Angélique rentre dans la chambre, très énervée.
— Cette Lydie est une peste. Elle se pavane, avec ces robes de hautes coutures. Je pensais remplir mon rôle de leader en partenariat avec elle, mais non, ce n'est vraiment pas possible.
Clarisse ajoute.
— Ça ne m'étonne pas. Elle adore la mode, et surtout le luxe. C'est dommage, elle est très intelligente, très cultivée. En fait, elle a l'habitude d'avoir autour d'elle une cours admirative.
— Mais que faire ? Demande Angélique.
Je donne mon avis.
— Il faudrait trouver quelque chose où on la dépasse. Lui montrer qu'elle n'est pas la seule.
— Oui, mais on ne pourra pas rivaliser avec des robes de hautes coutures. Et de plus, sauf Angélique, on est soumise à nos robes de poupées.
Nous sommes cinq dans la chambre. J'espère que l'une d'entre nous aura bien une idée.
— Je pense que l'on doit toutes les cinq, avoir quelque chose de plus. Dit Liliane.
Oui, quelque chose de plus. Je réfléchis, mais avec l'uniforme obligatoire, il n'y a pas beaucoup de marge... Sauf peut-être...
— J'ai une idée. Excepté pour Angélique qui est libre de porter ce qu'elle veut. Avec notre uniforme, il ne reste que deux choses que l'on peut changer. La hauteur de nos talons, et notre tour de taille.
— Tu as raison... Un moment, je réfléchis... Peu être une idée...
Angélique s'approche d'un petit secrétaire, et en sort un calendrier. Moment de silence, d'attente.
— Oui, ça peut marcher si vous voulez bien faire un gros effort pour me suivre.
Je sens comme un soulagement, le désir de faire partie d'un projet excitant.
— Avant toute chose, voulez-vous vraiment me suivre. Ce qui veut dire porter un corset cambré, plus serré. Porter des chaussures à très hauts talons. Et enfin rester discrète sur notre projet.
Quatre oui... Je sens que c'est possible, mais je suis impatiente de connaître les détails.
— Merci mes chéries. Je vais demander de l'aide à Mademoiselle Corsélia. Pouvez-vous me donner votre tour de taille et la hauteur des talons que vous portez.
Je commence :
— Béatrice : mon corset fait 52 cm et mes talons font 11 cm.
— Clarisse : mon corset fait 65 cm et mes talons font 9 cm.
— Suzanne : mon corset fait 56 cm et mes talons font 11 cm.
— Liliane : mon corset fait 58 cm et mes talons font 9 cm.
Et enfin :
— Angélique : mon corset fait 52 cm et mes talons font 11 cm.
— Bien ! En fait, il n'y a que Clarisse qui dépasse les soixante centimètres, mais il me semble que ta taille était plus forte quand tu es entrée dans l'école.
— Oui Mademoiselle, je continue mon entraînement, je suis certaine de descendre en dessous des soixante centimètres.
— Pour les talons, entre neuf et onze centimètres. L'une d'entre nous, aurait-elle des difficultés de porter des talons de douze centimètres, et même quinze avec une semelle compensée de trois centimètres ?
Pas de réponse négative.
— Parfait ! Je vais rencontrer Mademoiselle Corsélia pour un conseil. Je reviens de suite.
Angélique pilote le projet avec beaucoup d'autorité. Je la sens organisée et déterminée. On ne doit pas l'attendre très longtemps.
— Mes chéries, Mademoiselle Corsélia approuve mon projet. Attention ! Nous suivrons un entraînement spécial, mais qui ne devra pas être remarqué par Lydie ni pas ces adeptes. Le jour ou nous serons prêtes, ce devra être une surprise, un étonnement des autres élèves de cette école. Pour les chaussures à talons, à partir de maintenant, nous porterons les mêmes chaussures durant la journée. Mais le soir, dans nos chambres, on devra s'exercer avec des talons de douze centimètres.
Pas de commentaire, je comprends notre entraînement en secret. Si on veut être remarquées, il faut les surprendre.
— Pour les corsets, c'est plus compliqué. Actuellement, Béatrice et moi, sommes corsetées la journée à 52 cm. La nuit, notre corset est desserré de 2 cm. Je sais que vous aussi, vous portez un corset la nuit, mais moins serré que le jour. Je vous propose durant les trois prochains jours de garder votre corset la nuit, aussi serré que le jour.
Ensuite, nous réduirons graduellement, notre tour de taille en se serrant de plus en plus la nuit et la soirée, quand les autres ne pourront pas nous voir. Le jour, nous garderons notre tour de taille actuelle.
Je suis déjà tellement serrée. Son programme me semble sévère.
— Nous avons deux semaines à nous cacher des autres élèves. Dans quinze jours, toute l'école sera en congé. Je sais que Lydie et ses amies seront en voyage. Nous serons les seules à rester dans l'école. On pourra alors terminer notre entraînement plus librement et notamment garder un corset très serré le jour.
Deux semaines en cachette et deux autres semaines sans personne pour nous observer.
— Le but est de se réduire la taille au maximum, au point où il leur sera impossible de nous rattraper en peu de temps. À la rentrée, après les deux semaines de congé, vous devrez être étonnantes. En uniforme de poupée à la taille extrêmement fine, très haut perchée sur des talons de quinze centimètres. Pour ma part, je ferais le maximum pour avoir une allure, une silhouette étonnante, incroyable.
Première nuit, sans délacer mon corset. Heureusement que j'ai l'habitude de dormir avec mon corset. Mais le desserrage de seulement deux centimètres, me soulageait bien de la journée corsetée en permanence. C'est terminé, je reste serrée tout le temps, sans aucun répit.
Angélique veut accélérer sa réduction de taille. J'ai promis de la soutenir dans cette démarche. Je vais donc devoir la suivre.
Dès la deuxième nuit, les choses changent pour elle et moi. Je dois me resserrer d'un centimètre durant la nuit. Je passe de cinquante-deux à cinquante-et-un la nuit. C'est dur, pénible. Je dors assez mal.
Le matin est un soulagement. Coralie change mon corset et me relace à ma taille habituelle.
Quatre jours plus tard, Angélique décide que l'on passera la nuit lacée à cinquante centimètres. Nouvelle nuit pénible.
Le temps passe... Je me rappelle avoir eu une taille plus fine, mais il y a longtemps.
Cela fait cinq jours sans changement. Je m'attendais à une nouvelle compression. J'en parle à Angélique. Elle me semble fatiguée, elle se traîne.
— Ma chérie, je te sens épuisée. Tu n'es jamais comme cela.
— C'est le programme de réduction de ma taille. Je m'en veux de vous entraîner dans cette aventure. Je ne me rendais pas compte à quel point c'est difficile, tellement pénible. Je ne veux pas vous imposer cela. Ni à nos amies, ni à toit ma tendre Béatrice.
— Ho non ! Pas cela. Tu ne leur imposes rien. Ce sont eux qui choisissent de te suivre et elles sont libres de le faire plus ou moins. Pour ma part, cette nuit, je passe sous la barre des cinquante centimètres. Si tu le désires, je t'aiderai à faire la même chose.
— Merci Béatrice.
— Ce soir, nous serons lacées à quarante-neuf centimètres et dans trois jours, quarante-huit.
Je m'arrange pour réunir notre groupe.
— Bonsoir. J'aimerais faire le bilan de notre entraînement. Dites-moi ou vous en êtes. Angélique craint de vous en demander trop. Je lui ai réaffirmé ma volonté de l'aider, de la suivre. Bien sûr, chacune d'entre nous fera ce qu'elle peut, suivant ces possibilités.
— Pas de problème. Dit Suzanne. Je tiendrais ma promesse.
— Tu peux compter sur nous. Dit Liliane.
— Sur moi aussi, même si je n'ai pas votre facilité. Dit Clarisse.
— Angélique et moi, nous sommes corsetées la nuit à quarante-neuf centimètres.
Il s'avère que nous nous sommes toutes serré la taille de trois centimètres, sauf Suzanne, qui s'est réduite de deux centimètres, mais qui était déjà fortement corsetée.
Il reste deux jours avant le début des vacances. Je crains un peu cette échéance. On pourra se serrer tant que l'on veut. Mais voilà ! Est-ce que je vais le supporter ? Je dois suivre Angélique, la pousser à se serrer plus fort et encore plus. Mais je vais devoir faire la même chose... Est-ce que je tiendrais ? Je veux tenir, je crains le prix à payer en douleur, malaise, évanouissement... Dans quoi je me suis embarquée !
Onze heures ! L'école s'est vidée. Deux semaines de repos pour les écolières et leurs professeurs. Sauf pour notre groupe. On se rend toute dans l'atelier de corseterie dirigé par Mademoiselle Corsélia.
On change de corset. Plus long, plus cambré. Le busc devant nettement plus rigide et parfaitement droit. Cela nous impose une posture particulière, très cambrée, les fesses projetées en arrière, la poitrine offerte devant, poussée très haut.
Mademoiselle Corsélia inspecte nos corsets, contrôle le bon positionnement avant d'autoriser le serrage.
Il y a cinq barres de laçage. Nous sommes somme toute suspendues, étirées malgré la cambrure.
On subit un premier laçage, qui nous redonne le tour de taille que l'on avait au début de notre entraînement. Il est étonnamment confortable, et pourtant, cette compression me semblait forte, vigoureuse.
Mademoiselle Corsélia consulte notre carnet d'entraînement, et donne les consignes de serrage à Coralie et une autre assistante.
Je suis lacée à quarante-sept centimètres, comme Angélique.
Suzanne et Liliane perdent un centimètre, Clarisse deux centimètres et atteint pile les soixante centimètres. La taille la plus large, mais elle est grandes et sa taille semble très étranglée, très étroite.
Corsélia nous explique.
— Je vous ai calé quatre rendez-vous durant ces deux semaines. À chaque séance, j'espère vous faire perdre un centimètre. Je ne vous cache pas que le dernier centimètre sera le plus difficile. Vous n'aurez que trois jours pour vous y habituer, avant la rentrée des classes.
Angélique prend la parole.
— Merci Corsélia et Coralie de nous aider dans ce projet. Merci mes amies, pour me suivre dans cette aventure difficile. Mademoiselle, Corsélia, mes amies, ont toutes réalisées de gros efforts pour faire honneur à tes corsets si magnifiques, formidables... Ils nous torturent doucement, mais notre silhouette est devenue exceptionnelle.
Mais aussi : merci mes amies de porter des chaussures à très hauts talons, nous portons toutes des talons aiguilles de douze centimètres. Leur entraînement aux talons est si bien avancée, que demain, nous porterons des talons de quinze centimètres avec une semelle compensée de trois.
L'après-midi est libre, nous sommes seules dans l'école. C'est le moment de sortir, faire quelque pas dans le parc, en talons hauts et taille de guêpe. Balade calme, lente, mais agréable. Nous portons des robes légères, seul le corset et les chaussures nous brident, nous obligent à une posture élégante, à une démarche gracieuse.
Il me faut plusieurs jours pour me sentir mieux, pour supporter ma taille si serrée. Le corset et les talons m'obligent à des déplacements lents, mesurés. Effort interdit, montée des escaliers avec pose obligatoire à mis chemin. Et pourtant, je porte une robe légère. Comment je ferais avec l'uniforme, les énormes jupons, la robe si large et cette coiffure extravagante si lourde, dans laquelle je vais me noyer.
Ne plus y penser, profiter du parc, faire une pause en m'asseyant sur un banc. Hoo attention. Me tenir droite, m'asseoir sur le bord pour ne pas forcer sur les baleines du corset. En fait, le busc ne craint rien. Il est bien trop solide et rigide. C'est moi qui risque un rappel douloureux infligé par mon corset. S'asseoir avec ce corset très cambré, tellement rigide n'est pas une bonne idée. Je me lève, fait quelques pas vers un grand arbre. Je peux m'y appuyer, reprendre mon souffle. Mais cela ne soulage pas la tension dans mes pieds. Mes talons sont vraiment très hauts.
Je suis fatiguée, je retourne lentement vers l'entrée de l'école. Monter sur le perron, sentir la fraîcheur du hall, et... monter en plusieurs fois, le grand escalier.
Quatrième rendez-vous à l'atelier de Mademoiselle Corsélia. Angélique et moi, avons une taille réduite à seulement quarante-quatre centimètres. Les deux plus fines tailles du groupe. Mais dans quelques instants, ma taille sera encore plus fine. Pourtant, je suis déjà très serrée, trop sans doute. Mon corset m'épuise, m'affaiblit. Il m'empêche de manger normalement, limite ma respiration, m'interdit certains mouvements. Il m'impose une posture rigide. Et je dois perdre un centimètre de plus...
Je suis suspendue à côté d'Angélique. Mes talons décollent. Il n'y a plus que la pointe de mes orteils qui touchent le sol. Avec mon corset très serré et montant haut, j'ai des difficultés pour respirer. Mes bras, tendus en l'air, ne m'aident pas. Corsélia se fait aider par Coralie. Corsélia utilise deux crochets terminés par une poignée, de sortes à tirer avec beaucoup plus de force sur les lacets. Coralie maintient les lacets tendus et est prête à serrer le noeud. J'entends le souffle de Corsélia, qui tire de toutes ses forces sur mes lacets. Ma taille cède... La compression est énorme, je me sens faiblir. Je ne tiendrais pas longtemps. Pourtant, je veux perdre ce centimètre, pour accompagner ma tendre Angélique. Je crains pour elle, supportera-t-elle de se serrer comme moi. Elle m'appelle. En fait, c'est Angélique qui s'inquiète de mon sort. Et moi du sien, c'est alors que Corsélia ordonne à Coralie de serrer le noeud des lacets.
— Merci Coralie. Je ne serais pas parvenue à la serrer sans votre aide. On fait la même chose avec le corset d'Angélique. Elles doivent toutes les deux avoir le même tour de taille.
Je suis libérée. Mes premiers pas sont hésitants. J'ai comme un vertige. Quelques difficultés a gardé mon équilibre sur la pointe des pieds et avec un corset particulièrement rigide, mais surtout, trop serré.
Suzanne prend ma place et est suspendue, pour être corsetée dans le nouveau corset et avec une taille plus étroite.
Liliane prend place sous la barre de laçage. Corsélia est surprise.
— Mais vous vous êtes serrée plus fort que prévus. Bravos Mademoiselle. Si vous acceptez, je vais vous réduire la taille à seulement quarante-neuf centimètres.
— Oui, je veux bien mademoiselle Corsélia. Je serais heureuse de m'approcher de la taille d'Angélique et Béatrice.
Suzanne et Liliane, passent en dessous des cinquante centimètres.
Clarisse se fait lacer à cinquante-six centimètres. Elle progresse continuellement. Elle m'a déjà confié ces difficultés pour se serrer plus. Je la trouve courageuse.
Il nous reste trois jours avant le retour des vacances. J'ai le sentiment que l'on est prêtes... Si on supporte nos corsets si sévèrement sanglés.
L'école de Mademoiselle II
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