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L'île des Sylphides II


XXV - Talons & Danses -


Maintenant, c'est Cléo et Camille qui nous lace et serre notre sur-corset en suivant scrupuleusement les consignes de la corsetière.

Après avoir serré ma tendre Gwendeline aussi sévèrement que moi, Cléo revient avec des bas.

On frappe à la porte, je m'attends à voir Delphine contrôler nos corsets. Mais non, c'est Mademoiselle Betty qui entre au moment où Cléo m'enfile mes bas et les attache aux jarretelles du corset. Elle porte deux cartons.


"Bonjour mes chéries, je vous apporte de nouvelles chaussures."


Elle sort d'un carton une paire de chaussures. Elles ressemblent aux chaussures étranges que Mademoiselle Betty a créées. Mais au lieu des doubles talons sous la pointe des pieds, c'est un talon aiguille simple.



Je vais devoir me tenir debout sur deux talons aiguilles très hauts. Je crains de me fouler le pied au premier pas.

Betty me chausse un pied. Sur le devant de la chaussure, une bande métallique monte juste qu'au-dessus de ma cheville et s'y attache. Ma cheville ne peut plus tourner sur le côté, juste fléchir un peu d'avant en arrière. Je me retrouve perchée sur deux aiguilles très hautes. Heureusement, ma cheville bien tenue est protégée.

Betty me chausse le deuxième pied. Ce qui me met en lévitation sur quatre aiguilles. Je me tiens bien droite, rigide, comprimée horriblement par mes deux corsets. Je m'accroche au trapèze pour ne pas tomber, mais Cléo le fait descendre. Je dois me tenir en équilibre sur ses talons démentiels sans plus aucun autre soutien.


Mademoiselle Céleste, notre professeure de danse entre dans notre suite.

"Bonjour mes belles, je vais vous accompagner jusqu'à la salle de danse. Vos deux surveillantes sont incapables de vous conseiller. Elles doivent rester muettes et sourdes encore un peu de temps. Je vais m'occuper de vous avec l'aide de Mademoiselle Betty."

"Mais mademoiselle, on ne porte pas de robe ? "

"Non mes chéries, je veux voir comment vous vous tenez en corset long et avec vos chaussures étranges, et si hautes."

"Ho... Mais avec le sur-corset de fer, on ne peut presque plus bouger et je risque de m'évanouir si vous me faites marcher trop longtemps."


Manifestement, mes réticences ne les gênent pas. Mademoiselle Céleste et Betty nous guident pour les premiers pas. Malgré la hauteur de nos talons et la rigidité de nos corsets, on arrive à marcher lentement. Les surveillantes nous aident en silence.

Heureusement que mes chevilles sont maintenues fermement. C'est une aide importante pour se tenir sur des talons aussi bizarrement placés. Avec mes pieds qui font des pointes plus les talons, j'ai grandi de presque trente centimètres.


Je retrouve assez vite une bonne manière de marcher. Ce n'est pas très différent des chaussures aux talons doubles, qui nous ont servis d'entraînement. Le système de maintien de mes chevilles est efficace, et me permet de me tenir sans difficulté, perchée sur mes talons, mes quatre talons.


Gwendeline et moi, on trottine lentement vers la salle de danse. Sans un mot. Les surveillantes sont muettes par force et nous deux par la concentration exigée pour marcher avec des chaussures aussi haute et instable.


Mademoiselle Céleste, nous entraîne dans une danse prudente, très lente. L'après-midi est consacré à tourner élégamment. On doit contrôler la position des jambes, la cambrure du dos imposée par nos corsets, et la posture de nos pieds. Tourner sur la pointe des orteils avec "légèreté". Mais nos corsets nous obligent à faire de nombreuses pauses. Quelques pas, tourner deux ou trois fois et je dois reprendre mon souffle.

Nous sommes encore loin de cette fameuse "Légèreté" pourtant Mademoiselle Céleste semble satisfaite de nos progrès.


Tous les matins, Camille et Cléo nous enferment dans nos corsets. On est comprimées de la poitrine jusqu'aux genoux. Tous les matins, elles nous vissent notre sur-corset de fer, toujours un peu plus serré que la veille. Notre silhouette change, le buste plus étroit, plus lisse chaque jour.


Toutes les après-midi, on marche, on danse, on fait de jolies révérences. Tous ces exercices, perchées sur des talons étranges et terriblement hauts. On doit bouger avec des corsets qui nous bloquent complètement. Impossible de s'asseoir, de respirer librement. Être élégante dans nos mouvements malgré la rigidité du corset, la cambrure imposée à nos pieds et la hauteur vertigineuse de nos talons. Élégance et équilibre. Souffrance et étouffement.



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