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L'île des Sylphides II


XI - Terrible voyage -


On roule depuis peu de temps, le véhicule s'arrête. Le moteur est coupé. Un grand silence et... plus rien...

Encore du temps qui passe, je ne sais plus l'estimer.

Un grand bruit de tôle, et le véhicule redémarre trente secondes, pour s'arrêter de nouveau. Je me sens soulevée, transportée et posée sur le sol. On parle, mais loin et je ne comprends pas.


Un bruit de pas, qui claque, des talons qui claques et s'approche de moi.

"Mesdemoiselles, ne vous inquiétez pas. Je ne vous veux pas de mal, pas de suite..."

Qui est cette femme ? Je ne reconnais pas sa voix.

"Vous avez humilié ma poupée, après tant de travail pour ce concours. Vous êtes ma vengeance, cette Sophie n'est pas prête de vous retrouver. Dans quelques minutes, vous ne serez plus sur l'île. Elle ne saura même pas par quel moyen, vous allez la quitter. Ma gouvernante va vous préparer pour le voyage qui risque d'être désagréable pour vous deux."

Ho, Gwendeline est là. J'aurais aimé qu'elle ait échappé à cet enlèvement et en même temps, je suis soulagée de ne pas être seule. C'est affreux, je l'aime, et je suis malheureuse qu'elle soit aussi prisonnière.

"Mesdemoiselles, je vais vous enfermer dans une caisse spéciale durant tout le voyage. Vous ne pourrez pas bouger, les caisses sont prévues pour vous immobiliser complètement, et ce, durant trois jours. Je vous prie de bien écouter les consignes si vous voulez que ces trois jours soient supportables. Il y a une réserve d'oxygène prévue pour six jours, au cas où il y aurait un retard. Vous pourrez boire un liquide destiné à vous abreuver et vous nourrir durant cette période. Il vous suffit d'aspirer au travers de votre bâillon. Pour vos besoins naturels, je pense que vous êtes déjà équipées d'un réservoir et d'un bouchon enfoncé dans vos fesses. Vous garderez donc votre corset, les autres habits vous seront enlevés. Je vous suggère donc de boire le moins possible pour éviter des accidents humiliants."


Mes sangles se desserrent. On me détache les chevilles, les mains et les bras. Je suis mise debout. Je ne peux rien faire, je suis aveuglée et bâillonnée, perdue je ne sais où. Ma belle robe est arrachée, on m'enlève tous mes vêtements, mes chaussures, mes bas... tout sauf le corset. Je suis soulevée, portée et déposée dans... quelque chose de ...

"Vos bras le long du corps et étendez vous sur le dos, on vous guide ! "

Je m'étends, le fond épouse les formes de mon dos, il y a des parois de chaque côté qui m'enserrent et force mes bras et mes jambes à se serrer l'une contre l'autre. Je sent que l'on pose quelque chose de mou sur moi, suivit d'une série de claquements comme des serrures, des verrous... Un sifflement et ça me serre de la poitrine, jusqu'à mon bassin. Ça se gonfle et me comprime le buste et les bras. La même chose se produit sur mes jambes qui se trouvent comprimées l'une contre l'autre.


J'entends à peine que l'on me parle. Le son est très affaibli dans ma caisse, mon sarcophage.

"Mademoiselle, je vais serrer vos pieds dans une forme très cambrée. A votre arrivée, vous devrez porter des chaussures spéciales, extrêmement cambrées."

Et mes pieds sont courbés de force, tendus, pressés contre cette forme qui les cambrent dans une posture anormale. C'est douloureux, cela tire dans les chevilles. Après le claquement d'un verrou, je suis totalement immobilisée.


Il n'y a que mon visage de libre, tout le reste de mon corps est comprimé. Je ne peux plus bouger du tout. On desserre la sangle qui maintient mon bâillon, qui est retiré et remplacé aussitôt par un autre moins volumineux, moins envahissant.

"Votre bâillon est équipé du tube pour votre alimentation. Soyer économe, si vous ne voulez pas mourir de faim."


Un truc qui se ferme, qui est claqué, verrouillé. Je n'entends plus rien, presque rien. Quelque chose, c'est fermé sur moi. Je suis dans un noir absolut et silencieux. Le moindre mouvement m'est impossible. Immobile, totalement immobile. Seul, la douleur de mes pieds si durement contraints me rappellent que je suis vivante.


Alors, je me résigne à attendre, attendre encore.

Encore...

J'attends... rien.

Je respire normalement... rien.

Mes pieds me font souffrir... rien.

Je me suis assoupie un moment, et a mon réveil... rien.

J'ai horriblement soif. J'aspire par le tuyau un liquide. Ce pourrait être du lait aromatisé à... rien.

Mes pieds me font de plus en plus mal... rien.

Je dois vraiment uriner, c'est pénible. Je me soulage... rien.

Je me rappelle que Coralie a installé un réservoir entre mes jambes, mais aussi qu'elle m'a enfoncée un bouchon dans l'anus... rien.

Il y a eu un mouvement, comme si on me déplaçait, il y a longtemps sans doute.

J'ai soif... rien.

Tien, j'ai oublié la douleur de mes pieds... rien.

C'est long, je ne ressens plus rien, plus de douleur... rien.

Je dors, je me réveille, je dors, je me réveille et toujours rien.

Je dors, mon esprit se vide, mon corps n'existe plus... rien.

Je dors...


Un choc soudain, terrible. Je suis sonnée.

On me déplace sans ménagements, ma prison roule, je suis face en bas, un autre mouvement et je me retrouve tête en bas. Le calme revient, mais ma posture est très gênante.

On me bascule à l'horizontale, et de nouveau un choc, moins violent que le premier. Il y a d'autres chocs, mais qui proviennent de plus haut, comme si on jetait des objets lourds sur ma prison.


On bouge, accélération virages, petits cahots, je suis transportée dans un véhicule, c'est certain.

Nouveau transbordement. Du moins je le suppose par les mouvements que je ressens.

Des bruits de verrous, de serrures.

On détache mon bandeau. De la lumière, très forte, mais je ne vois rien, tout est flou, trop lumineux.

"Fermez les yeux mademoiselle, la lumière est très atténuée, mais vous avez besoin d'un peu de temps pour voir normalement."



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