Je devrais me sentir plus libre, plus légère, avec mon corset court à peine serré, mes chaussures confortables, pas trop hautes. Je porte une robe légère, maquillage "naturel" et mes cheveux simplement attaché en queue-de-cheval.
Je devrais... Mais non. Il me manque quelque chose. Je me souviens d'une épreuve en crinoline, une autre en robe à jupon, et même à la présentation de l'école, en smoking et ensuite en robe de poupée. Je me souviens du corset très serré, de mes talons si hauts, mais aussi que j'étais belle spectaculaire, admirée. J'aimerais porter à nouveaux une robe d'exception, coiffée et maquillée pour une soirée prestigieuse, élégante.
J'aimerais retrouver la pression du corset qui m'enferme, me modèle, me protège. J'aimerais retrouver la tension induite par mes talons, cette sensation d'équilibre instable, mais aussi d'être plus grande, plus élancée.
C'est décidé. Je ne veux plus suivre un entraînement aussi lent. Cinquante centimètres dans deux mois, c'est bien trop long. Je veux retrouver ma taille de quarante-quatre centimètres à la sortie du centre de rééducation.
C'est décidé, les cours sont terminés, j'ai le temps de voir Mademoiselle Corsélia.
Je m'approche de l'atelier de corseterie, quand la porte s'ouvre. Lydie sort de l'atelier. Je suis aussi surprise qu'elle. Sans m'adresser la parole, elle s'éloigne rapidement. J'entends la voix de Coralie qui m'invite à entrer.
— Bonjour Coralie. J'ai une demande... C'est au sujet de mon corset.
— Oui Béatrice, il te gêne, tu veux que je l'ajuste...
— Ho non, il ne me gêne pas, je voudrais changer... En porter un autre.
— Désolée, je n'ai pas le droit de changer les corsets des élèves. Tu dois faire ta demande auprès de Mademoiselle Corsélia. Elle est à son bureau. Suis moi.
J'entre dans le bureau.
— Bonjour Béatrice. Que veux-tu exactement ?
— Mademoiselle Corsélia, avant cette école, mon tour de taille était plus réduit. J'aimerais me serrer plus, mais le programme d'entraînement ne le permet pas.
— Oui, en effet, il a été conçu pour un entraînement progressif, adapté à des jeunes filles qui n'ont jamais porté de corset.
— Mais je portais un corset bien plus serré. J'aimerais tellement retrouver ma silhouette corsetée, me serrer comme avant et porter un corset plus long. Celui que je porte ne me soutient pas et ne me serre presque pas.
— Tu veux vraiment porter un corset droit, comme avant ? Je me souviens que parfois, tu supportais mal d'être très serrée.
— Oui Mademoiselle, je veux vraiment me serrer plus. Je veux avoir une taille plus fine que les autres élèves.
Mademoiselle Corsélia appelle son aide. Elles discutent ensemble à voix basse. Je suis impatiente de connaître leurs décisions. Je désire tellement ressentir à nouveau l'étreinte forte, puissante d'un solide corset.
Corsélia me demande.
— Bien, tu dois exprimer clairement ta demande. Que veux-tu ?
— Porter un corset droit, long et fortement baleiné. Et me réduire la taille à cinquante centimètres.
— Passer de soixante-huit à cinquante centimètres, me paraît dangereux. Tu ne peux pas te réduire la taille de dix-huit centimètres en une fois. Je te propose cinquante-huit dans un premier temps. Dix centimètres de moins c'est beaucoup, possible, mais beaucoup.
— Ho oui, vous avez raison, mais alors vous acceptez que je porte un corset droit bien serré !
— Oui ma belle, je suis même très fière que tu fasses cette demande. Cela prouve que tu aimes être corsetée, et que mes méthodes t'ont bien aidées à porter un corset particulièrement sévère. On va d'aider à surclasser les autres élèves. Mais ce sera une compétition, car tu n'es pas la seule à faire cette demande.
— Je ne suis pas la seule ?
— Et non. Tu as vu Lydie sortir de l'atelier, elle aussi veut se serrer plus vite que les autres, Sylvie veut aussi la même chose et ton amie Angélique m'a fait la même demande ce matin.
— Merci Mademoiselle, je suis impatiente de reporter un corset droit et de retrouver une taille de cinquante-huit centimètres. En une journée, j'aurais gagné trois semaines d'entraînement prévu par le planning.
— Oui, mais souviens-toi, que ce planning qui dure vingt-trois semaines, est destiné à des novices. Il a commencé en septembre à la rentrée et devrait se terminer mi-août pour obtenir une taille de quarante-trois centimètres.
Mademoiselle Corsélia se lève et m'entraîne dans la salle d'essayage. Je retrouve la barre de laçage que je n'ai plus utilisée depuis deux mois. Coralie aide la corsetière à me lacer. Le corset droit est merveilleusement baleiné. Il me cambre délicieusement et je retrouve la fermeté d'un véritable corset. Mademoiselle Coralie me serre graduellement. Le corset m'enveloppe les hanches et monte jusqu'en dessous des seins. La pression augmente graduellement, plus fortement au niveau de ma taille. Je descends facilement sous les soixante centimètres. La pression sur le ventre devient pénible, presque douloureuse, mais je continue de sourire. Elle me serre encore, j'adore, mais cela devient dur à supporter.
— Tu ne fais plus que cinquante-huit centimètres. Comment te sens-tu ?
Je mens un peu...
— Merveilleusement bien Mademoiselle.
— Bien, alors je vais te serrer un peu plus.
— Merci Mademoiselle.
J'espère tenir, la compression est vraiment très forte, et je vais devoir le garder aussi serré en permanence. Je me rappelle de certaines nuits, ou je ne pouvais pas dormir à cause de mon corset trop serré.
— Parfait, je t'ai réduit la taille à cinquante-six centimètres. Deux de plus que prévus. Si c'est trop pénible à supporter, reviens nous voir pour te délacer un peu.
— Merci, mais je me sens bien. C'est merveilleux de se sentir de nouveau, fermement tenu. La taille si réduite, tellement modelée, sublimée. Je suis bien et j'adore ma silhouette. J'ai hâte de poursuivre cet entraînement intensif.
J'exagère un peu, je ne me sens pas si bien que cela. Mon nouveau corset est même pénible, mais je ne veux pas l'avouer.
Je quitte l'atelier de corseterie, heureuse, comprimée, la taille étranglée. Mon corset me cambre, me serre, m'étouffe. Je suis heureuse, un peu folle, mais j'adore être maintenue et fortement modelée.
Je rejoins ma chambre. Angélique m'attend, sa silhouette est complètement transformée. Taille de guêpe et forte cambrure qui magnifie son postérieur, pousse en avant sa poitrine.
— Tu es corsetée, comme tu es belle avec cette taille minuscule. Alors c'est vrai, toi aussi, tu as demandé de porter un vrai corset bien serré.
— Ho, mais comme toi ! Tu t'es fait corseter aussi fort que moi, peu être même plus. Béatrice, je t'adore, viens vite, embrasse moi. Je veux te tenir par ta taille, la sentir dans mes mains. Je veux d'embrasser, te serrer contre moi...
Je me jette dans ses bras, je suis bien.
Coralie et Estelle entrent dans la chambre. C'est l'heure du coucher. Si Coralie n'est pas surprise par notre silhouette, Estelle est étonnée de nous voir transformées par notre nouveau corset.
— Mais vous ne portez plus le corset de l'école ? Vous êtes vraiment autorisées de porter le long corset cambré, droit devant et aussi serré !
— Oui Estelle, tu peux le demander à Coralie. Elle était auprès de Corsélia quand j'ai fait cette demande.
Angélique confirme qu'elle a fait la même demande ce matin.
Estelle demande à Coralie.
— Tu sais à quelle taille elles doivent être corsetées ?
— Oui. Béatrice à cinquante-six centimètres et Angélique à cinquante-huit.
Estelle demande à Coralie, si elle doit desserrer nos corsets pour la nuit.
— Non Estelle. On ne les desserrent pas, et on change le corset une seule fois par jour le matin. Elles ont juste le droit de demander un laçage plus étroit, mais sans retour en arrière.
Angélique demande.
— Mais alors, si on demande de serrer un peu plus, mais que l'on ne le supporte pas, on ne pourra pas se desserrer, revenir en arrière ?
— Non, pas de retour en arrière Mesdemoiselles Corsélia et Claudia ont insisté sur ce point. Je pense qu'elles veulent un entraînement intensif pour vous deux. Elles veulent que vous soyez un modèle pour les autres élèves. Que vous soyez championnes des tailles de guêpe.
Je réalise que j'ai pris un chemin sans retour. Elles vont faire de moi, une poupée corsetée, un exemple incroyable de taille de guêpe, ou une publicité pour les corsets étranglés, long et très cambrés.
Le lendemain matin, reprise des cours. Angélique et moi, entrons ensemble dans la classe.
Bizarrement, toutes les élèves sont regroupées. On s'avance sans que personne ne nous remarque. Elles entourent toutes Lydie, qui se pavane, montre sa nouvelle silhouette. Elle se déplace de fille en fille et leur dit quelque chose à oreille. À toutes les jeunes filles... Non, pas à moi, ni à Angélique... Et pas non plus à Sylvie.
Clarisse nous remarque.
— Ho regardez Angélique et Béatrice ! Elles aussi ont changé de silhouette. Comme leurs tailles est fines et de plus regardez comme elles sont cambrées.
Lydie la foudroie du regard. C'est vrai que la taille de Lydie est devenue plus fine, mais elle ne porte pas un corset droit devant et très cambré comme celui que je porte. C'est plutôt un corset taille de guêpe, qui serre très fort la taille, la réduit fortement et fait rentrer le ventre. Je sens que cela ne lui plaît pas d'avoir de la concurrence. Angélique m'entraîne vers Clarisse.
— J'ai l'impression que tu n'aimes pas beaucoup Lydie.
Clarisse nous répond sans détour.
— Ho non. Elle veut trop jouer à la grande dame. Elle est exaspérante et orgueilleuse. Si tu n'es pas en admiration de sa personne, alors à ses yeux, tu n'existes pas.
— Mais elle cherche quoi au juste ?
Clarisse se retourne vers moi en souriant.
— Tu n'as pas compris, elle cherche à se faire élire.
Je découvre naïvement que la compétition pour devenir "Leader" a commencé.
L'école de Mademoiselle II
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