Mademoiselle Claudia est déjà partie avec une partie de ses collaboratrices.
Mademoiselle Bertine nous explique le chemin à suivre pour rejoindre la salle de conférence de l'hôtel "Impérial", ou Mademoiselle Blanche de Caylus présentera son projet d'école Supérieur des Déesses et Impératrices E.S.D.I.
Une demi-heure de marche, pour traverser le centre-ville et rejoindre l'hôtel "Impérial". Mais avec des talons de douze centimètres, sûrement plus.
Bertine nous retient.
— Mademoiselle Claudia m'a demandé de vous attacher.
Elle tient une paire de menottes. Un côté fixé à mon poignet droit et l'autre au poignet gauche d'Angélique. Et on est poussées dehors. Attachées ensemble... Le mieux est de se tenir par la main pour cacher ces menottes.
Le chemin est simple. Très vite, on traverse une zone très animée. Je sens le regard surpris sur nous. Un couple de jeunes hommes en smoking, une allure un peu précieuse, qui marche à petit pas. Je me sens observée. On doit être ridicules, ou avoir une allure ambiguë. J'entends des réflexions hostiles du genre "Putain de pédés". Et d'autre pas sympatriques. Angélique et moi, on presse le pas, sortir de cet endroit, mais il reste du chemin, d'autre regards à affronter. Le plus dérangeant est un grand sourire suivit d'une invitation qui me fait rougir de honte.
En fait, contrairement aux apparences de ce moment, je ne suis pas attiré, attirée par les hommes, mais bien par les femmes. La bizarrerie en moi, est de ressembler à une femme amoureuse d'une autre femme.
Mais en ce moment, c'est troublant. Je tiens par la main un jeune homme qui est en fait mon amie Angélique, habituellement, très féminine, mais aujourd'hui, elle ressemble à un jeune homme...
Je suis pressée d'arriver à cet hôtel. Sortir de la foule, ces regards qui ne nous comprennent pas, nous juge sans savoir. Je sens une oppression, une volonté diffuse de restreindre nos libertés d'être comme on le désir, de ne pas imposer un sexe, une préférence.
— Angélique, moins vite s'il te plaît, les talons et le corset, j'étouffe, ont marche trop vite.
— On est arrivées, il reste la place à traverser.
Je vois bien l'hôtel "Impérial" de l'autre côté de la place. Quelques pas... Les derniers pas sont pénibles. On monte lentement les escaliers, un groom nous fait entrer, nous accompagne vers la salle de conférence.
Comme convenu, on s'installe au dernier rang.
Mademoiselle Bertine, nous a vue entrer. Elle s'approche et nous libère de nos menottes.
— J'espère que l'épreuve a été légère ?
Et elle retourne à sa place sans attendre notre réponse.
L'école de Mademoiselle II
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