi, que vous ayez une formation intellectuelle de bon niveaux, et plutôt générale."
Oui, quelques critères sont spéciaux, mais bon. Quoique, je me demande pourquoi 1m60 ?
"Ces choix sont inhabituelles, mais ils sont nécessaires pour la réalisation d'un projet important pour moi. Depuis votre arrivée, vous avez été condamné plusieurs fois, et de manière injuste. Pour comprendre ce qu'il c'est passé, il faut savoir qu'il y a 2 ans, un concours à été lancé par le conseil des citoyennes de l'île des Sylphides. C'est un concours qui commence pour chaque candidate, à sélectionner un sujet. C'est ainsi qu'après de longue recherche, je vous ai trouvé et embauché dans un studio de photos. En fait, pour pouvoir vous observer et décider de continuer avec vous, ou vous abandonner et rechercher un autre sujet."
"Un sujet de concours, mais de quoi s'agit-il ? " Je ne comprend rien, si ce n'est que mon embauche dans le studio de photos, était un prétexte.
"Un moment, je vous expliquerait tout. Sachez que je ne suis évidement pas seule à concourir. De plus, j'ai dus m'absenter pour une longue période de l'île. Et une concurrente, que je crois connaître, a essayé de saboter mon projet. Elle a essayé de vous faire expulser de l'île, en accumulant les accusations contre vous. Apparemment vous vous en êtes bien sortit, vous avez consenti beaucoup de contraintes pour éviter votre expulsion de l'île. Je suis désolée de n'avoir pas put vous protéger. La dernière attaque a bien failli réussir. Votre avocate vous a trahis, elle a fait une plaidoirie qui vous conduisait vers une sanction inacceptable, et qui aurait donc conduit à votre expulsion. Je suis rentrée de voyage juste à temps pour influencer le juge, pour qu'elle vous propose une sanction très pénible en échange de l'abandon de votre expulsion. La juge a infléchi sa décision, mais sans adoucir votre sanction, et aussi parce qu'elle c'est rendu compte que votre avocate n'était pas clair. Je suis vraiment navrée des contraintes que l'on vous impose, et notamment cette obligation de porter un godemichet de bronze. Vraiment désolée et merci d'avoir accepter cette humiliation pour rester sur l'île des Sylphides."
Je comprend mieux cet acharnement, cette succession de punitions, et surtout cette dernière condamnation pour une agression que je n'avais jamais faite.
Mademoiselle Sophie s’approche de moi, et me serre dans ses bras en me disant à l'oreille.
"Je suis heureuse que vous ayez résisté à cette avocate, et que vous ayez renoncé à la suivre. Elle vous aurait abandonné à Sydney sans aucune ressource et sans papier."
Je suis impressionné et très ému de ce bref instant. A ce moment, je pense qu'elle aurait pu me demander n'importe quoi. Mieux, j'aimerais qu'elle me demande quelque chose, même de difficile, pour avoir le plaisir de lui dire oui Mademoiselle comme vous le voulez. Oui Mademoiselle, j'accepte. Elle est tellement belle, si attirante... Il me faut un moment pour sortir de mon extase, de toute cette émotion et ce désir d'être à son service... Je me ressaisis petit à petit... pour reprendre le fil de la conversation. Ce concours, un concours de quoi au juste ? Un concours qui durait depuis deux ans au moins.
"S'il vous plaît, Mademoiselle, ce concours, je ne comprends pas. Je dois y participer ? "
"Hummm c'est spécial. Je suis certaine de gagner avec vous, mais le voudrez-vous ? Si vous acceptez de devenir mon sujet de concours, je vous promets de nombreux avantages. Un appartement de luxe, du personnel à votre service, de l'argent et une certaine liberté, aussi une grande notoriété pour ne pas parler de gloire. Tout le monde élégant voudra vous inviter, vous voir et avoir le privilège de vous côtoyer. Bien sûr, il y a un prix, de longs entraînements, des épreuves à passer."
Je ne comprends toujours pas. Mais que veut-elle ? Quel genre de concours pourrait m'apporter tous ces avantages ?
"Avant de poursuivre, vous devez répondre à quelques questions.
La première question :
Voulez-vous rester sur cette île ?
Ensuite, êtes-vous prêt à changer radicalement votre mode de vie ?
Et enfin, acceptez-vous de vous en remettre entièrement à moi, sachant que je serais exigeante, et que je contrôlerais tous les aspects de votre vie. Je vous promets que tout ce que je vous imposerais, serai fait pour votre bien, pour faire de vous une idole enviée, vivant dans le luxe d'une grande demeure."
Je suis dans un état d'esprit très excité, ma sensibilité exacerbée. J'adore cette île, ces habitants, l'élégance de ces femmes, et cette douceur de vivre. Pourtant, je dois subir des punitions pénibles. Je suis la victime d'une rivalité que je ne comprends pas. Si je veux rester sur cette île, dans des conditions acceptables, il me faut choisir une protection, si possible, quelqu'un de puissant. Mais comment savoir si Mademoiselle Sophie ne me tend pas un piège... Mais non, elle me semble sincère et je désire profondément être à son service, à vivre dans son entourage. Il faut choisir. Mes problèmes viennent manifestement de sa rivale, qui faisait le maximum pour m'expulser de l'île des Sylphides.
Répondre aux trois questions... Rester sur cette île oui bien sûr. Ce qui implique de lui faire confiance et donc oui aux deux autres questions.
"Mademoiselle, j'ai vraiment besoin de votre protection, et donc, je serais heureux de vous servir. J'accepte avec plaisir, vos conditions."
"Très bien jeune homme ! Il vous reste à signer ces conditions."
Mademoiselle Sophie, fait sonner une petite cloche, et une dame entre aussitôt. Une dame portant une longue robe grise, rehaussée de dentelle noire. Élégante et sévère, une robe étroite, avec un bustier très ajusté sur une taille mince, un très haut col. Elle porte un classeur en cuir noir, qu'elle me présente ouvert.
"Mon notaire va vous faire signer le contrat."
Je signe une dizaine de feuilles, mon contrat avec Mademoiselle Sophie. Sans dire un mot, elle range le contrat signé et repart.
"Parfait, maintenant, il faut prévoir une stratégie, pour vous protéger et vous soustraire aux attaques de ma rivale."
Ma situation sur l'île est critique. Pour ma dernière condamnation, j’ai évité de justesse mon expulsion, en acceptant une punition dégradante et particulièrement pénible. La juge m'a prévenu que la moindre faute, se traduira par une expulsion définitive, car il n'y a plus à ce niveau, de punition alternative qui soit supportable. Mademoiselle Sophie, me dit :
"Ma concurrente n'a pas réussi à vous expulser, mais il est évident qu'elle n’abandonnera pas."
Mon expulsion, n'est qu'une question de temps, et je serais expulsé de cette île, si on ne réagit pas.
"Bien ! Il nous faut agir rapidement."
Oui bien sûr, mais comment ?
"Retournez dans votre appartement, et reprenez votre vie normalement. Dans quelques jours, le problème sera réglé, le temps que j'organise une opération... de sauvegarde."
Mademoiselle Sophie ne m'en dit pas plus et le chauffeur de Mademoiselle, me reconduit chez moi.
Comme chaque jour, j’attends 23h, pour me rendre dans le centre pénitentiaire, ou on m’enlève cet horrible godemichet que je porte toute la journée.
Le lendemain, 6h du matin, de nouveau dans le centre pénitentiaire. Le godemichet est réintroduit. Je ressens son poids dans mes fesses et la dilatation imposée. Mais avant de m'enfermer dans ma ceinture de chasteté, la surveillante appelle la corsetière du centre. Je dois me placer sous une barre, tendre les bras en haut et me suspendre, pour que la corsetière puisse resserrer mon corset. La pression du corset a fortement augmenté, ma respiration encore plus limitée. Je viens de perdre deux centimètres de tour de taille. La sensation que mon corset est devenu plus rigide, plus dur. Mon estomac écrasé, le ventre étranglé. Je suis comme coupé en deux, comme si on voulait séparer le haut du bas de mon corps.
Surtout ne pas protester, on m'a prévenu qu'exprimer une protestation, pouvait être perçu comme un outrage aux forces de l'ordre. J'ai peur, qu'elle dépasse mes limites de résistance, qu'elle me blesse, ou m'estropie. Pourtant, je respire encore, faiblement, mais encore un peu. Je ne dit donc rien quand la corsetière noue les lacets. La surveillante contrôle que ma taille fait bien soixante et un centimètre avant de me cadenasser ma ceinture de chasteté. Cette ceinture sert essentiellement à m’empêcher de desserrer mon corset et à m'obliger à garder ce gros godemichet en moi. En sortant, je me sens si faible, que je marche lentement, pour me rendre à mon travail.
Une dure journée en perspective. Chaque fois que le corset avait été resserré plus fortement, il me faut plusieurs jours pour apprendre à le supporter. En entrant dans le bureau, je suis déjà épuisé, essoufflé. Le ventre douloureux, je me sens si faible. Vite, m'asseoir à mon bureau. Mais la position assise, n'est pas confortable, l'impression que le godemichet entre plus profondément et que le corset me serre encore plus fort. Sa rigidité m’empêche de bouger et surtout pas de me retourner. Le midi, je saute le repas, incapable d'avaler quoi que ce soit. L'après-midi est longue et pénible.
La semaine s'écoule, longue et monotone, pénible. Mon travail de moins en moins intéressant. Mon corset ne se contente pas de me brider, il m’enlève progressivement toute mon énergie, tout mon courage. Je me traîne au travail, je me traîne aussi sur les trajets travail - appartement, et le centre pénitentiaire...
Encore une semaine pénible... Mon corset m'épuise... La visite dans l’hôtel de Mademoiselle Sophie est maintenant bien loin. Encore une autre semaine sans nouvelle de Mademoiselle Sophie, et encore une autre semaine...
Ce matin, devant le studio, une dame que je ne connais pas, m'aborde avant que je ne puisse entrer.
"Bonjour Monsieur Guy, vous ne semblez pas très en forme."
"Mais qui êtes-vous et comment connaissez vous mon nom ? "
"Cela n'a pas d'importance. Rappelez-vous, si vos punitions sont insupportables, vous avez la possibilité de quitter l'île, et je vous promets un dédommagement conséquent."
Mais c'est le même discourt que mon ex avocate. Mademoiselle Sophie m'avait mi en garde. Je pensais qu'après l'expulsion de mon ex avocate, ils allaient laisser tomber, mais non, une autre dame est bien là, devant moi, avec les mêmes arguments en essayant de me convaincre. Je décide de couper court.
"Excusez-moi Mademoiselle, on m'attend, un rendez-vous... important."
Et j'entre précipitamment dans les locaux du studio. Je ne me sens pas bien, je dois m’asseoir, me reposer. Ce corset m'épuise.
Quelques jours plus tard, c'est devant la porte de mon appartement que je retrouve cette Dame. Par politesse, je l'écoute un long moment sans la faire entrer dans mon appartement. Ça devient pénible. J'ai besoin de me reposer. Son insistance me dérange. Je rentre chez moi, précipitamment, sans excuse, je n'ai pas la force de l'écouter plus longtemps. Je lui ferme la porte au nez, et je m'étends sur mon canapé, le souffle court, proche du malaise. Mon corset est terrible, il me maintient dans un état de faiblesse permanente. Je ne peux rien faire d'autres que d'attendre 23h pour être libéré de mon horrible godemichet. Rien d'autre que de subir, et de me concentrer sur ma respiration limitée. Je ne peux m’empêcher de réfléchir sur ma situation. La vie sur l'île est de plus en plus pénible. J'ai des doutes sur les décisions que je devrais prendre, de plus, je n'ai aucun contact avec Mademoiselle Sophie. M'a t elle abandonnée ? Je ne sais pas quoi en penser.
Le lendemain, après le passage obligatoire dans le centre pénitentiaire, je reprends mon travail sans enthousiasme, et en me posant beaucoup de questions sur mon avenir dans cette île.
La journée est longue, de plus, je n'ai presque pas de travail. Encore une heure de boulot, encore une heure de rigidité sur ma chaise, une heure à étouffer...
La porte du bureau s'ouvre brusquement. Deux dames en uniforme entre...
"Monsieur Guy ! C'est bien vous ! Présentez-moi votre carnet de conduite."
Je leur présente mon carnet.
"Oui, je vois, ce n'est pas la première plainte. Une nouvelle plainte a été déposée contre vous. Veuillez nous suivre pour une comparution immédiate au Tribunal Majeur ! "
On m’attache les poignets avec des menottes, et je suis traîné par les deux policières, devant tout le personnel du studio de photos. Pas le temps de réagir. On arrive déjà devant le tribunal. Les deux policières m'entraînent de force dans la salle d'audience du Tribunal Majeur. Je suis le seul prévenu, et la juge qui siège me connaît parfaitement, c'est elle qui avait prononcé ma dernière condamnation.
Si je suis le seul prévenu, il y a de nombreux journalistes dans la salle. Ce tribunal se réunit rarement, les journalistes auront un bel article à écrire, surtout sur cette île où il y a rarement des faits divers. Je risque l'expulsion immédiate. Le verdict est rapide, expéditif et sans appel ! Expulsion immédiate de l'île.
Je suis sonné. Quel choc après tous ces sacrifices, ces compromissions pour rester sur l'île des Sylphides. Je suis tellement surpris, tellement abasourdi, que j'oublie le contrôle de ma respiration. On doit me soutenir. Le corset que je porte ne me permet pas de vivre des émotions aussi fortes, je m'étouffe, et me sens faiblir sur mes jambes.
La sortie du tribunal, est bien sûr, attendue par les photographes, surtout pour me voir entrer de force dans un fourgon cellulaire. Les journalistes sont surexcitées, à la recherche d'un beau titre. L’événement devait être rare, car le fourgon est suivi par les journalistes jusqu’au petit aéroport. Le fourgon entre sur la piste, pour rejoindre un avion en attente du départ. Les deux policières, me font entrer dans l'avion. Les passagers sont déjà installés, et elles me conduisent au fond de l'appareil. Les deux policières m’enchaînent au fauteuil du fond, et repartent aussitôt. J'ai été jugé et expulsé en moins d'une heure ! Après une longue période d'attente, tout se précipite sans que je ne puisse réagir, sans le temps de me défendre. Je suis expulsé, j'ai tout raté sur cette île. C'était la promesse d'une vie agréable dans un endroit où la beauté est exaltée. Je suis expulsé... J'ai tout perdu... Tous ces efforts pour rien...
Deux femmes entrent dans l'avion, je reconnais la corsetière du centre pénitentiaire, elle est accompagnée d'une jeune fille en robe légère vert pâle, ceinture blanche large et décolleté carré. Son visage est mignon, maquillé sans excès, les lèvres rouges, et les cheveux attachés en un haut chignon. Elle me semble assez grande, quoique... pas vraiment, en fait, elle porte des chaussures avec des talons d'une incroyable hauteur. Cela lui donne une silhouette attirante, le corps menu, perché sur de très longues jambes. Elles s'approchent de moi. La corsetière me dit très bas à oreille de sorte que les autres passagères ne puissent rien entendre.
"Bonjour monsieur Guy. Je m’appelle Coralie, rassurez-vous, je suis au service de Mademoiselle Sophie, et voici Estelle qui m'assistera."
Je réponds en chuchotant "Mais à quoi bon, je suis expulsé, l'avion ne vas pas tarder à décoller..."
"Oui, nous allons décoller, et les journalistes constateront que la sanction expéditive du Tribunal Majeur, a bien été exécutée."
Je suis désespéré, la vie sur l'île est parfois étrange, mais je ne retrouverais jamais ce confort, la beauté de ce lieu, je revois ma galère à Paris.
"Rassurez-vous, tout a été organisé par Mademoiselle Sophie" me dit Coralie. "Bien sûr, Monsieur Guy ne pourra pas revenir sur l'île."
"Mais alors c'est fichu."
"Ne m'interrompez pas ! Mademoiselle Sophie a bien organisé cette opération. Les deux policières et la juge sont complices. Il n'y a pas eu de plainte, ni d'arrestation ni de condamnation. Rien d'officiel. Ils ont joué un jeu pour les journalistes. Vous retournerez sur l'île par un prochain vol, mais sous un autre nom."
"Mais on me reconnaîtra, je vais avoir mon portrait dans tous les journaux de l'île."
"Vous avez raison, c'est pourquoi nous allons vous aider à changer d'apparence. Il faudra faire vite, nous n'avons que quelques semaines."
L'avion décolle, et Coralie ouvre les menottes que je porte encore. Une nuit de vol pour rejoindre Sydney. Le matin, une voiture nous attend à la sortie de l'aéroport. Une heure plus tard, on entre dans une grande maison, en bordure de la baie, pas très loin d'un pont métallique, le Sydney Harbour Bridge, je pense, et en face cet opéra à l'architecture si moderne.
Coralie nous guide.
"Suivez-moi" on entre dans une chambre relativement modeste vu la taille de la maison et le luxe que j'ai pu remarquer dans le grand hall d'entrée.
"Voilà votre chambre, par sécurité, vous ne devez pas en sortir durant quelque temps."
Je suppose que tout a été organisé, et dans quelques semaines, je reviendrais dans l'île des Sylphides sous un autre nom. Ceci clôturera tous mes déboires et condamnations. Mais je suis encore sous la contrainte de mes punitions. Si je change de nom, il n'y a pas de raison de continuer à les subir.
"Mademoiselle Coralie, le voyage a été long, et je porte encore ma ceinture de chasteté, ainsi que... le... godemichet. Pouvez-vous me libérer, cela devient vraiment insupportable. S'il vous plaît Mademoiselle."
"Ho oui, votre ceinture, mais je n'ai pas les clefs ! "
Je ne peux pas garder ce truc en moi durant tout mon séjour à Sydney. Coralie me regarde avec probablement un peu de compassion.
"Estelle ! Vous pouvez-vous vous renseigner auprès du personnel de maison."
J’attends avec impatience une solution à mon problème de cadenas. Je n’ai jamais gardé ce godemichet en moi aussi longtemps. C'est passé de la gène, à une sorte de torture.
Coralie me met en garde.
"Ne vous faites pas d’illusion. Si on est dans un pays libre, vous n'avez aucun papier, passeport ou carte d'identité et pas d'argent. Seul, vous seriez condamné à vivre comme un clochard. De plus, quand on pourra ouvrir les cadenas de votre ceinture, ils seront bien sûr remplacés par des cadenas dont je possède la clef."
Il y avait aussi une autre raison de ne pas m’enfuir, je désire vraiment retourner sur l'île des Sylphides. Cette île me fascine et ces habitantes sont vraiment merveilleuses. Mademoiselle Sophie, m'a impressionné, son élégance, sa beauté si attirante, son maintien et je dois avouer, ces promesses d'une vie dans le luxe, en compagnie de femmes exceptionnelles.
On frappe à la porte de la chambre, et sans attendre, Estelle accompagnée d'un ouvrier entre. L'homme porte une grosse pince coupante munie de deux longs manches. Un outil de chantier, capable de couper des barres d'acier. Coralie me commande.
"Levez-vous et déshabillez-vous !"
J’hésite devant cet homme, mais Coralie insiste. J’enlève ma veste, ma chemise et mon pantalon, mais je ne peux pas aller plus loin, je suis en corset avec cette ceinture qui garde le godemichet bien enfoncé et ma taille fermement serrée. L'ouvrier prend la grosse pince coupante, me regarde en se moquant ouvertement, et fait sauter les deux cadenas de ma ceinture.
"Tournez-vous ! "
"Mais je... j'ai honte... vous savez ce que je subis."
"Oui, tournez-vous et baissez-vous ! "
Je me tourne et me baisse, les fesses bien en vue. Je sens qu'elle libère la sangle métallique entre mes jambes, et ensuite, une traction sur le godemichet qui ressort lentement. J'ai l'impression que je me vide. L'anus me brûle, me fait mal durant l'extraction du godemichet. Je voudrais disparaître, m’enfuir très loin. Je garde les mains sur mon visage, je ne veux pas me montrer, que l'on puisse ne puisse pas me reconnaître et entendre dire "A, c'est vous qui êtes enculé ! "
"Pour le moment, vous n'en avez plus besoin." Dit elle en me donnant le godemichet en bronze, si lourd dans ma main. L'ouvrier est encore là, avec son sourire qui m'humilie. Je suis soulagé quand Coralie le prie de quitter la chambre.
Cette exhibition humiliante devant cet homme, m'a profondément touché. Je suis rouge de honte. Le godemichet pèse dans ma main, il est lourd et très gros, avec de nombreuses aspérités qui rendent l'introduction et l'extraction si douloureuse. Comment j'ai pu garder ce truc énorme dans mes fesses et durant tout ce temps. Mademoiselle Coralie raccompagne cet homme. Je porte encore le corset et j'aimerais bien que l'on m'aide à le retirer.
"Mademoiselle Estelle, pouvez-vous m'aider à me délacer."
"Venez et tenez vous au trapèze." C'est le même dispositif que dans le pénitencier, ou l'on me suspendait à un trapèze pour lacer mon corset. Je tends les bras pour me suspendre, et Estelle attache mes poignets à la barre du trapèze.
"Je suis gentille avec vous, je vais vous libérer de cet horrible corset qui vous martyrise depuis si longtemps." Elle actionne une commande qui me soulève du sol. Je suis suspendu par les bras, mes pieds ne touchent plus le sol de la chambre. Estelle se baisse, pour délacer mes chaussures, ensuite, elle dégrafe mes bas, et enfin, elle défait les nœuds de mes lacets. C'est une délivrance, le corset se desserre lentement, je sent une douce fraîcheur sur mon ventre qui avait été tellement comprimé. Le corset se détache, se décolle de moi. Une sensation de liberté, je peux respirer plus facilement et elle dégrafe le corset, qu'elle jette au loin.
Estelle descend lentement le trapèze. Je suis libre, plus de punitions de contraintes. La pointe de mes pieds touche le sol. Un cri "STOP ! " Le trapèze s'arrête, je suis suspendu, je repose sur la pointe des pieds, mes bras tendus. Mademoiselle Coralie me découvre entièrement nu, mon corset posé par terre.
Mademoiselle Coralie entre dans la pièce, et s'adressant à Estelle "Ne libérez pas ce jeune homme, pas tout de suite. Je dois prendre connaissance des instructions de Mademoiselle Sophie."
Estelle me laisse suspendu, sur la pointe des pieds. Je ne peux même pas cacher mon sexe. C'est très gênant de me montrer ainsi. Coralie prend son temps, elle s'installe confortablement sur le siège de la coiffeuse. Elle pose une lettre sur la table, elle l'ouvre avec délicatesse et déplie le papier, le parcours. C'est long, mes bras commencent à me faire mal.
"C'est une lettre de Mademoiselle Sophie."
L'île des Sylphides I
INDEX
III
IV
VIII
XI
XII
XIII
XVI
XVII
XIX
XXIII
XXVI
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