Je suis levé depuis une demi-heure, quand la porte de ma chambre s'ouvre. Je ne suis pas prêt. Mesdemoiselles Claudia, suivies de Corsélia et de Coralie entrent. Coralie porte une boite en carton, pas large mais longue d'environ cinquante centimètres.
Coralie m'aide à m'habiller, à mettre mes bas et ma gaine.
Mademoiselle Corsélia demande à Claudia.
— C'est son premier corset, je suppose.
— Oui, c'est la première fois qu'elle porte un corset.
— Bien, on va utiliser la barre de laçage. Elle n'est pas indispensable, mais autant prendre de suite de bonnes habitudes.
Mademoiselle Claudia me conduit sous la barre, et me demande de lever les bras et de la prendre. Elle m'attache les poignets à la barre et la soulève un peu avec un petit treuil. Je suis juste tendu, avec la pointe des pieds qui touchent le sol.
Mademoiselle Corsélia se tourne vers Claudia et Coralie.
— Mesdemoiselles, à partir de ce jour, vous devrez respecter la consigne suivante... La candidate ne devra plus jamais se tenir debout ou assise sans son corset. Elle devra le porter en permanence, nuit et jour. Durant les changements de corset, elle devra être suspendue durant l'opération. Pour ces ablutions, quand vous serez obligées d'enlever son corset, elle devra être suspendue, jusqu'au moment où elle sera de nouveau corsetée. Le temps passé sans corset devra être le plus court possible. Ces consignes sont impératives et applicables immédiatement.
Ce discours m'étonne. Je ne suis pas seul, Claudia est aussi étonnée.
— Je ne connaissais pas ces consignes. Dit Claudia.
— Je vous fais confiance Mademoiselle Corsélia De Gaches. Je les appliquerais avec toute la rigueur requise. Vous pouvez compter sur moi et le zèle de mes adjointes.
— Parfait Mademoiselle Claudia, je sais que je peux compter sur vous. Pour le succès de cet entraînement au corset, je vous propose de la serrer très progressivement. Un serrage léger sera parfait pour le début de cette formation, cette future transformation de sa silhouette.
Mademoiselle Coralie sort le corset de sa boite. Elle m'entoure la taille et l'agrafe. Elle passe derrière moi pour serrer les lacets. Le corset est assez court, il s'arrête sous la poitrine, et ne descend pas très bas. Coralie me serre doucement. Il se plaque contre mon ventre, le réduit légèrement.
Coralie fait descendre le treuil et détache mes poignets.
C'est comme une large ceinture qui me serre à peine. Je suis presque surpris, je m'attendais à quelque chose de plus pénible. En fait, c'est plutôt confortable. Je ne comprends même pas tout ce discours et ces précautions.
Mademoiselle Corsélia contrôle mon tour de taille. Je fais soixante-dix centimètres, quatre centimètres de moins que ma taille sans le corset.
Quand je suis bien corseté, chaussure à talons, coiffure et maquillage, robe. Je peux me rendre aux divers cours et séances d'exercices. J'apprends ainsi chaque jour, à me comporter comme une femme, à me maquiller me coiffer. J'étudie la mode, et je dois suivre des cours de maintien, de marche et en fin de journée la danse.
Le soir, Claudia change mon corset en appliquant scrupuleusement le rituel du trapèze. Je passe la nuit en portant ce corset qui ne me gêne pas trop.
Au bout de quelques jours, je commence à trouver ridicule toutes ces précautions pour si peu. Je dois dire, que je craignais d'être fortement serré et je m'attendais à voir ma silhouette changer. Je ne comprends pas l'utilité de porter un corset qui n'est pas serré. Je devrais l'enlever, il ne sert à rien. Ou alors si je dois le porter, elles n'ont qu'à me serrer franchement.
C'est bizarre, je suis gêné de penser à ce corset si peu serré. Dans la bibliothèque, il me semble avoir lu un article, dénonçant les excès de la mode des tailles de guêpe et des corsets trop serrés.
Pourtant, je me souviens aussi, de scène au cinéma. De plusieurs femmes se faisant lacer dans un corset. Je me souviens de "Autant en emporte le vent" Cette jeune femme, Scarlett, qui demande à sa camériste de la lacer plus fort. D'un autre film, ou Judy Garland se fait lacer par sa soeur. Dans ces deux films, ces femmes désiraient se faire lacer plus étroitement. Elles me semblaient heureuses du résultat, de la finesse de leur taille, de leur silhouette si élégante. En cours d'histoire et de mode, je commence à étudier la mode entre 1900 et 1920. La silhouette en S, avec la taille très marquée.
Mais alors, je porte un corset aussi. Sans doute que je devrais essayer de le porter plus serré. Un désir diffus, vague, d'essayer de réduire ma taille, de sentir les effets d'un corset fermement serré. Mais je n'oserais pas le demander. Enfin, cette demande me parait... trop intime, trop... Je n'ose pas dévoiler un désir si... érotique.
Claudia entre dans la chambre, accompagnée d'une jeune fille toute mignonne, assez petite, le visage entouré d'une chevelure blonde, toute bouclée, toute en rondeur. Les yeux pétillants, lèvres bien dessinée, rouge écarlate.
— Je vous présente mon adjoint, Mademoiselle Angélique. Elle va me remplacer durant quelques semaines.
Claudia m'invite à me placer sous la barre de laçage. Elle m'attache les poignets et me soulève un peu. Claudia dégrafe mon corset, elle est contre moi, très près. Angélique est occupée plus loin. Je voudrais lui demander, mais je n'ose pas.
Claudia me demande
— Comment te sent tu avec ce corset ?
— Ho... Je...
C'est l'occasion, je suis rouge, je n'ose pas demander...
Tan pi, je me jette à l'eau. Une respiration et...
— Mademoiselle, je voudrais vous demander...
— Oui ma belle que veux-tu ?
— Heuuu, je voudrais...
— Oui, tu voudrais quoi ?
Je me lance.
— Je voudrais être serré plus fort.
Je l'ai dit, faiblement, mais elle m'a compris.
— Ho, mais bien sur ma belle, veux-tu un peu plus serré ou fermement serré ?
Elle se moque, tan pis.
— Fermement serré mademoiselle. Je voudrais connaître l'effet d'un corset très serré.
Claudia me fait un grand sourire.
— Je suis très heureuse de ta demande. Ce sera un plaisir de te serrer, de te modeler correctement.
— Merci mademoiselle.
C'est à ce moment que je remarque la présence d'Angélique qui n'a rien perdu de notre conversation, de ma demande.
Pas le temps de réagir, Claudia passe derrière moi, elle défait les noeuds des lacets et commence à me serrer assez fort. Je me demande si je n'ai pas fait une grosse bêtise en lui demandant de me serrer. Elle continue de tirer un peu plus sur les lacets. Quand elle les noue, la sensation de compression du corset est forte. C'est complètement différent. Maintenant, je sais ce que c'est être fermement corseté. Elle descend la barre, me détache et prend la mesure de ma taille.
— Soixante-six centimètres, je t'ai réduit de quatre centimètres. C'est raisonnable pour l'instant. Dit moi, comment te sens-tu ?
— Je suis bien, ça serre, mais cela reste confortable.
— Je t'ai serré fermement, mais pas trop. Par contre, je n'hésiterais pas à te serrer plus fort, et même de plus en plus fort.
— Bien, repose toi. Demain, c'est Angélique qui t'aidera à t'habiller et bien sûr qui serrera ton corset.
La nuit se passe normalement. Je suis surpris de supporter aussi facilement mon corset bien serré.
Neuf heures du matin. Angélique entre et me surprend debout dans ma chambre.
— Déjà levé ? Comment vous sentez vous avec votre corset ?
— Ho bien Mademoiselle, je suis bien dedans. Je ne pensais pas qu'un corset puisse être aussi confortable.
— Oui, je suis surprise. En fait, pour qu'un corset soit confortable, il faut qu'il soit fait sur mesure, pas trop serré, et aimer être tenus, aimer la pression du corset.
— Oui, sûrement, je me sens bien dans ce corset.
— Bien, je vais vous aider pour votre toilette et changer votre gaine et votre corset. Vous ne pouvez plus le faire vous-même, car vous devez être suspendu durant le changement de corset.
— Oui Mademoiselle.
— Placez vous sous la barre que je puisse vous attacher les poignets.
Angélique m'attache et me soulève un peu. Elle desserre mon corset, l'enlève ainsi que ma gaine et mes collants. Après ma toilette, elle m'enfile de nouveaux collants et par-dessus, la gaine qui me donne des hanches larges et de la poitrine. Elle agrafe mon corset et se place derrière moi pour me lacer.
— Puisque tu aimes être serré, tu vas être servi mon mignon.
Je me rends compte que je suis dans les mains d'Angélique. Qu'en absence de Claudia, elle fera de moi ce qu'elle veut. Elle commence à tirer sur les lacets. Très vite, elle me serre comme la veille. J'espère qu'elle s'arrêtera là. Mais non, elle continue de me serrer plus fort et encore plus.
— Mademoiselle pas aussi serré s'il vous plaît.
— Et pourquoi donc ? Il me semble que vous avez demandé à Mademoiselle Claudia de vous serrer plus. Alors moi aussi, je vous serre plus.
Je ne peux rien faire pour l'empêcher. Je suis dans ses mains, à sa disposition. Le corset me serre bien trop, il me serre par sa volonté. Je sais maintenant, qu'elle fera de moi ce qu'elle veut. Et qu'elle prend beaucoup de plaisir à me corseter, me voir me débattre dans un corset trop serré. Le plaisir de me rendre impuissant et faible.
Cette journée est très différente que celle de la veille. Le serrage du corset est moins agréable, plus contraignant. Mais je le supporte bien, malgré une pression plus forte sur mon ventre et ma taille.
Angélique avait remarqué que je supportais bien le corset. Elle me dit.
— Je ne t'ai serré que de trois centimètres. Mais je te promets de réduire ta taille d'un centimètre toutes les semaines. À la fin de la semaine, tu ne feras plus que soixante-deux centimètres de tour de taille. Chaque semaine, un centimètre de moins.
— Ho non mademoiselle, je voulais juste ressentir l'effet du corset, mais pas me réduire la taille à ce point.
— Hi hi pauvre petite chose, tu vas découvrir toutes les vertus du corset. Une jolie silhouette, mais aussi une langueur, une faiblesse et la dépendance, le besoin d'aide pour beaucoup de choses. Moi aussi, on m'a obligée à porter un corset atrocement serré. Je ne peux plus m'en passer, le moindre effort m'essouffle. Certains mouvements me sont interdit. Mais rassure toi, j'ai encore la force de tirer sur tes lacets.
Je dois rejoindre la salle de cours de français ce matin, l'après-midi, promenade élégante dans le parc. Je me rends compte des limites imposées par le corset. L'essoufflement en montant des escaliers. En cour, s'asseoir demande des précautions. Quelle que soit mon activité, mon corset m'impose des postures particulières, une limite dans mes déplacements.
Le soir, Angélique me prépare pour la nuit.
— J'ai rencontré Mademoiselle Corsélia De Gaches et je lui ai parlé de votre désir de vous serrer, et même de vous étrangler la taille. Je lui ai dit que vous m'avez demandé de vous corseter à soixante centimètres, et peu être moins encore.
— Mais je ne veux pas, je...
— Je sais parfaitement ce que vous voulez, moi, je veux vous modeler, vous étrangler la taille, vous étouffer dans votre corset.
— Ho, mais je n'ai jamais demandé ...
— Moi, je le ferais ! J'ai convaincu Mademoiselle Corsélia De Gaches de vous fournir un vrai corset, plus long et plus rigide. Elle m'a donné un programme de réduction de votre taille. Elle est très heureuse de savoir que vous adorez porter des corsets très serrés. Je ne la décevrais pas et vous non plus.
L'école de Mademoiselle I
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