© Par Fred Pody
2023
Texte à caractère érotique et sexuel.
Cette histoire est celle d'un jeune homme faible, qui n'assume pas ses désirs. Elle se passe dans un lieu fantasmé, à la gestion très particulière. Si le texte est répétitif, parfois lourd, c'est qu'il exprime quelques fantasmes très précis. Si vous aimez la domination féminine d'un jeune homme, les contraintes softs, comme les très hauts talons, ou les corsets très serrés, alors vous êtes au bon endroit. Sinon, ce livre risque d'être très ennuyeux et répétitif pour vous.
. . .
Gwendeline est si belle dans sa large robe, si parfaitement maquillée. J'aime son visage de poupée ultra féminin, encadré par une coiffure volumineuse, toute en courbes douces d'un blond doré. Je suis amoureux, amoureuse d'elle. Je ne réalise pas bien que je m'appelle dorénavant Gwendoline, et que je suis la copie exacte de Gwendeline. Que je suis maquillée comme elle, parfumée comme elle, coiffée comme elle, que je porte la même robe à crinoline, les mêmes chaussures aux talons d'or et le même corset atrocement serré.
Je me sens belle et amoureuse... un sentiment enivrant et délicieux. Gwendeline me regarde, me désire... je la désire tellement. Nos regards intenses, nous réunissent dans un même élan. Un lien fort est noué, il nous attache, nous enchaîne l'une à l'autre.
Nous sommes amoureuses, intensément amoureuses.
La fête de Mademoiselle Sophie se termine. Estelle nous entraîne vers une partie du château que je ne connais pas. Gwendeline demande "Mademoiselle Estelle, ou nous emmenez-vous ? J'aimerais rester avec Gwendoline."
"Merci Gwendeline, moi aussi, je veux rester avec toi, près de toi."
"Ho, mes jolies poupées, ne vous inquiétez pas. Mademoiselle Sophie ne veut pas vous séparer. Elle a fait préparer une chambre tout près de la sienne. Vous avez beaucoup de chances."
Je sens une pointe de jalousie dans le ton d'Estelle. Notre relation était parfois très intime, mais je n'avais jamais été son égale. Elle me dirigeait pour tout. C'est elle qui exécutait les ordres de Mademoiselle Sophie et de Coralie, la corsetière. C'est elle qui m'attachait, m'enfermait et me surveillait. C'est elle qui me contrôlait pour tout.
Estelle marche un peu vite dans ces longs couloirs. Gwendeline et moi, on marche le plus vite possible, à petits pas rapides. Je suis essoufflée, mon amie aussi. On porte le même corset qui nous étouffe avec la même force. Et nos robes, nos jupons ne nous aident pas. Estelle ouvre une porte sur laquelle est inscrit "La boite à Poupées de Sophie".
"Entrez, c'est votre suite."
Je suis mon amie. On entre dans un grand salon. Trois hautes fenêtres donnent sur les jardins du château. La pièce est grande, et très lumineuse, elle est aussi hummm très rose, vraiment très très rose. C'est comme une boite luxueuse, une bonbonnière avec de petits noeuds roses partout... La différence avec ma maison de poupée, c'est que les meubles ne sont pas factices. Le mobilier délicat, plutôt "Moderne Style" tout en courbes sinueuses, en entrelacs de lianes, de rubans souples. Une grande table avec de curieux tabourets recouverts de soie rose bien sûr. Un coin salon, trois fauteuils larges et deux autres tabourets recouverts de soie rose. Une grande armoire vitrée, un buffet, une autre table, probablement de service et une multitude de fleurs dans des vases sophistiqués, posés sur de délicates consoles aux pieds galbés. Mon amie, ma jumelle essaie de me prendre la main, mais avec nos bijoux spéciaux, on doit garder les doigts tendus et les mains relevées en arrière. Elle me regarde avec des yeux étonnés, sans doute autant que moi.
"Ma chérie, c'est très luxueux, très grand, mais tout ce rose..."
"Oui chérie, c'est magnifique, mais sans doute un peu trop. Comment vivre dans tout ce rose ? "
"Suivez-moi mes poupées, je suis fatiguée, le bal s'est terminé presque à l'aube, et je dois encore vous préparer pour la nuit. Du moins ce qu'il en reste."
Estelle ouvre une double porte. "Voilà votre chambre mes bijoux."
Cette chambre est grande, décorée de tentures aux motifs entrelacés et dans une large gamme de rose. Même le mobilier est rose, des meubles tout en rondeur, aux pieds délicatement galbés. Il y a deux coiffeuses identiques, une grande armoire à sept portes. Une armoire impressionnante qui couvre la presque totalité d'un mur. Les portes sont garnies de grands miroirs. Les boiseries sont roses comme toute la pièce... Il y a ...
Estelle nous interrompt "Vous aurez tout le temps d'explorer votre suite. Il est trop tard, je vais vous préparer à minima pour la nuit."
Je regarde Gwendeline, intensément, je lui souris, et je regarde le grand lit dans la pièce. Un seul lit pour nous deux. Gwendeline s'approche de moi, on se serre l'une contre l'autre malgré nos larges crinolines.
Mais avant que l'on puisse s'embrasser, Estelle intervient, nous sépare, et commence à me déshabiller. La robe, les cerceaux de la crinoline, suivent les jupons. Enfin, elle détache les bijoux de mes doigts et de mes poignets. Quel soulagement de pouvoir bouger mes mains. Les articulations de mes poignets et du petit doigt tirés en arrière me font mal. C'est vraiment des bijoux pénibles à supporter. Ils m'ont forcé la main et les doigts dans une posture très artificielle et douloureuse durant toute la soirée. Impossible d'utiliser mes mains, je ne pouvais rien prendre, rien faire avec mes mains bloquées.
"Tourne-toi et mets tes bras en arrière."
Je me tourne et Estelle m'attache les poignets dans le dos. Puis elle me fixe un collier en métal, assez large au moins cinq centimètres de haut. Il se colle contre le cou, me serre un peu. Elle tripote l'arrière du collier. Je sens quelques déclics et... une chaîne qui pend dans le dos. Je me retourne et je vois que la chaîne est fixée à un anneau scellé dans le mur au-dessus du lit.
Estelle me laisse en corset, avec seulement mes bas et chaussures, attachée, enchaînée au mur. Elle s'occupe de déshabiller Gwendeline qui elle aussi garde son corset bien serré ses bas et ses chaussures. Estelle attache ses poignets dans le dos et lui fixe le même collier, il est en or, finement ciselé d'un entrelac floral. Je suppose que mon collier doit être identique. La chaîne du collier de Gwendeline est attachée au même anneau dans le mur.
"Voilà mes poupées, je suis épuisée, et je vous laisse ainsi. Je n'ai pas la force de changer vos corsets. Bonne nuit."
Et elle nous plante là...
On se regarde, on s'approche, avec un léger bruit de chaîne. On se presse l'une contre l'autre. Comme j'aimerais la serrer dans mes bras. On s'embrasse tendrement, délicatement. Du bout des lèvres, plus proche ensuite, et de plus en plus passionnément. Nos baisers plus intenses, profonds...
Je suis essoufflée, par nos baisers ou nos corsets... Par notre passion. On tombe ensemble dans le grand lit, l'une contre l'autre. Mon sexe durci, entravé par le corset devient gênant. Je l'embrasse, elle m'embrasse, on essaye de se serrer plus fort, attachées par nos poignets, entravées par nos corsets terriblement rigides. Je ne peux pas l'enlacer, la caresser, alors on s'approche, on se serre, mon visage plonge dans ses cheveux si doux, parfumés. Gwendeline m'embrasse dans le cou. Mon désir intense devient presque insupportable. On roule dans le lit, l'une sur l'autre, cherchant la douceur du corps de ma partenaire.
Mes seins contre sa poitrine si douce, nos jambes qui cherchent à s'entrelacer et nos lèvres soudées l'une à l'autre. Un baiser passionné, impatient qui devient ensuite plus tendre, plus amoureux. Je veux, je désire tellement la serrer dans mes bras.
Les corsets forment une carapace épaisse et raide, en plus de nous étouffer, ils empêchent et brident nos ébats amoureux. La journée épuisante, les émotions fortes, notre rencontre, le désir de l'autre que de choses en peu de temps. Je suis épuisée, et Gwendeline aussi. Je m'endors contre elle, le visage contre son visage, dans ses long cheveux, mêlés aux miens, doucement, ensemble...
L'île des Sylphides II
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