— Mesdemoiselles, je vous réunis pour décider ensemble si on propose ce jeune homme à la poursuite du programme. Vous savez que la décision sera prise par Mademoiselle Blanche De Caylus. Et que nous devons lui présenter des candidats de qualités, des candidats qui pourront suivre ce programme jusqu'au bout.
Mademoiselle Angélique, dit avec enthousiasme
— Ho, je suis certaine qu'elle fera une jolie fille, j'adore tellement le modeler dans son corset, il est si mignon quand il peine à respirer, qu'il est si faible.
Mademoiselle Claudia intervient et me demande.
— Angélique adore vous serrer, et vous aviez même demandé d'être encore plus serrée. À propos des corsets, comment vous sentez-vous ? Et votre poids ? Il me semble que vous étiez en surpoids à votre arrivée.
— À mon arrivée dans l'école, je pesais soixante-deux kilos, pour une taille d'un mètre cinquante-six. Mais aujourd'hui, je ne pèse plus que quarante-sept kilos. Je pense que c'est dû au corset. Quand je suis serrée, je ne peux presque plus rien manger, parce que le corset me comprime l'estomac. Pour l'intensité du serrage, j'aimerais être un peu moins serrée. Je supporte difficilement mes corsets aussi serrés. Ils m'obligent à éviter tout effort physique. Ils me donnent une sensation d'étouffement et de faiblesse permanente. J'adore ma silhouette, mais la pression, les contraintes ne me lâchent pas un seul instant.
— Bien, d'autre remarques, chaussures, maquillage ?
— Je me débrouille avec les talons hauts. Mais je dois être très concentrée quand je marche. Le maquillage et la coiffure, c'est bizarre pour moi. Je ne me reconnais pas dans le miroir.
— Merci pour ce témoignage et vos impressions. Mademoiselle Angélique me semble favorable tant qu'elle pourra jouer avec les corsets de notre candidate. Mademoiselle Corsélia ! Votre avis.
— Je suis aussi favorable, je n'aurais jamais pensé qu'il se serrerait autant la taille. Je confirme d'avoir entendu qu'il aimait mes corsets, qu'il adorait les porter très serré. Je vote pour continuer le programme de transformation.
Angélique m'a fait passer pour une adepte du "Tight Lacing". Je crains de porter des corsets encore longtemps.
Bertine dit aussi.
— Elle porte mes robes de manière élégante, et j'aime beaucoup sa silhouette qui s'affine de plus en plus.
Même Estelle qui avait laisser Angélique me maquiller et coiffer était d'accord.
— Juste une chose, j'aimerais que notre candidate suive des cours intensifs de maquillage et de coiffure. Je suis certaine qu'elle peut faire beaucoup de progrès dans ces deux domaines.
Mademoiselle Claudia conclut.
— Mesdemoiselles, merci de votre travail.
Et se tournant vers moi :
— Essayez de bien vous tenir. J'ai demandé à Mademoiselle Blanche De Caylus de constater vos progrès en matière de féminisation. Elle va nous convoquer dans deux semaines. Deux semaines, cela passe vite pour régler les derniers détails. Peut-être gagner encore un centimètre. Mademoiselle De Caylus y est très sensible.
Deux semaines, mais pour devenir quoi ?
— Mademoiselle, je ne sais pas qui je dois être, qui je suis. Tous ces exercices me troublent. Ils me changent physiquement et mentalement aussi.
— Oui ma belle, je me rends compte de ton trouble. C'est pour cela que j'ai invité Mademoiselle Blanche à te voir. Je vais lui demander d'avancer sa décision à ton sujet. J'espère dans deux semaines, mais elle n'aime pas précipiter les choses.
Corsélia ajoute.
— Deux semaines ne seront pas de trop. Ce matin, elle a perdu deux centimètres d'un coup. Ces deux semaines lui seront utiles pour s'habituer à porter un corset serré à quarante-sept centimètres.
— Ho deux semaines ! Je crains de devoir poursuivre toute ma vie ces entraînements. Les talons, le corset permanent, c'est très dur. Je n'imaginais pas que se serrait aussi pénible, que le corset me changerait à ce point.
L'après-midi est consacré à me préparer pour cette visite.
Mademoiselle Blanche De Caylus entre dans le bureau. Elle est accueillie par Claudia qui me présente, et vante mes progrès, mon obéissance. Elle est fière de montrer ma silhouette, ma taille minuscule. Elle me demande de marcher un peu et de faire un demi-tour.
— Humm... Oui.
Dit Mademoiselle De Caylus
— Il y a encore du travail. Je dois reconnaître les progrès réalisés en si peu de temps. Bravos Claudia. C'est un début prometteur. Ceci dit, je veux attendre encore deux semaines, pour prendre ma décision de poursuivre, ou non, l'expérience avec ce sujet. Tu sais Claudia que la suite est coûteuse et qu'il sera impossible de revenir en arrière. Un abandon après cette décision serait compliqué pour nous et très difficile pour notre candidat.
— Oui, je comprends.
Dit Claudia.
— Je voulais te voir parce que notre candidat commence à avoir un problème d'identité. Il elle n'a plus de nom, et il elle se sent dépossédée de sa personnalité. Cela a commencé quand il elle c'est vu dans un miroir maquillée, coiffée et habillée en femme. Il, elle ne se reconnaît plus.
— Ho bien, son changement de personnalité est plus avancée que je l'imaginais. Normalement, je ne donne pas de nom avant six mois de préparation à la féminité. Raccourcir le délai est tentant, mais c'est aussi très risqué.
Mademoiselle De Caylus se tourne vers moi. Je suis immobile, pétrifié. Je me tiens droit, bras attachés dans le dos, jambes jointes, perchées sur mes talons. J'attends le verdict de Mademoiselle De Caylus. Mais non, elle me pose une question que je ne comprends pas. Elle doit me répéter.
— Dite moi... Que désirez-vous ? Une décision dans deux semaines, dans une semaine ou après tout, partir de cette école.
— Je... je ne sais pas. Je suis perdu... Je ne sais plus qui je suis... Faite au mieux.
Ces deux femmes me troublent, je deviens idiot en leur présence. Elles sont tellement belles, attirantes et impressionnantes. Quoi dire... Rien... Attendre... Mais ne pas partir. Je suis fou, ou folle, je ne sais pas.
— Claudia, je prendrai ma décision dans deux semaines ! Mais intensifie son entraînement, notamment apprend lui à parler comme une femme et de même sur sa posture, ces mouvements, ces attitudes.
— Oui Mademoiselle De Caylus, merci. Je suis certaine que tu seras satisfaite de notre candidate. Elle sera prête pour ce passage si important pour son avenir de femme.
Oui, en effet, les jours suivants ont été intenses. Cours de français. Apprendre à parler de moi au féminin. Cours de coiffure avec mes cheveux épais, mais pas assez long. Alors un cours spécial sur l'utilisation des perruques. Maintenant, ma coiffure m'encadre le visage, des boucles caressent mon dos une franche épaisse réduit, ma vision. Je dois apprendre à maîtriser ou a jouer du volume et de la souplesse de mes cheveux.
Cours de maquillage. Je n'imaginais pas la complexité et la minutie d'un maquillage bien fait. Dans le miroir, je voyais une jeune femme fascinante, de grands yeux sombres, des lèvres écarlates, provocantes, et un teint lissé, poudré, sans le moindre défaut, quasi-surnaturel. Mais qui est cette femme sublime ? Je ne peux pas quitter cette vision. Je cherche dans chaque miroir, de revoir cette femme idéale, tellement fascinante. De voir ce reflet. Impossible que ce soit moi dans le miroir. Je ne peux pas ressembler à cette merveille. Je délire...
Claudia m'oblige de me lever, à marcher, mais pas n'importe comment. Je dois être gracieuse ? Élégante. Pour compliquer mes exercices, en plus du corset qui bloque mes cuisses, je dois maintenant porter des chaussures à talons aiguilles très étroits et très hauts. Plus de dix centimètres. Je marche, encore et encore. Les talons aiguilles ne m'aident pas à garder l'équilibre et je risque à chaque instant de me fouler une cheville. C'est plus haut et plus instable. Alors j'apprends, je marche sur la pointe des pieds. Je marche avec plus ou moins d'élégance. Je marche sans tomber. Je marche avec des chaussures aux talons trop hauts, trop étroits. Je marche difficilement. Je marche presque avec élégance.
L'école de Mademoiselle I
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