L'école de Mademoiselle II

Cela fait une semaine que l'on porte toute les deux, un corset long. Le modèle droit devant, qui nous couvrent la poitrine et descend jusqu'à mi-cuisse. Habituellement, Mademoiselle Coralie varie les modèles de corset. Mais pas en ce moment.

Une semaine sans pouvoir s'asseoir, même pas se baisser. Une semaine avec mes seins entièrement recouverts et péniblement comprimés, sans pouvoir les toucher. Une semaine sans pouvoir faire ces besoins durant la journée, sans pouvoir nous aimer.

On frappe à la porte. C'est trop tôt pour Coralie. Angélique va ouvrir la porte et fait entrer Mademoiselle Claudia.

— Bonsoir mes belles. J'ai des informations pour vous deux.

Mademoiselle Claudia s'assoit sur le bord une chaise. Angélique et moi, on s'appuie contre le mur. Impossible de s'asseoir avec nos corsets longs.

— Ho, vous ne pouvez pas vous asseoir ?

— Non. Mademoiselle Coralie, nous enferme dans des corsets longs depuis une semaine. C'est en partie à cause de ce corset que l'on ne pouvait pas être serveuse dans un restaurant.

— J'imagine que faire le service sans pouvoir bouger est impossible. Dit Mademoiselle Claudia.

— J'ai voulu insister auprès du patron pour faire un essai. Béatrice m'a fait comprendre que l'on ne pourrait pas assurer le service. Malheureusement, je pense qu'elle avait raison.

Mademoiselle Claudia, nous interrompt.

— Bien. J'ai des informations pour vous deux, pour des possibilités d'emploi.

Premièrement : le futur magasin de corseterie et contrainte que veut créer Mademoiselle Corsélia De Gaches n'ouvrira pas avant plusieurs mois. Elle doit préparer un dossier de financement, ce qui lui demandera au moins deux ou trois mois. Ensuite, elle doit mettre au point les modèles de corset qu'elle veut vendre. Pour cette étape, elle aura besoin de mannequins habitués à porter des corsets et apte à tester et signaler les problèmes ainsi qu'à proposer des améliorations. Elle aura besoin de mannequins souples pour la mise au point d'une gamme d'accessoires de contraintes.

— Mademoiselle, vous pensez que l'on peut postuler ?

— Mais très certainement. Mademoiselle Corsélia De Gaches m'a même demandé si vous seriez disponible. Elle vous connaît bien, et sait comment vous supportez le port de corset. Il y a juste un problème. Elle ne peut pas vous employer avant trois mois, et à condition que son dossier financier soit accepté.

Angélique demande.

— Je crains de m'embarquer dans cette aventure. Je suppose que l'on devra porter des corsets en permanence.

J'interviens aussi.

— Je me sens attirée par cette proposition, mais comme Angélique, je crains aussi de m'engager sans doute pour très longtemps.

— Je vous comprends toutes les deux. Mais vous portez déjà un corset en permanence et des corsets sévères et très serrés. De plus, il n'est pas certain que ce projet pourra se réaliser. Et vous avez le temps de prendre une décision.

Angélique se tourne vers moi.

— Béatrice, j'aimerais essayer, mais pas seul. Tu voudrais t'engager aussi dans cette aventure. Devenir avec moi, mannequin de corseterie.

— Avec toi. Ho oui bien sûr. Une nouvelle expérience à découvrir ensemble. Je fais confiance à Mademoiselle Corsélia pour nous protéger. Je suis certaine qu'elle ne nous mettra jamais en danger avec un corset... trop excessif.

Mademoiselle Claudia me semble satisfaite de nos réponses. Mais elle semblait avoir d'autres propositions, il doit y avoir une suite au "Premièrement". Et elle nous avait parlé "des possibilités". Je suis curieuse de connaître ces autres possibilités.

Mademoiselle Claudia reprend.

— Je suppose que vous êtes libre en ce moment, et Mademoiselle Corsélia ne pourra pas vous employer avant deux ou trois mois. J'ai une autre proposition pour le mois suivant.

— Une amie organise des soirées à thème durant le début des vacances d'été. Elle a choisi pour thème, les années 1950. Elle veut organiser des soirées dansantes avec dîner, piste de danse et orchestre. Tout le monde, invitée, personnel de service, musicien sera habillé dans le style 1950. Elle a prévu une dizaine d'hôtesses, qui seront toutes habillées, maquillées et coiffées comme dans les années 1950, mais chacune dans une variation différente. Couleur de cheveux, coiffure, robe étroite ou large, toutes les variations possibles, mais style 1950. Même le décor, le mobilier, les couverts, la vaisselle... tout sera style vintage 1950.

Le choix de ce style 1950, me rappelle mon épreuve ou je devais me rendre en ville, pour me faire coiffer. Je portais une robe avec de larges jupons dans ce style rétro.

— Mademoiselle Claudia. Vous pensez que l'on peut postuler ?

— mais oui. Vous avez toutes les qualités. C'est un travail fait pour vous. Mon amie aimerait engager une dizaine de personnes. Mais c'est difficile, elle n'a engagée que sept personnes, des actrices qui se produisent dans un cabaret "Burlesque". Mais leur établissement ferme en été. Elles ne sont donc que sept. Avec vous, elle disposera de neuf hôtesses. C'est juste suffisant, pour démarrer ces soirées à thème.

— Vous comprenez que Madame Yolande a besoin de vous pour démarrer son projet. C'est pour cette raison que je vous ai pris un rendez-vous demain matin.

Oups, c'est rapide, je regarde Angélique qui est aussi surprise que moi.