Nouvelle réunion dans le bureau de Mademoiselle Claudia. Tout l'encadrement est présent. Corsetières, couturière, esthéticienne, professeure même la docteure Claude, et bien sûr Angélique qui me suit partout.
Mademoiselle Claudia annonce le succès de ma première épreuve dans le public. Elle demande aussi.
— Pouvez-vous me faire un bilan des progrès de notre protégée ? Margaret, vous avez la parole.
Ma professeure d'histoire, et de Français féminisé, prend la parole. C'est la première fois que je la vois participer aux réunions de Mademoiselle Claudia.
— Dans cette épreuve, Béatrice a dû parler à diverses personnes, en tant que femme. Elle a très bien réussi à parler d'elle au féminin, et a astucieusement travesti sa voix. Ma conclusion est positive pour le langage féminin.
— Mademoiselle Isadora ! Voulez vous commenter cette épreuve.
Elle aussi participe pour la première fois à cette réunion. C'est ma professeure de comportement, de danse, de maintien. C'est elle qui m'a appris à marcher avec élégance en portant des talons aiguilles.
— Faire un kilomètre à pied et en hauts talons, ce n'est pas simple. De plus, vous avez fait le retour plus rapidement. Je sais que votre corset vous bloque les cuisses. Impossible de courir dans ces conditions. Et avec des talons de douze centimètres, bravos mademoiselle.
Cette course si contrainte, m'avait épuisée. Je n'arrivais pas à courir. Je piétinais le plus vite possible en faisant des pas ridiculement petits.
Mademoiselle Bertine ajoute.
— Je suis surprise aussi. La robe était facile à porter assez ample, mais elle portait dessous, un solide corset et je lui avais sélectionnée des chaussures difficiles, talons très hauts et très fins. Des escarpins élégants, mais légers et vraiment très hauts. Mieux adapté aux salles de bal qu'à la rue.
— Et vous Estelle. Avez vous une remarque.
— Ho non Mademoiselle, je lui ai fait un maquillage léger. Il était suffisant pour mettre en avant la féminité de son visage. De plus, je lui ai fait aussi les ongles, très longs et richement décorés.
— Et vous Lucie ?
— Pas de problème. Béatrice est très docile. Ses cheveux commencent à avoir une belle longueur. Je suis certaine que l'on pourra lui faire une coiffure plus sophistiquée. Pour l'épreuve, elle portait une simple queue de cheval. Cette coiffure lui donnait un côté plus dynamique tout en restant très féminine.
— Ma chère Corsélia de Gaches, quel est votre avis sur cette épreuve.
C'est le moment le plus inquiétant pour moi. j'appréhende les recommandations de Mademoiselle Corsélia, pour mon corset.
En fait, ce n'est pas mon corset, c'est le jouet de Mademoiselle Corsélia. C'est bien elle qui décide quel tour de taille, son corset doit m'imposer. C'est moi qui le porte qui le subit, mais c'est elle qui contrôle le laçage. Qui décide quand je dois perdre un centimètre supplémentaire.
— Mademoiselle Claudia, mes amies. Cette épreuve est à mon point de vue un succès. La Docteure Claude et moi, craignions qu'elles ne puissent pas réaliser le parcours. Avec un corset aussi serré, qui limite la respiration, mais aussi un corset long qui limite les mouvements des cuisses. Bref, je craignais qu'elle ne puisse pas parcourir cette distance. Un kilomètre allé et un de plus pour le retour. Béatrice a réalisé ce parcours d'un bout à l'autre. Elle a même réussi à faire quelque chose entre la marche rapide et la course à petits pas.
Je me rappelle mon corset qui m'étouffait, m'épuisait.
— En conclusion, je considère cette épreuve réussie. De plus, je suis persuadée que l'on pourra encore améliorer sa silhouette.
La docteure Claude ajoute.
— Je suis en parfait accord avec Mademoiselle Corsélia De Gaches. Béatrice pourra supporter d'autre réductions de la taille. Je vous suggère de procéder à la prochaine réduction dans quinze jours. Il lui faudra un temps de repos, pour s'habituer au corset. Ce qui fait... que... oui, dans trois semaines, elle pourra passer l'épreuve suivante, avec quarante-cinq centimètres de tour de taille.
À cette annonce, je prends conscience de la pression de mon corset. Savoir que je serai encore plus serrée dans peu de temps, m'inquiète beaucoup.
La réunion se termine. Angélique m'accompagne dans ma chambre.
Le rituel du matin et du soir. Barre de laçage, changement du corset et ablutions. Tout cela est facilité par les treuils électriques. Je suis effrayée de voir avec quelle facilité elle me serre à seulement quarante-six centimètres.
Ce matin, Mademoiselle Corsélia et le Docteure Claude tiennent à assister à ma toilette.
Angélique m'attache à la barre, elle me délace et procède à ma toilette. Ensuite, elle sort de la commode un corset propre. C'est le long, qui descend à mi-cuisse et fait remonter ma poitrine. Avant qu'Angélique agrafe mon corset, le Docteure Claude intervient.
— Un Moment Angélique. Je voudrais faire une expérience.
Et se tournant vers moi.
— Mademoiselle, je vais tester le tonus musculaire de vos abdominaux. Mademoiselle Angélique, pouvez-vous baisser un peu la barre de laçage ?
La barre descend, et je me retrouve debout sur mes pieds, mais je ne peux pas me tenir droite. Ma taille fléchit dans tous les sens. Je reste suspendue à la barre. Impossible de me redresser, de contrôler les mouvements entre le bassin et la cage thoracique. Mes muscles sont mous, inertes.
— Relevez la barre s'il vous plaît.
De nouveau suspendue, je reste droite, mais en fait, c'est le poids de mes jambes et du bassin qui me tirent vers le bas, me maintiennent bien droite.
— C'est parfaitement claire Mademoiselle. Vos muscles abdominaux sont maintenant complètement atrophiés. C'est-à-dire, que le corset vous est devenus indispensable. Vous devrez porter un corset toute votre vie, mais surtout un corset très rigide. Sans cette aide, vous ne pourriez pas vous tenir droite.
Je suis abasourdie, c'est du délire.
— Je devrais porter un corset en permanence ?
— Oui, et toute votre vie. Vos corsets seront obligatoirement très rigides. Sans cela, vous ne pourriez même pas tenir debout.
Angélique me regarde, elle écoute la docteure. Elle est stupéfaite et demande timidement.
— Docteure, moi aussi, je porte un corset. On me l'a imposé quand je suis entrée dans l'école. Cela fait trois ans que je me serre dans un corset. Moi aussi, je vais devoir le porter en permanence.
— Cela dépend si vous le portez vraiment en permanence ou seulement le jour et pas la nuit. Cela dépend aussi avec quelle force vous vous serrez.
— Ho, je le porte toute la journée et j'aime être bien serrée.
Je la sens inquiète.
La docteure ne lui laisse pas le temps de continuer ce dialogue.
— Nous en parlerons plus tard si vous le voulez. Maintenant, nous avons une demoiselle à corseter. Agrafez le corset. Le modèle le plus long sera parfait.
Angélique m'agrafe le corset et commence à le serrer avec son treuil électrique. Mademoiselle Corsélia surveille l'opération.
C'est différent quand le laçage est fait à la main. Avec le treuil, pas d'à-coup, le serrage est très graduel et continu. C'est même effrayant, j'ai le sentiment que cette machine pourrait ne pas s'arrêter.
Mademoiselle Corsélia mesure ma taille Bien, quarante-six, ont fait une pause d'un quart d'heure, et ensuite, on la réduit d'un centimètre.
Le quart d'heure passe trop vite, Angélique est prête à actionner le treuil. La docteure mesure ma taille.
— Allez y, mais vitesse lente.
La pression augmente très lentement. Je sens que je cède, que ma taille change, se modifie graduellement. La pression devient presque douloureuse. Je suis tendue, mais je cède, je ne peux pas résister. Mon corset me semble encore plus rigide.
— STOP ! Nous sommes arrivées à quarante-cinq centimètres. Bravos mademoiselle Angélique, vous pouvez nouer les lacets.
— Bravos Angélique !!!
Mais c'est moi qui ai perdu un centimètre, c'est moi qui subit ce corset, qui étouffe. Ho mon ventre. Comme il est dur. C'est tout mon buste qui est comme une pierre.
Angélique baisse la barre. Je dois me tenir debout, sans aide. Parfaitement raide, compressée à la dernière extrémité. Je fais un pas. Attention, je porte des talons aiguilles et un corset qui me serre le buste et mes cuisses. Un deuxième petit pas prudent sur la pointe des pieds.
Mademoiselle Corsélia me regarde, avec un sourire qui n'est pas amicale. Elle semble satisfaite, mais moi, je souffre dans mon corset, j'étouffe et je ne peux plus bouger.
Elle fait un signe à Angélique et elle part en disant.
— Je préviens Mademoiselle Claudia, que Béatrice pourra passer sa prochaine épreuve dans quelques jours.
La docteure Claude me dit en partant.
— Concentrez-vous sur votre respiration et tout ira bien. Surtout, pas d'effort inutile pas d'agitation. Courage ma belle.
Mademoiselle Angélique est très attentive quand elle serre mon corset le soir et le matin. Elle est très consciencieuse, chaque matin, et chaque soir, elle contrôle que je ne dépasse pas les quarante-cinq centimètres.
Il m'a fallu plus de temps que prévus pour que je supporte mon tour de taille. Cela fait deux semaines que l'on a réduit ma taille. Il me faut de plus en plus de temps pour supporter le corset après un resserrage. Les premiers jours, je m'évanouis au moindre effort. Aujourd'hui, j'ai encore des malaises, mais moins souvent.
Jusqu'où vont telle me modeler.
L'école de Mademoiselle I
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