La date du spectacle de Mademoiselle Sophie approche. Notre entraînement va changer, s'intensifier.
Tout en silence. Cléo me secoue pour me réveiller et me lever. Sans un mot, avec son bâillon qui l'oblige à garder sa bouche grande ouverte, complètement remplie, les joues gonflées par un gros bâillon. Elle porte un casque sur les oreilles, et par-dessus, une cagoule de latex lui couvre la tête. Autour du cou, un large collier de cuir épais, l'oblige à garder la tête haute. De ce collier fermé par un cadenas, partent des lanières de cuir, qui lui enserrent toute la tête, bloquant le bâillon et le casque d'assourdissement.
Camille et Cléo sont muettes et sourdes.
Cléo m'indique la barre de laçage. Je vois Camille faire lever Gwendeline et la conduire en silence vers sa barre de laçage.
Après notre toilette, elles nous enferment dans de longs corsets rigides et cambrés.
Les deux surveillantes serrent nos corsets dans le silence. C'est d'autant plus effrayant qu'elles nous serrent horriblement fort, sans pitié, sans répit.
Je ne peux même pas les supplier d'arrêter de me serrer. Elles ne m'endentent pas. En silence, Cléo et Camille entreprennent de me serrer encore plus en unissant leurs forces. Chacune de chaque côté, elles tirent sur les lacets.
Mon ventre se creuse, péniblement, douloureusement. Le corset monte très haut et m'étouffe en me bloquant la poitrine, en bas, mes cuisses sont comprimées ensemble, bloquées, immobilisées. Je sais qu'avec ce corset, je marcherais difficilement et qu'il sera impossible de m'asseoir.
Mademoiselle Coralie, accompagnée de Delphine entre dans notre suite. Gwendeline et moi, craignions ce genre de visite. Cela implique en général, de porter un corset plus restrictif, ou plus étroit.
Mademoiselle Sophie entre également, suivie de Bertine. Mademoiselle Sophie interpelle la corsetière.
"Mademoiselle Bertine s'inquiète des transformations dues à leurs corsets. Elle doit ajuster précisément la robe et son bustier sur leur silhouette. Mais ce n'est pas possible si cette silhouette change tout le temps. "
Coralie lui répond. "L'entraînement n'est pas terminé. Leur tour de taille est correcte, le bas de leur corset aussi, mais il reste à modifier encore un peu plus la silhouette au-dessus de la taille."
Mademoiselle Sophie demande "quand serez vous prête ? "
"Je suis désolée de ce retard. Si elles n'avaient pas été kidnappées, elles seraient déjà prêtes. C'est pour cela que je voulais vous parler de leurs corsets. Je veux lisser la silhouette au-dessus de leur taille, pour effacer cet étranglement de la taille. "
"Je voudrais garder l'arrondi au-dessus du bassin, mais effacer et aplatir la zone au-dessus de la taille, la rendre plus conique plus droite, pour affiner leur buste. Regardez sur ce dessin, le tracer en vert. Mais cette zone n'est pas souple, à cause, de leur cage thoracique. On ne plie pas des côtes facilement. C'est un long et pénible entraînement."
"Et cela demande combien de temps ? La date du spectacle approche."
"J'en suis consciente Mademoiselle. Dans un mois, elles seront prêtes, juste à temps. Je suis obligée de les serrer dans cette zone très lentement. Il faut savoir que ce modelage est pénible, parfois douloureux, mais surtout, qu'un corset aussi serré avec cette silhouette affinée, limite fortement la respiration. Tout effort physique leur sera interdit. Elles s'étoufferaient, car alors, seul le haut du buste et les épaules seront mobiles. Elles devront respirer uniquement avec le haut de la poitrine et en soulevant les épaules."
Mademoiselle Bertine demande. "Mais alors, elle ne porte pas le corset définitif ? "
"Non mademoiselle, je vais ajouter par-dessus leur corset, un buste métallique qui leur imposera la forme idéale, bien droite, quasi-conique. Je les modèlerais progressivement par le serrage d'un jeu de vises, dans le dos et devant. C'est une solution radicale, mais la seule possible pour tenir le délai d'un mois. Leurs futurs corsets sont en fabrication, sans tenir compte de leur silhouette actuelle, mais du buste de métal serré à fond."
Sophie demande. "Mais mademoiselle, ce n'est pas dangereux pour mes tendres poupées ? "
"Oui Mademoiselle, c'est pour cette raison que j'ai demandé l'aide de la docteure Claude. Elles seront serrées au maximum possible, sous son contrôle. De plus, pour respecter la date du spectacle, j'ai décidé de les soumettre en permanence au sur-corset de fer. De jour comme de nuit."
Gwendeline et moi, on se regarde avec inquiétude. Elle me dit. "Elle est folle. Je ne sais pas si je vais tenir avec le corset aussi serré en permanence."
"Oui ma chérie, la nuit, on portait un corset court et un peu moins serré, mais là, c'est l'inverse, jour et nuit, serrée au maximum dans notre long corset, avec un deuxième corset de fer par-dessus. j'ai peur, elle risque de nous estropier."
"La Docteur Claude nous protégera, mais elle autorisera le serrage extrême si on peut le supporter physiquement. Elle est dure et ne tiendra pas compte de nos plaintes."
La docteure Claude entre. "Bonjour Docteure." Dit Sophie. "Vous savez ce que veut faire notre corsetière. Je vous fais confiance pour protéger nos deux délicieuses poupées, mais le projet de Mademoiselle Coralie est excitant. Si elle réussit, nos poupées auront une silhouette extraordinaire, avec leurs robes, elles seront sublimes."
Aie ! Mademoiselle Sophie ne tient pas compte de nous. Seule l'esthétique de ces deux poupées compte. Et tant pis si c'est pénible, et sans doute douloureux.
Mademoiselle Sophie dit à Coralie.
"Ma Chère Corsetière, je suis impatiente de voir leurs silhouettes se transformer. Voulez-vous bien commencer et nous monter ce sur-corset de fer."
"Ho oui Mademoiselle, elles sont déjà corsetées pour la journée. Il ne reste qu'à ajouter le sur-corset et à faire un premier serrage."
Coralie et Delphine s'approchent de moi. Delphine apporte ce sur-corset. Il a une forme géométrique, en entonnoir, un cône droit. Le bas est fait d'une bande métallique, comme une ceinture. Il ne reste qu'à ajouter le sur-corset et à faire un premier serrage. Le devant et le dos sont ouvert. Les deux parties gauche et droite, sont attachées par des visses. Huit visses devant et huit autres derrière. Delphine défait toutes les visses, pour séparer les deux parties du sur-corset de fer.
"Lève les bras ! " Dit Coralie. J'obéis, et Coralie place les deux moities de corset sur mon buste, la bande métallique est posée au niveau de ma taille étranglée par mon corset. Le haut monte jusque dessous de mes seins. Elle les maintient fermement pendant que Delphine met en place toutes les visses. Cela lui demande du temps. Mon buste s'insère facilement dans ce sur-corset.
La pression sur les côtés est légère, mais il y a un grand espace devant et derrière.
Coralie appelle la docteure Claude "Je vais commencer le serrage, vous pouvez ausculter Gwendoline et me prévenir quand je dois arrêter."
Quoi!!! mais elle ne me demande même pas mon avis.
Coralie, sort un outil, et commence à serrer les visses alternativement dans le dos et devant. Elle serre le bas et ensuite en montant. La pression augmente très vite sur les côtés, le corset de fer appuie fortement sur mes côtes. C'est très pénible, et cela bloque ma respiration.
La docteure prend mon pouls et me conseille.
"Respirez par le haut, ne luttez pas contre votre corset. Faite de petites inspirations rapides et vers le haut. N'hésitez pas à soulever vos épaules, vous ne pourrez plus utiliser le ventre et le bas du buste pour respirer."
Oui, je sais, cela fait un moment que mon ventre est bloqué en permanence par mon corset. Mais maintenant, c'est pire. Je crains qu'elle me casse des côtes tellement ce sur-corset me serre sur les côtés.
Je me sens mal, la douleur et l'étouffement, mais aussi une sensation de faiblesse. Une sensation que j'ai déjà vécue durant un laçage trop sévère, trop fort.
La Docteure Claude, c'est aperçue de mon malaise. J'ai des sueurs froides et cette langueur qui me gagne... Hooo...
Elle fait arrêter le serrage. Il faut me soutenir, presque me porter vers un canapé où l'on m'étend. Coralie m'observe, mais elle ne veut pas me desserrer. Au contraire, elle appelle Gwendeline qui s'approche avec beaucoup de crainte. Elle me regarde effrayée par mon état.
Je peux voir petit à petit le buste de ma chérie se transformer, devenir plus droit et plus mince. Je vois son visage devenir blanc, ses jambes fléchir. On doit la porter. Nous avons subi la même épreuve, la même torture. Sans doute plus belle, plus désirable, plus mince, plus... compressée et plus faible.
Il nous faut une semaine pour pouvoir se lever, bouger et marcher un peu. Une semaine compressées, enfermées dans des sur-corsets de fer horriblement serrés. Pas de répits, même la nuit. Impossible de dormir ainsi corsetées.
On reprend le rituel du matin, levées, attachées à nos barres de laçage. Démontage du sur-corset, délaçage de notre corset, ablution et de nouveau lacée dans notre long corset et maintenant, mise en place du sur-corset de fer et serrage impitoyable des visses du sur-corset.
Coralie serrait chaque jour un peu plus les visses de nos corsets de fer. Dans ces conditions, difficiles de s'y habituer. La gène pour respirer et les douleurs sont encore présentes.
L'île des Sylphides II
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