Les invitées arrivent. Ça me semble chaotique. Elles sont parfois plusieurs devant une maisonnette, alors que d'autres lieux restent vides. Angélique et moi, sommes à la fin de la rue. Petit à petit, elles avancent vers nous. Une femme en jean, basket, et chemisier blanc se dirige vers moi. Je suis surprise, pas prête à me présenter. Mais je n'ai pas le temps de réagir, qu'elle m'interpelle.
— Bonjour Mademoiselle. J'ai remarqué votre silhouette incroyable, cette robe qui s'étend comme un tutu de danse, et dessous, ce volume de jupon. Mais ce qui me surprend le plus, c'est votre taille. Incroyable, une taille aussi fine au-dessus de cette robe volumineuse.
— Merci Mademoiselle. Je suis heureuse de vous plaire. Mon amie Angélique, en face à le même tour de taille que moi, mais avec une robe très étroite.
— Oui, elle est merveilleuse, J'aime sa robe étroite, mais est-elle capable de marcher ?
— Pas vraiment, elle peut se déplacer très lentement, mais elle n'est pas capable de faire des pas de plus de dix centimètres. Ma robe est plus lourde, imposante, mais en fait, je suis plus libre qu'elle.
— J'aimerais porter votre robe. Elle doit être merveilleuse pour danser. Par contre, danser avec des talons aussi hauts. Je ne suis pas certaine de les gérer.
— Je vous comprends, ils font dix-huit centimètres. Je dois faire très attention, me concentrer quand je marche. Mais je suis certaine que vous pouvez y arriver.
— Oui, peu-être, je ne sais pas, ils sont vraiment hauts. J'ai l'habitude des talons, mais pas aussi hauts.
— Je ne pense pas que c'est la seule difficulté. Si vous me choisissez, il vous faudra respecter ma tenue dans les moindres détails, chaussures, robe, mais aussi maquillage et coiffure.
— Ho oui bien sûr. j'adore votre tenue.
— Merci, mais il y a autre chose. Pourrez-vous porter la même ceinture que moi ? Sous ma robe, je porte un corset, qui me réduit fortement ma taille.
Je lui montre la ceinture métallique, si étroite.
— Pourrez-vous supporter cette ceinture ? Elle fait partie de ma tenue, et ne fait que quarante-trois centimètres !
Elle la prend en main, l'entoure de ses deux mains et compare avec sa taille. C'est évident. Elle ne pourra pas porter cette ceinture.
— Elle ne se règle pas ?
— Non, et elle se ferme avec un outil spécial à sertir.
Je la sens triste, déçue.
— J'aime tellement votre robe, mais votre taille est si fine, comment est-ce possible i>
— Il m'a fallu un long entraînement. C'est impossible de se serrer ainsi sans jamais avoir porté un corset. Je pense que personne dans les invitées, ne pourra me choisir, ni choisir mon amie Angélique. Notre taille est trop étroite. Une réduction impossible sans un entraînement intensif.
— Oui, dommage, votre silhouette me fait rêver. Je vais saluer votre amie, bien que je ne pourrais pas non plus choisir sa tenue.
Elle traverse la rue, rejoindre Angélique.
Une dame attendait, elle s'approche. Élégante, long fourreau noir, coiffure frisée, sombre, plus large que ses épaules. Yeux sombres, lèvres très rouges sur une peau halée. Sa robe longue est fendue et lui permet une marche déliée, franche. Ses très hauts talons ne la gênent pas, au contraire, ils lui donnent une stature imposante.
C'est elle qui prend l'initiative de la parole. Elle semble avoir l'habitude de s'imposer.
— Vous êtes bien Béatrice ?
— Oui Madame.
— Mon amie ne m'a pas menti, vous avez vraiment une taille étranglée. Quel est votre tour de taille et combien de temps pour l'obtenir ?
— Quarante-trois centimètres Madame. Il m'a fallu plus d'un an pour y arriver. Un entraînement très dur et permanent.
— Permanent ? Tous les jours ?
— Oui Madame et la nuit aussi, pas un seul répits, je suis corsetée sans interruption depuis un an et demi.
— Cette ceinture, vous pouvez l'enlever que je puisse l'inspecter !
— Désolée Madame. Il m'est impossible de l'enlever, mais je peux vous montrer une ceinture identique, avec le même tour de taille.
Et je lui présente la ceinture de démonstration. Elle la prend, regarde de près, l'inspecte dans le détail.
— Humm beau travail, on ne voit pas la serrure.
— Ce n'est pas une serrure classique, mais une sorte de sertissage. Extrêmement difficile à ouvrir, même avec l'outil spécial.
— Dites-moi, qui vous a entraînée à vous serrer la taille ?
— C'est dans "l'école de Mademoiselle", dirigée par Mademoiselle Blanche De Caylus. Une section particulière, le C.R.F. ou le "Centre de Rééducation Féminine".
— Merci Mademoiselle, je vais y envoyer ma compagne. Je veux lui faire... Une taille de guêpe encore plus étroite que la vôtre. J'espère bien la modeler à mon goût en un an maximum.
Et elle tourne les talons, s'en va... Comme si je n'existais plus !
Une jeune femme s'avance rapidement vers moi. Elle est essoufflée en arrivant.
— Mademoiselle... Un instant, s'il vous plaît...
Elle est très jolie, le visage fin de grands yeux très maquillés. De longs cheveux, qui descendent naturellement plus bas que la taille. Soyeux, épais et très sombre, noir. Elle porte une robe simple, noire comme ses cheveux. Jupe droite fendue. Bustier un peu sévère, col "Mao". Des escarpins classiques, talons aiguilles qui lui cambrent délicieusement les pieds.
— Mademoiselle... Je suis la compagne de la femme qui vient de vous quitter. S'il vous plaît. Pouvez-vous me dire ce qu'elle vous a demandé?
— Je ne sais pas si je peux... C'était une conversation privée.
— Je m'en doute, mais je suis sa compagne. Elle vous a sans doute parlé d'un entraînement. Je sais qu'elle fait des recherches, mais elle ne veut rien me dire. Pourtant, c'est moi qui devrais suivre cet entraînement.
— Oui, en effet, elle cherchait à connaître l'endroit où j'ai suivi mon entraînement. Elle voulait savoir comment faire pour vous réduire la taille. Elle m'a même dit qu'elle voulait vous modeler encore plus que moi, vous faire une taille plus petite que la mienne, moins de quarante-trois centimètres.
— Elle veut vraiment me modeler, réduire ma taille encore plus que la vôtre, mais c'est impossible. Je ne sais pas comment vous avez fait, mais cela doit être douloureux et sans doute dangereux.
— Votre amie m'a l'air très déterminée. Elle veut vraiment vous modeler, faire de vous une guêpe, vous étrangler la taille.
— Mais c'est possible ? Je n'y crois pas !
— Elle veut aussi le faire en un an maximum. Moi, j'ai mis un an et demi pour atteindre mon tour de taille. Votre amie veut aller plus loin et plus vite.
— Mais alors, c'est totalement impossible. Personne ne pourra réaliser son désir de m'étrangler la taille à ce point. Ça me paraît dangereux. Cela me fait peur. Elle est folle...
— Malheureusement pour vous, je ne le crois pas. Son projet est réalisable, mais ce sera très difficile pour vous. Si elle veut vraiment vous réduire la taille à ce point, cela veut dire porter un corset en permanence, nuit et jour. Le resserrer régulièrement, sans répit, suivre un régime adapté à la compression permanente du ventre. Ce n'est pas impossible, mais ce sera sûrement très pénible.
— Je comprends sa vengeance. C'est sa façon de me punir et de réaliser son fantasme. Elle est extrêmement jalouse, et m'a menacé de me transformer en poupée taille de guêpe. Tout cela pour un baiser volé avec une de ses amies.
— Mais ce genre d'entraînement n'est pas courant, c'est même assez rare. De plus, cela demande du temps et de l'argent pour l'achat des corsets, pour payer une corsetière et une coach compétente. Comment a-t-elle eu cette idée ?
— C'est de ma faute, et de la vôtre aussi. Je lui ai dit que j'admirais votre silhouette si étranglée, si étroite. Elle m'a répondue, qu'elle aussi, aimait les tailles corsetées. Elle m'a demandé si je serais capable de me serrer ainsi. Par défi, je lui ai répondu que ce n'est sûrement pas très difficile. Alors, elle est partie, vous voir.
— Je comprends mieux ses questions. Elle a insisté pour savoir si c'était pénible, mais sans risque. Je crains que vous deviez bientôt subir les contraintes d'un corset très serré. Je crains aussi que les corsets qu'elle choisira, seront plus difficile à porter.
— Plus difficile ?
— Oui, plus rigide, plus long, plus cambré, il y a une multitude de manières de rendre un corset plus contraignant. Je suis certaine qu'elle va vous prévoir un entraînement permanent. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre et tous les jours. Je subis ce genre d'entraînement. Le seul moment où mon corset est délacé, c'est pour le changer. Je suis aussitôt relacée très serrée dans un nouveau corset.
— Vous lui avez donné l'adresse d'une corsetière et d'un coach.
— Oui, Dans "L'école de Femme" Toute les compétences, et le matériel, y est réuni pour ce genre d'entraînement.
— Alors, je vis mes derniers instants de liberté. Si j'ai bien compris, à la fin de cet entraînement, on est incapable de se passer de son corset. Je devrais rester corsetée durant le stage, mais aussi après, toute ma vie peut-être.
Elle semble accepter la décision de sa maîtresse. Je pense qu'elle ne se rend pas compte à quel point, le port permanent d'un corset, peut changer radicalement sa vie.
Je veux lui partager mon expérience. L'aider dans sa décision. La prévenir.
— Devenir une femme corsetée. Au souffle court, à la silhouette étonnante, toujours bien droite. Une femme fragile que l'on aime aider, suivre... Et aussi, devenir parfois une femme enfermée dans un corset long, qui descend très bas, fermé par une ceinture cadenassée, transformée en poupée désirable, mais chaste, le sexe enfermé sous le busc d'acier.
J'ai déjà expérimenté un corset lourd, extrêmement rigide, atrocement serré. Et par-dessus, une robe légère, talons aiguilles, cheveux attachés et maquillage léger. Mon aspect était celui d'une jeune fille libre et légère. Mais moi, je subissais le poids et la compression de mon corset qui m'enfermait, m'étouffait sous ma robe.
— Je dois partir, ma maîtresse m'attend.
Elle ne m'écoute pas. Tourne les talons et rejoins sa maîtresse. Je suis curieuse de voir la suite. De voir sa transformation, si elle supporte la compression du corset.
L'école de Mademoiselle II
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