L'école de Mademoiselle II
I - Presque libre
Mademoiselle Blanche De Caylus, la directrice de l'école, nous déclare avec une solennité sans doute un peu excessive :
— Nous considérons que l'on peut vous libérer, mais avec quelques restrictions.
— Autorisation de sortie de sept à vingt-deux heures.
— Tenue féminine élégante avec Corset, talons hauts, robe, coiffure, maquillage, parfum.
— Je vous donne également un document de dérogation. Il est édité spécialement par l'école et décrit dans le détail votre tenue obligatoire. N'oubliez pas qu'il est interdit de se travestir en ville, sans ce document de dérogation spéciale.
— Promettez-vous de respecter ces consignes !
Angélique et moi, on dit ensemble.
— Oui, je le promets.
— Parfait, je prends acte de votre promesse. dit Mademoiselle De Caylus.
Mademoiselle Claudia intervient et nous dit.
— Je vous suggère de rechercher un emploi.
— Dans quelques mois, vous serez autorisées de loger en dehors de l'école, mais pour cela, il vous faut un salaire, un revenu suffisant.
— pour sortir de l'école, vous devrez passer par le poste de gardiennage principal. La gardienne ne vous autorisera à sortir qu'après une inspection détaillée de votre tenue. Vous avez intérêt à respecter toute les consignes, et faire preuve d'élégance.
Je sens que notre nouvelle liberté est très limitée.
— Attention ! Même en ville, vous pouvez être contrôlée, et sanctionnées si vous ne respectez pas les consignes inscrites sur votre document de dérogation.
— Bien, Mesdemoiselles, ont en a fini avec la partie l'administrative et réglementaire. Il est temps de fêter cette étape pour nos deux candidates, Béatrice et Angélique.
L'assistante de Mademoiselle de Caylus entre, en poussant un chariot garnis de verre, de bouteille et d'un grand vase de fleurs.
Mademoiselle Blanche de Caylus offre à Angélique une rose. Elle s'approche de moi et m'offre aussi une rose en m'embrassant.
Tout le monde nous entoure, et nous félicite d'avoir terminé cette formation, plutôt cette transformation. Je suis encore troublée par mon apparence. J'ai encore des appréhensions, un étonnement de mon état si féminin. Angélique m'est d'une grande aide, en m'aimant tel que je suis devenu. Elle connaît mon histoire, mes épreuves et toutes les transformations que j'ai subies. Je sais qu'elle aussi a beaucoup changé. La chance d'être au départ une fille, lui a sûrement facilité sa transformation en femme hyper féminine.
Mademoiselle Claudia, nous prend dans ses bras. Je la sens émue.
— Je suis heureuse de vous voir vraiment très belle et tellement féminine, de vous savoir si proche.
Je regarde Angélique, avec amour. Son regard sur moi me fait chaud au coeur. Je la sens me désirer, je devine son regard admiratif, comme le mien sur elle.
Quelle soirée merveilleuse. Je me trouve tellement belle, avec cette robe si large sur mes jupons, ma taille incroyablement étroite. J'adore ! Même la pression permanente de mon corset me plaît.
Quand je me déplace, je dois me concentrer sur ma posture, imposée par le corset et ma marche perchée sur des talons excessivement hauts. Je veux offrir mon élégance, la rayonner autour de moi.
Mon regard tombe sur un miroir, je me trouve si belle avec un maquillage sans doute un peu trop soutenu, une coiffure merveilleuse, qui donne de beaux volumes à mes cheveux dorés.
Je me sens bien, parfaitement entourée. Des regards émerveillées, parfois complice, toujours aimant.
Angélique me prend par la main, je la regarde avec beaucoup d'admiration, de désir. Nous sommes comme deux soeurs. Je sais qu'elle porte un corset aussi serré que le mien, la même robe, les mêmes talons, le même maquillage et presque la même coiffure.
La soirée se termine. Mademoiselle Claudia s'approche.
— Mes chéries, je dois vous accompagner dans vos nouveaux appartements. Vous ne pouvez plus loger dans l'école.
— Mais on reste ensemble ?
— Oui bien sûr. Mais pas dans l'enceinte de l'école. Il y a vers l'entrée du domaine, deux petites maisons. Celle près de la grille est occupée par la gardienne, l'autre en retrait est inoccupée. Ce sera votre logement. Vous serez libre de circuler, mais si vous sortez du domaine, la gardienne vous contrôlera. Je vous demande de bien respecter les heures de sortie autorisées et d'avoir une tenue correcte pour sortir.
— Oui Mademoiselle.
Mademoiselle Claudia, nous fait sortir du château et nous guide vers l'entrée du domaine. Derrière la maison de la gardienne, il y a effectivement une petite maison. Claudia nous fait entrer.
— C'est modeste, mais confortable. À l'étage, une chambre et une salle de bain que j'ai fait aménager pour vous. Au rez-de-chaussée, un salon et une pièce que je qualifie de dressing avec un grand miroir. Pas de cuisine, ce n'est pas utile quand on habite le domaine.
Je vous laisse vous installer. Mademoiselle Coralie viendra vous aider pour changer de corset. Il faut absolument continuer votre entraînement du corset et le porter en permanence. Mademoiselle Corsélia De Gaches a demandé à son assistante Coralie de s'assurer que vous êtes correctement lacée jour et nuit.
On n'en a pas fini avec les corsets. Dans l'esprit de l'école, être correctement lacée, cela veut dire être comprimée à la limite de l'évanouissement. C'est aussi, obtenir une silhouette incroyable. Une posture parfaite, mais rigide.
Presque minuit quand Coralie arrive enfin, pour changer nos corsets, avant de se coucher. On monte à l'étage, dans la salle de bain qui est assez grande. Je remarque aussitôt les deux barres de laçage avec leur treuil, également deux treuils de laçage fixé au mur. Je me méfie de ces engins, il facilite un peu trop le serrage du corset. Si c'est utilisé sans précaution, on peut nous blesser gravement. c'est tellement facile de serrer fort avec le treuil.
Coralie travaille vite. Je la sens pressée de terminer. Enfin, on peut se coucher en portant nos corsets de nuit.
Tout les matins, le rituel est strictement observé, comme dans l'école. Levé, attachée à la barre de laçage. Coralie me délace, fait ma toilette et me lace mon corset de jour. Même procédure pour Angélique.
Ensuite, on est libre de faire ce que l'on veut, jusqu'au soir où on est lacées dans nos corsets de nuit.
